Savoureux échanges entre Chris Anderson et Malcolm Gladwell par sites Web interposés:
- «Price to sell», dans «The New Yorker»
- «Dear Malcolm: Why So Threatened?», dans «Wired»
Voilà de bien grandes pointures qui s’escriment un brin sur le sujet de la gratuité du contenu journalistique devant ou non être offert par les journaux dans le futur. Le modèle d’affaires lié aux changements à prévoir dans les journaux imprimés fait l’objet de nombreux débats et c’est intéressant de lire deux personnes qui n’en font pas un combat personnel, mais qui ne voient pas la situation du même angle.
Anderson trouve que Gladwell «joue fessier» et pose la question à savoir pourquoi il se sent autant «menacé» par l’avènement d’une «culture du tout gratuit». Auparavant, Gladwell ironise sur le culte célébré de cette gratuité en quatre teintes réclamé à force d’arguments…
Gladwell: «There are four strands of argument here: a technological claim (digital infrastructure is effectively Free), a psychological claim (consumers love Free), a procedural claim (Free means never having to make a judgment), and a commercial claim (the market created by the technological Free and the psychological Free can make you a lot of money)».
Il y a un os, selon Gladwell, à tout le moins par l’exemple de YouTube qui ne parvient pas à faire faire plus de $ou$ à Google. «YouTube va engloutir près de la moitié d’un milliard de dollars cette année. Si c’étaient une banque, elle serait éligible aux capitaux des «Tarp funds» (un programme du gouvernement des États-Unis qui vise à acheter des créances douteuses des institutions financières afin de renforcer le secteur financier).
Anderson ne riposte pas vraiment sur ce passage, mais donne certains compléments de réponse à une question posée par Gladwell sur un secteur économique qui voudrait se réorganiser à partir de gens qui ne travailleraient pas contre rémunération. Sur ce, Anderson s’explique: non-plus “payer des gens pour écrire” mais “payer des gens pour trouver d’autres gens pour écrire”!
Anderson: «Somewhere down the chain, the incentives go from monetary to nonmonetary (attention, reputation, expression, etc).»
Simpliste? Il faut lire la logique du père de la «Long Tail» qui base son raisonnement sur un fait vécu…
Début d’un dialogue constructif ou parenthèse entre solitudes qui risquent de le demeurer? Curieusement ce soir, Pisani aborde le sujet sous un autre angle utilisant le prisme des événements en Iran, au Honduras et au moment de l’annonce du décès de Michael Jackson. «Les nouveaux médias et notamment ceux qui fonctionnent sur le modèle participatif du web 2.0 contribuent de manière utile à la circulation de l’information parce qu’ils sont plus rapides que les médias traditionnels et plus difficiles à contrôler». De ce point de vue, on trouvera des gens pour contribuer gratuitement, attirés par la notoriété, fut-elle bien éphémère, mais une structure éditoriale encore plus forte devra être mise en place pour contrer les biais et la manipulation. «Free content» risquerait d’apporter «cheap value» même si on finissait pas voir émerger un modèle d’affaires qui se tiendrait…
Si «Chris» a répondu à une question, parions que «Malcolm» n’a pas les réponses à toutes ses questions…
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Sur ce sujet, mon texte coup de coeur du jour:
http://blogmaverick.com/2009/06/30/free-vs-freely-distributed/