Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
C’est la deuxième fois en quelques semaines que le maire de Québec tient des propos sévères envers les oeuvres de Marcel Aubut. À chaque fois, ce dernier évite soigneusement d’antagoniser directement avec Régis Labeaume. La meilleure explication à ce comportement vient peut-être de Michel Bergeron qui connaît bien les ego surdimensionnés : «Un aura besoin de l’autre, éventuellement» !
Québec n’en a que pour les Nordiques et la Coupe Memorial ces jours-ci.
L’important tournoi de hockey junior consacrant le club champion au Canada entrera bientôt dans sa deuxième phase, sur fond de fermeture du vieux Colisée. On dit que de nombreux visiteurs de marque arrivent à Québec pour le reste de la semaine, désireux de visiter le nouvel amphithéâtre. Plusieurs se demandent si parmi eux, certains pourraient avoir pour mission de faire rapport au commissaire de la LNH Gary Bettman sur l’avancement des travaux.
La tenue de la coupe Memorial coïncide aujourd’hui le 25 mai avec l’annonce en 1995 de la vente de l’équipe qui allait devenir l’Avalanche du Colorado.
Toute la fin de semaine et encore aujourd’hui, c’est le sujet de la légitimité du départ du club de hockey de Québec qui fait la manchette. Lignes ouvertes, cahiers spéciaux, entrevues des principaux concernés… tout y passe. Il faut dire que notre maire ne s’est pas gêné pour allumer le feu, y allant d’un commentaire qui a fait le délice de la population et des médias : «J’ai toujours cru qu’il était possible de garder les Nordiques. Il y a des entreprises qui voulaient passer à la caisse, elles avaient le droit. Ça fait 20 ans et je l’ai encore sur le cœur».
Il contredisait ainsi directement le point de vue de celui dont on dit qu’il a toujours été le responsable du transfert des Nordiques, Marcel Aubut. Encore lui.
Régis Labeaume a décoché plusieurs flèches vers Me Aubut dans les derniers mois, mais la plus venimeuse est venue voilà maintenant plus de deux semaines, au lendemain de l’annonce que le Gala Triomphe de la Fondation Nordiques n’aurait pas lieu. Depuis ce temps, Jean Lapierre parle de «la bataille de la Grande Allée»…
Chaque fois que Régis Labeaume choisit de foncer vers Marcel Aubut ces derniers temps, aucune réplique ne vient de ce dernier.
Aujourd’hui, après la fronde du maire de Québec, la même chose s’est reproduite, un proche collaborateur de Marcel Aubut est allé au front pour défendre les positions de ceux qui ont entériné le «contrat de 75 millions $ signé avec Comcast Communication, ce 25 mai 1995». Pas de réplique du «kid de la Grande Allée».
On peut se demander pourquoi ce n’est pas Marcel Aubut lui-même qui répond au maire, mais il semble que cette stratégie soit intentionnelle. Me Aubut était disponible pour réagir au décès de Albert Ladouceur, l’était également pour commenter le dossier de la nouvelle Maison olympique canadienne à Montréal et même, a accordée une entrevue à un journaliste de Québec dans le contexte d’un cahier spécial récemment publié au Journal.
C’est l’ex-entraîneur des Nordiques Michel Bergeron qui a probablement la meilleure explication sur le phénomène. Dans un extrait audio au FM93, on l’entend dire de façon imagée que Marcel Aubut aura besoin du maire, éventuellement.
Ce serait faire preuve de sagesse que d’agir avec retenue, dans le contexte où «le coach» réalise qu’en ce moment «la ville est peut-être trop petite pour le maire Labeaume et Me Aubut».
Sur le fond, les Nordiques ont véritablement quitté pour le Colorado et on ne refera pas l’histoire. Tout ce qu’on peut faire, c’est de travailler pour leur retour. Le maire le sait.
Il est à se demander en quoi les attaques vers Marcel Aubut servent sa cause ?
Ne pouvant pas croire à une tentative d’intimidation dans le dossier de la mise en demeure de la Fondation Nordiques, je suis obligé de me dire qu’il s’agit à chaque fois de vieilles rancunes ou d’un quelconque conflit de personnalité circonstanciel.
Chose certaine, on devra surveiller les prochaines réceptions où les deux personnages seront présents.
Aujourd’hui, le maire n’a pas ajouté d’huile sur le feu, affirmant qu’il avait tout dit sur le sujet de la vente des Nordiques, «ce qu’il avait à dire».
Régis Labeaume agit comme s’il n’avait plus besoin de la collaboration de Marcel Aubut dans ses nombreux dossiers, mais le président du comité Olympique canadien ne lui retourne pas le même message par son comportement.
L’un serait-il plus sage que l’autre ?
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