Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal, puis sous forme de chronique dans l’édition papier du Journal de Québec.
Le premier volet du dossier du Journal sur le décrochage scolaire démontre que le succès ontarien de la réussite éducative repose sur des solutions éprouvées. Les cinq mesures concrètes identifiées peuvent nous servir d’exemple de bonnes pratiques.
Le plan ontarien a fait grimper le taux de diplomation de 68 % à 84 % en dix ans. Il comprend aussi des interventions ciblées et mieux adaptées aux garçons, en lecture et en écriture, dont on pourrait grandement s’inspirer. (Ajout: Sur ce sujet, lire mon autre billet «L’Ontario et la réussite des garçons»).
L’école au cœur de la réussite des élèves
C’est à l’école ou au service de garde qu’on identifie les élèves à risque.
On ne répétera jamais assez que les ressources dont le Québec dispose doivent aller prioritairement aux milieux éducatifs.
Pour que les élèves trouvent à l’école secondaire la motivation d’apprendre et de réussir, jusqu’à dix-huit ans s’il le faut, ils doivent pouvoir compter sur un milieu stable, autonome et enraciné dans la communauté.
Des règles de vie respectées qui ne changent pas d’une année à l’autre et des traditions pédagogiques éprouvées, ça ne se construit qu’avec des équipes d’enseignants et une direction qui se connaissent bien. L’inverse des portes tournantes que vivent trop d’écoles avec leur personnel.
Apprendre à lire avant sept ans
Aucun enfant ne devrait atteindre sa deuxième année du primaire sans savoir lire de manière satisfaisante.
Plus tôt on sait qu’un enfant est à risque d’éprouver des difficultés en lecture, plus tôt il faut mettre en œuvre ce qui est nécessaire pour franchir avec succès cette étape du parcours scolaire.
Qu’ils soient en service de garde, au préscolaire ou à l’école, on doit donner aux intervenants les moyens de leurs ambitions. On payera cher les tergiversations et l’incompétence qui empêcheront l’intervention précoce.
L’effet enseignant
Les bons enseignants peuvent faire une grande différence au moment où un élève est tenté par le décrochage. D’ailleurs, le taux de diplomation serait bien pire si les profs du Québec n’étaient pas aussi courageux et méritants.
Mais peu de mauvais profs peuvent causer beaucoup de dommages, dans une école.
On doit cesser d’être complaisant avec ceux qui n’ont pas le niveau de compétence requis pour semer la réussite au plus grand nombre. Dans les écoles où l’échec n’est même pas envisageable, les parents appuient les enseignants même quand les élèves rechignent. Dans cette logique, le doute n’a pas raison d’exister face au professionnalisme de ceux qui font l’école.
S’adapter. Créer. Innover.
Un récent manifeste publié par un collectif d’intervenants plaide pour une remise en question de certaines façons de faire à l’école et exige de mieux préparer les élèves à ce qui les attend au cours du prochain demi-siècle.
Sur «pedagogieactive.com», on trouvera des pistes rafraîchissantes pour aider à repérer la bonne école, celle où les élèves sont actifs dans leurs apprentissages et où «la technologie n’est pas une finalité en soi, mais sert la pédagogie et la réussite».
L’école bien intégrée dans son milieu, c’est celle où on a remplacé les murs de l’incompréhension qui créent le désordre, par les fenêtres que peuvent constituer les réseaux et les solidarités.
Mise à jour: Voici les deux autres volets du dossier du Journal sur le décrochage scolaire: «Des profs mieux formées» et «Un plan qui incite les gars à rester à l’école en Ontario».
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