L’avantage d’un dimanche d’automne pluvieux, c’est qu’il permet un certain rattrapage côté lecture en retard. Ce matin, je me suis gâté.
Des nouvelles toutes fraîches de l’école des Lumières
Michel Guillou décrit admirablement bien jusqu’à quel point la donne a changé du point de vue des usages du numérique pour apprendre…
« Le jeune citoyen de l’ère numérique a changé, je vous l’ai dit. Il a acquis des compétences qui lui permettent de mieux travailler avec les autres, de renforcer, en coopérant ou en collaborant, l’intelligence du collectif. Il sait s’adapter à de nouvelles situations ou conditions de travail. Il sait aussi qu’on en veut beaucoup à ses données personnelles et il a appris à se prémunir et à se protéger. Il a appris à confronter son opinion à celle des autres, il sait s’adresser à un auditoire, argumenter, débattre. Il exerce pleinement sa liberté d’expression là où c’est possible et où ça l’intéresse. Il sait comment et où accéder aux ressources documentaires dont il a besoin, en faire le tri, les valider, extraire le meilleur, critiquer le faux et s’en débarrasser. »
Il interpelle à raison les collectivités territoriales française pour qu’elles privilégient le BYOD (AVEC en français, pour « apportez votre équipement personnel de communication »), appelant «une évolution radicale de l’accompagnement matériel» des élèves en classe.
Numérique éducatif – Et si on changeait (encore) de serrure
En référence dans le texte précédent, ce billet de Jean-Louis Schaff pose LA question que nous devrions nous poser au Québec en ce qui concerne notre façon d’encadrer le numérique éducatif…
« Saura t-on passer d’un modèle contrôlé à des écosystèmes confiants ? »
Je note au passage l’utilisation du terme «ordiphone» par mon copain Jean-Louis pour parler des téléphones portables d’aujourd’hui aussi nommés smartphone en France (?!?) et cellulaire, chez nous. Je tente depuis plusieurs mois «de vendre» – sans succès – l’appellation «téléphone multifonctions»; je devrais peut-être essayer ordiphone qui me paraît être bien plus exact comme terme quand on pense à la partie ordinateur, plutôt dominante du machin, en proportion avec la partie téléphone que les jeunes utilisent bien peu, finalement.
Cela dit, ces deux textes enrichissent ma réflexion sur le sujet du téléphone cellulaire «que je ne saurais voir à l’école…».
Efficacy in Digital Learning
J’aime bien le blogue A principal’s reflections de Eric Sheninger que je lis depuis plusieurs années.
Dans ce billet qui traite de l’importance des données probantes et d’efficience en éducation, l’auteur pose de bonnes questions et réfère à une image très parlante sur le processus d’apprentissage – Authorship learning – qui se trouve au centre de plusieurs théories…
L’arrivée du numérique en éducation n’est pas toujours synonyme d’innovation. D’ailleurs pour qu’il y ait «innovation», on doit pouvoir mesurer un progrès dans les apprentissages des élèves. Ça semble si difficile, souvent.
Les conditions avec lesquelles on améliore vraiment les capacités d’apprendre des élèves doivent être étudiées de près et on n’a pas fini de tergiverser sur ce qui est une bonne ou une mauvaise pratique dans ce nouveau monde où beaucoup de variables changent en même temps.
Il ne fait pas beau dehors aujourd’hui, mais quand on y pense, il y a tellement de raisons de se montrer optimiste en cette ère des réseaux et de la différentiation pédagogique. Le contenu généré par les apprenants n’a eu de cesse de m’enseigner la patience et la confiance. Je doute à tous les jours, mais je vois aussi plusieurs évidences se construire.
Il fera beau demain…
Tags: "Administration scolaire" "Pédagogie et nouvelles technologies"