Mon expérience du cybercarnet me mènera bientôt à une prochaine étape en vue de consolider la formation de notre communauté d’apprentissage. Nous installerons prochainement une version française de « Movable Type » sur un de nos serveurs en vue d’une utilisation plus large par certains de mes collègues. Il convient à ce moment-ci, de nommer les différents usages pressentis par cet outil qu’est le cybercarnet.
Au départ, mon expérimentation devait mener à l’élaboration d’un « cyberportfolio » pour les élèves qui débuteront au projet CARRIERE en septembre prochain. Force est d’admettre que la démarche présente offre encore plus de possibilités que cet unique « fonction ». L’adaptation du logiciel pour nos besoins de cyberfolio est encore une de nos priorités (voir le détail du cadre d’élaboration sous l’hyperlien au bas de ce texte), mais depuis octobre dernier, d’autres usages potentiels m’ont incité à projeter d’autres types d’expériences.
Une des inspirations vient de l’expérience de Gilles Beauchamps du Regroupement des intervenantes et intervenants en action communautaire en CLSC et en Centres de santé (RQIIAC). Sur le plan technique, il est le premier à avoir installé MT (version française) de façon à favoriser des démarches d’ouverture de cybercarnets chez d’autres organisateurs communautaires (ces carnets sont accessibles par « l’espace collectif pour les détenteurs d’un carnet individuel ou d’équipe du RQIIAC ». Un carnet « Webmestre » est aussi disponible pour « stocker les consignes, trucs et leçons apprises en développant le projet, devenant une référence pour les nouveaux qui prennent le train en marche. » Il est question de partager sur cet espace, les mêmes événements qui seront vécus de notre côté à l‘Institut. Notre bon Gilles est même allé jusqu’à préparer un « Guide de l’utilisateur des carnets Web professionnels du RQIIAC », version francophone.
Maintenant, comment orienter ces expérimentations des membres de notre personnel à des fins éducatives, de façons efficaces sans augmenter démesurément la tâche déjà lourde des éducateurs et administrateurs scolaires ?
Plusieurs documents peuvent m’aider à fournir quelques pistes de réponses. Il y a ceux qui sont dans la colonne de droite de mon cybercarnet sous la rubrique « des opinions sur le phénomène du cybercarnet… » Pour moi, il est important que le « blogue » ne devienne pas une fin en soi ; cela doit rester un moyen d’atteindre des objectifs. Si ce moyen ne procure pas d’avantages dans la poursuite de notre but de mieux faire-apprendre, il deviendra vite « remis en question » au point de n’avoir été qu’une mode bien éphémèreŠ Pour l’instant, mon expérience m’indique un potentiel incroyable à ce niveau. Voici quelques expériences inspirantes croisées au fil de mes moments de furetage :
Expérience de Joe Luft déjà référencée dans un billet précédent. À noter que cet enseignant forme avec plusieurs autres un réseau très nourricier de cybercarnetiers : les edubloggers !
À partir du site « SchoolBlog News », ce billet de Sarah Lohnes qui tente de répondre à la question suivante : « What are the ramifications (positive and negative) of having elementary school students publish weblogs that are open to the web public-at-large ? » À partir de l’expérience tentée avec les élèves de sa classe (niveau élémentaire), elle arrive à tirer beaucoup de satisfaction de sa démarche : « I quickly came to the conclusion that the benefits of exposing students writing and work to a wider audience was far, far greater than the relatively small risks. In fact the « audience » factor was the key motivation for my students writing. » Plus loin, elle expose les mesures prises pour bien encadrer ses élèves dans leurs expériences de publications WEB !
