Pour la discussion avec certains représentants étudiants

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».

Le climat actuel dans certains Cégeps et universités est tendu. Au même moment où on sent que le mouvement de grèves dans certaines de ces institutions s’essouffle, des événements graves surviennent au cégep du Vieux Montréal et à l’UQAM. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser à rencontrer des représentants du mouvement étudiant qui sont ouverts au dialogue pour en appeler au calme?

Ce qui s’est passé dans le contexte de la reprise du vote au Cégep du Vieux Montréal aujourd’hui est sérieux (ajout: «De vives tensions …»). Plusieurs journalistes rapportent via leur canal Twitter respectif des entraves évidentes à leur travail, élément essentiel du maintient d’une démocratie vivante d’une société (1, 2, 3, 4, 5, 6.

Ce qui s’est passé mercredi concernant le saccage à l’UQAM repousse certaines limites qui vont bien au-delà des débats sur les politiques budgétaires du gouvernement ou sa gestion du dossier des hydrocarbures. Je l’écrivais dans ma chronique de ce matin, on a l’impression qu’un groupe d’anarchistes a pris le contrôle!

Pourtant, de très nombreux étudiants tiennent des positions très éloignées de celles véhiculées par ceux qui portent des masques (ou qui se tiennent avec des gens masqués qui ne seraient pas des étudiants). Je ne parle pas des représentants de l’ASSÉ qui me semblent incapables de s’éloigner d’un discours anarchiste, mais des représentants de la FEUQ, de la FECQ ou de d’autres associations locales reconnues pour leur capacité à dialoguer et échanger.

Pourquoi le gouvernement ne considère pas la possibilité de rencontrer ces étudiants pour en appeler au calme?

Le premier ministre ne semble pas ouvert au dialogue sur les positions de son gouvernement, mais le nouveau ministre de l’Éducation pourrait en profiter pour prendre contact avec des représentants étudiants et envisager un modus vivendi pour les prochains mois qui annoncent de la turbulence.

S’asseoir pour prendre contact et discuter ne signifie pas nécessairement «négocier», mais permet souvent d’envoyer un message à ceux qui n’ont aucun respect pour l’ordre et la libre circulation des idées et des opinions.

Je ne parle surtout pas de relancer les discussions sur le besoin de baliser la démocratie étudiante, ce n’est pas du tout le bon moment. On ne change pas les «règles du jeu» pendant que se déroule la partie.

Je comprends l’importance d’une certaine fermeté face au chaos et au désordre dans certaines institutions, mais il y a des limites à refuser tout dialogue avec la grande majorité des étudiants qui savent vivre en société.

Me semble. Genre. Style.

Mise à jour: Cette vidéo enregistrée au sortir de l’assemblée générale du Cégep du Vieux Montréal est assez éloquente concernant la confusion qui règne dans certains établissements au sujet de ce qu’est la démocratie…

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