Ce billet est totalement inspiré par ma lecture de celui-ci. Jay Fienberg, en écrivant « Why blogging matters (more than blogs) » a démontré jusqu’à quel point il a saisi l’essence de la démarche de tenir un cybercarnet personnel. Je commenterai donc après chacun des extraits qui m’apparaissent les plus significatifs…
« We have been being logged (and now blogged) by machines and by corporations and by governments for decades, if not centuries. And, in recent decades, we each have become more widely perceived through those impersonal logs than by any personal or human-scale interface. From the day we are born, we are logged. And, what is logged about us is very rarely reflective of our sense of individuality. We are logged as social security numbers, race, gender, blood type and ethnicity. We are logged as incidents of childhood diseases, school test scores, as dependencies on tax forms. »
Être catégorisé ! Y-a-t-il une tare pire que celle-ci ? Lorsque j’étais plus jeune, je n’aimais pas qu’on me colle une étiquette; j’avais l’impression de perdre mon identité propre. Être un numéro, un matricule, une statistique, tout cela nous éloigne de notre humanité qui fait de chacun de nous un être unique. Évidemment, l’utilisation du mot « logged » dans le texte de Fienberg est à la fois habile et intriguante; où veut-il en venir ?
« With the web, all of these logs are, one way or another, turning into blogs. They are being compiled by people and machines into journal-style reports with the latest info on you, and being avidly read by other people and machines who subscribe to aggregations of feeds about you. There are lots of websites about you, but you can’t see them, because, even though they are about you, they aren’t for you. Even with email and many websites, which used to be fun and somewhat personal, a lot of what you get via email and websites is just the result of you being logged in an impersonal way. Spam is the ultimate subscription feed of impersonal blogs about you ! So, we have this opportunity now to be blogging ourselves‹to blog both about ourselves and for ourselves, and to be open about it. »
L’opportunité qu’offre le cybercarnet personnel et/ou professionnel réside dans le contrôle de ce qu’on dit de soi, pour soi. Certes, on y écrit bien ce qu’on choisi d’y écrire mais s’exprimer dans la perspective d’être lu autant que dans celle de se relire soi-même est aussi une façon de devenir, d’apprendre à être au travers de toutes les étiquettes qui ont fini par nous coller dessus avec ou sans notre assentiment. Même l’écho des commentaires et des endroits on il est question de nos écrits, nous en dit un peu plus sur qui on est, et parfois sur qui on ne veut pas être !
« Given all the blogs about us already, it is hard to suggest that we have some kind of control over our individual needs for privacy. In some ways, in the sphere of the common world society, our personhood is owned and defined by others. While we can work to create laws to change or temper the invasion of privacy, we can also, personally, « open source » ourselves. When we, as individuals, are blogging about and for ourselves, we are giving away for free what others are trying to own, control and sell about us. We are reclaiming our own dynamic imperfect vulnerable in-relationship-to-others individuality as central to the interface with us. We disintermediate the impersonal interfaces, and we undermine their value and relevance. »
Se montrer tel qu’on est et jouer le jeu du cybercarnet personnel est une entreprise thérapeuthique et confrontante. Certains diront qu’il faut être un brin narcissique pour accepter de se regarder aussi souvent dans le miroir ! D’autres diront qu’il faut être « fait fort ». Mes dix mois (et plus de 270 billets) ne me donnent pas encore la capacité de me classer sur cette échelle, mais force est d’admettre que je vis une expérience qui me permet de mieux me connaître; de prendre mes distances parfois, d’épouser plus sûrement et souvent, de m’accepter avec mes forces et mes travers ! « Réclamer sa propre dynamique, imparfaite et vulnérable en relation avec d’autres individualités comme le centre de l’interface avec soi » change la donne et me rend moins réactif face aux gens qui m’entourent.
« Personal blogging is like a kind of public exhibitionism. »
Celle-là, elle passe un peu moins bien ! Je vois bien que je me dévoile peu à peu de billet en billet, mais le mot « exhibitionnisme » fait référence à la nudité et je garde tout de même un jardin secret au travers de mes écrits. Je ne traite pas de ma vie familiale et maritale, je parle peu de ce qui se passe à l’interne à l’Institut. Et pourtant, je ressens l’expérience comme très adaptée à ce que je suis: ouvert, mais pudique tout de même. Par contre, je dois dire que certains lecteurs de carnets qui n’en tiennent pas eux-mêmes m’ont déjà fait la remarque « qu’ils ne seraient pas capable de parler d’eux-même comme cela »…
« Whatever forms blogs take, people, corporations, governments and machines will find ways to try to repackage them and strip out the human-scale intimacy of the individual in relationship to other individuals. What I think really matters in this context is each of us, as individuals, persisting and growing the sphere of within-voice-range relationships‹blogging ourselves using whatever means we have to stay beyond the constraints of the impersonal and dehumanizing interfaces. I really think that doing this matters. I think it is, at least in its potential, something on the level of having a world with some art rather than a world where everything is just a business. »
Quelle conclusion ! « C’est la différence entre un monde où il n’y a que des affaires (« business ») et un autre où il y a aussi l’art ». Pour cela, il faut conserver sa voix personnelle, son ton qui fait de notre cybercarnet, un journal, un média auquel il est reconnu appartenir à un individu vivant dans une société mais non récupéré par celle-ci ! Partager le même point de vue, la même vibration ne fait pas de moi une personne récupérée comme je ne reste pas unique qu’en m’opposant aux courants dominants et aux modes proliférantes. Pour être, je dois trouver ma voix intérieure et l’outil du cybercarnet possède le canal pour me la révéler. À tout le moins, il en a le potentiel ! À moi de rester ouvert, inspiré et vigilant…
Merci M. Fienberg.
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Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
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