La journée d’hier m’a ramené dans le temps où en Estrie, j’agissais à titre de porte-parole régional sur les questions touchant l’enseignement privé. Les mêmes émotions ! Une heure de radio à CJMF en compagnie de deux élèves de l’école et 90 minutes auparavant avec une journaliste et un photographe du Soleil. Ce matin, je m’éveille avec une photo à la une où il est écrit au dessus de ma tête : « L’éducation à deux vitesses ». OUF !
Le texte de l’article de Michèle LaFerrière au bas de la photo est moins polémiste: « Des écoles bien branchées, mais des profs inégalement formés« . Plus loin, en page A 10, le titre de l’autre article fait le lien direct avec ce pourquoi nous « méritions » une présence médiatique : « L’Institut St-Joseph fait le virage informatique au primaire« . Je ne possède pas de lien internet pour ce reportage (voir le texte sous l’hyperlien ci-bas); il rapporte en quelque sorte les grandes lignes de notre projet particulier débutant en septembre prochain.
Je retiens de cette journée, l’importance de bien se préparer avant de rencontrer des journalistes. Les jeunes qui m’ont accompagné, par leur transparence, ont fait davantage pour « livrer l’information » que je n’aurais pu le faire moi-même. Enfin, les premières personnes qui doivent être informées du contenu des propos doivent être celles qui t’entourent : les enseignants, les élèves et leurs parents. Ce premier public, s’il connaît l’objet de cette présence médiatique, pourra davantage « arrondir » les coins face à l’information qui ne « passe pas » comme on le voudrait bien…
Je ne suis pas amer ce matin, du résultat de nos démarches pour « ouvrir » les portes de l’Institut; je suis fier des pas qui se font pour amener « une coche plus loin » nos convictions pédagogiques. Mais (il y a toujours un mais), grand dieu que c’est compliqué à faire sans se retrouver au centre de la controverse… Au demeurant, ça en vaut la peine ! Je continue…
L’Institut St-Joseph fait le virage informatique au primaire
L’Institut Saint-Joseph, une école privée de niveau primaire de Québec, lancera un » programme cyberpédagogique « , l’an prochain. Soixante élèves de cinquième et de sixième année en bénéficieront, à la condition que leurs parents leur achètent un ordinateur portable.
» La pédagogie par projets fait que l’enfant doit être mobile « , explique le directeur de l’Institut Saint-Joseph, Mario Asselin. Comme l’élève devra continuer ses travaux à l’extérieur de l’école, le directeur a aussi voulu éviter les ennuis reliés à l’incompatibilité des ordinateurs à la maison. Tous les élèves n’auront pas à intégrer ce programme. Mais ceux qui le feront devront se procurer un portable de quelque 2500 $. » C’est ce que ça coûte pour jouer au hockey « , souligne M. Asselin.
Un ordinateur de trois kilos, c’est lourd pour un enfant de 10 ou 11 ans. Le directeur en convient. Il fera donc fabriquer » des sacs près du corps « . » Un dictionnaire n’est pas moins pesant qu’un portable, mentionne-t-il. Et tous les livres seront contenus dans le portable. » En outre, il est sûr que les élèves en prendront soin comme d’un » objet précieux « , puisqu’il leur appartiendra.
L’Institut Saint-Joseph faisait partie des écoles ciblées par le ministère de l’Éducation pour l’implantation de la réforme » En cette quatrième année d’implantation, on constate que les enfants ont davantage soif d’apprendre parce qu’ils sont moins passifs, résume Mario Asselin. Leur apprentissage est plus stable, plus fort. » Ils touchent à l’informatique depuis trois ans. Quand les Soeurs de la Charité de Saint-Louis ont vendu le bâtiment à la corporation de l’Institut Saint-Joseph, l’école a récupéré l’étage où logeaient les religieuses. Qu’en fera-t-elle ? Des locaux pour les 60 élèves du programme informatique » Carrière « .
Les deux pavillons de l’Institut Saint-Joseph (premier et deuxième cycle sur le chemin Sainte-Foy, troisième cycle sur le boulevard René-Lévesque) accueillent 390 élèves répartis en deux classes par niveau, de la maternelle à la sixième année. L’an prochain, avec son nouveau programme, il en aura 60 de plus en cinquième et sixième année. Une journée portes ouvertes aura lieu samedi, à l’intention de ces futurs génies de l’informatique.
On dit qu’un directeur est l’âme de son école. Mario Asselin en fait la démonstration. Non seulement croit-il à l’implantation de l’informatique, mais il s’implique à fond dans le processus. Il connaît le vocabulaire, les logiciels et les réseaux. Et il maîtrise le » système D » au point de se passer de soutien informatique et de se contenter de » consultants « , qu’il joint par téléphone. Il respecte ses employés et ses enseignants et leur laisse le temps d’apprendre à leur rythme. Mais ils devront se faire à cette nouvelle pratique : les messages du directeur ne sont plus livrés dans le pigeonnier de l’école, mais dans le système informatique.