Ce site, « EDUCATIONAL APPLICATIONS OF WEBLOGS » regorge de liens intéressants. En particulier, « Uses of Weblogs in Education » qui nomme des utilisations possibles de l’outil ; aussi ce site, « Communities of Practice » : « The notion of a community of practice reminds me of Bordieu’s idea of « habitus » which is a feel for the « game » that is everyday life gained from our cultural history that stays with us across contexts and influences the tendencies we have. In other words what we actually do is both contrained by and develops as a response to the conventions of a culture. He uses a metaphor of a map and a journey where the map represents the conventions and the journey represents actual practices located in everyday life. I think that this concept can help us negotiate what weblogs mean in teaching and learning contexts because weblogging is both a cultural and communicative pratice that exists in a habitus. »
Some schools/educational institutions/classes using weblogs : eduBlogs et Feinstein High School.
Web Log Feedback, de Will Richardson, un des « edubloggers »…
Did use of weblogs in your first-semester enhance your learning experience ? 28 étudiants répondent à cette question (et à bien d’autres) sur le site de Hector Vila, educare du Middlebury College. De la même école, visiter la page « collaborative projects » qui est époustouflante ! Les portfolios des élèves (en lien avec leur projet) sont en ligne ici. Voir celui de Sarah Applebaum, par exemple, qui contient une certaine analyse réflexive:
« My critical paper (see Sarah’s Critical Paper), in contrast, was probably one of the assignments whose results I was most happy with. Writing this was certainly not an easy task. From the beginning I had an idea that really interested me to write about. I knew that if I could articulate my ideas well enough, I could end up with a really good paper. However, writing my critical paper the first time around, I didn’t feel like I was really doing my topic justice. I realized after my conference with Catharine, that my main problem was that I didn’t have enough ³control² over my essay. I was letting the material control my writing, instead of my writing controlling the material. In my revising process, I ended up cutting an entire section of my essay. This section had originally been my favorite part, but I realized as I revised that it took away from the focus and flow of my essay, and to leave it in would be giving up control. My final draft is a much more focused essay, one that moves from point to point with force and decisiveness instead of wandering through descriptions of plot and background, eventually leading to a point I wanted to make but taking many detours to get there. I’m really happy with this essay and the fact that my writing was finally able to do my ideas justice. »
Are There Laws of Knowledge Management ? En voici six :
– Knowledge sharing is essential to economic survival ;
– Communities of practice are the heart and soul of knowledge sharing ;
– Virtual community members also need physical interactions ;
– Passion is the driving force behind communities of practice ;
– Communities enrich organizations and personal lives ;
– Storytelling ignites knowledge sharing.
Le chemin reste à tracerŠ Dans les prochaines semaines, quelques collègues vont débuter des expérimentations. Déjà, par ce carnet qui ressemble davantage à un portfolio professionnel et à un outil de gestion et de communication, je développe ma conviction que ce moyen possède un grand potentiel pour le travail en réseaux et le partage d’expertises. Dans l’accompagnement de nouveaux carnetiers autant que dans la poursuite de mon travail, je tenterai de garder le « focus » sur mon objectif de mieux faire apprendre. J’aurai l’occasion prochainement de me « produire » à l’AQUOPS et d’ici là, je serai à l’affût de toute expérience de cybercarnet au service de la formation de meilleurs communautés apprenantesŠ
L’essor des compétences à l’ère du savoir
Projet présenté par l’Institut St-Joseph de Québec en étroite collaboration avec iXmédia (merci à Clément Laberge), à être réalisé sous réserves de financement à trouver !
CYBERPORTFOLIO
Développement d’un serveur scolaire de portfolio multimédia devant permettre aux élèves de situer leurs apprentissages dans une perspective communautaire. Le code source du logiciel serveur qui sera développé dans le cadre de ce projet sera disponible gratuitement aux écoles qui en feront la demande.
CONTEXTE
Fort de la tradition éducative et des valeurs catholiques qui ont façonné la réputation de l’institution, l’Institut St-Joseph de Québec s’est engagé depuis quelques années dans une démarche d’innovation qui est fondée sur des approches pédagogiques accordant une plus large place à la responsabilisation des élèves à l’égard de leurs apprentissages ainsi qu’à leur engagement communautaire.
C’est dans ce contexte que les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont véritablement fait leur apparition dans l’école : comme des outils nécessaires pour soutenir les interactions des élèves entre eux, avec leurs enseignants et, surtout, avec des personnes-ressources autrement inaccessibles dans le contexte de la classe traditionnelle. Dorénavant, c’est le modèle de la « classe communauté d’apprentissage » qui prévaut à l’Institut St-Joseph de Québec.
La démarche d’innovation entreprise par l’Institut St-Joseph prendra un nouveau virage en septembre 2003, quand le Pavillon St-Louis accueillera 60 nouveaux élèves du troisième cycle du primaire dans un programme appelé CARRIERE (pour Communauté d’Apprentissage Reliée en Réseaux de l’Institut St-Joseph En Recherche d’Excellence). Trois enseignants seront spécialement affectés au projet – tous des spécialistes de l’enseignement par projet, stratégique et coopératif. Chacun des élèves inscrits à ce programme inédit disposera d’un ordinateur portatif à partir duquel il pourra réaliser l’ensemble de ses travaux scolaires. Il est d’ores et déjà acquis qu’une large part des apprentissages réalisés dans le cadre du programme CARRIERE seront évalués à partir de portfolios multimédia constitués par les élèves.
Le portfolio multimédia
Dans la perspective des travaux réalisés au Québec depuis quelques années, notamment dans le cadre de la réforme des programmes scolaires, de nombreux organismes ont tenté de développer des mécanismes associés au portfolio numérique. Pourtant, malgré le fait que des recherches dans le domaine des sciences de l’éducation mettent de plus en plus clairement en évidence les processus de construction sociale des connaissances, aucun des outils actuellement disponibles n’établit de lien entre le portfolio des élèves et sa place au sein d’une communauté d’apprentissage. Inspiré par des avancées récentes en informatique et recherche opérationnelle, notamment au regard des Online Knowledge Communities et des Personal Knowledge Publishing Tools, l’Institut St-Joseph de Québec se propose par conséquent de développer avec la collaboration d’iXmédia un logiciel qui permettra aux élèves :
– d’organiser leurs connaissances en fonction d’une démarche d’apprentissage ;
– de rendre publiques ou semi-publiques les productions qui sont les fruits de leurs apprentissages, qu’elles soient sous forme de textes, d’images, de fichiers audio ou vidéo, etc. ;
– de solliciter l’appréciation d’un certain nombre de personnes-ressources par rapport à ces travaux ;
– de pouvoir bénéficier d’un soutien de type mentorat dans le cadre de leurs projets d’apprentissage ;
– de mettre en valeur l’expertise dont il dispose au sein d’un réseau qui dépasse largement les murs de l’école — en particulier dans sa communauté ;
– de développer progressivement un réseau international de personnes qui pourront l’accompagner dans une perspective d’apprentissage à vie ;
– de recevoir de façon continue des informations utiles à son cheminement scolaire en provenance de diverses sources, qu’il aura préalablement identifiées.
Concrètement, le système prendra la forme d’un logiciel serveur pouvant être installé sur tout serveur Unix/Linux/MacOsX qui sera en mesure de gérer les portfolios d’élèves pour une école complète. Grâce à ce serveur, chaque élève disposera d’un espace personnel dont il contrôlera totalement l’apparence, le contenu et l’organisation.
Entièrement basé sur des normes technologiques ouvertes, le logiciel serait adapté par chaque école en fonction de ses besoins. Techniquement, l’ensemble des données sera conservé dans des bases de données «mysql», gérées sur le Web en «php» et échangées d’un portfolio à l’autre en «xml». Le développement du logiciel sera fait de manière à ce que sa traduction dans une autre langue soit simplifiée au maximum. La première version du logiciel (qui fait l’objet de cette proposition) sera produite en français et en anglais.
Chose importante, la standardisation de tous les protocoles impliqués dans le système permettra en tout temps aux élèves de faire une copie fonctionnelle de leur portfolio afin que celui-ci puisse les suivre pendant toute leur scolarité, voire leur vie durant, et ce, indépendamment des choix technologiques des établissements ou des milieux dans lesquels ils poursuivront leurs apprentissages.