Jean Leloup

« Fatigué de jouer les stars, trahi par sa propre dépendance au vedettariat, JEAN LELOUP a choisi d’y renoncer. C’est du moins ce qu’il prétend, annonçant du coup qu’il donnera cet automne ses derniers spectacles avant de mettre à mort son personnage pour se tourner vers une autre carrière. Noir destin qui est le sien? Pas exactement, non. »
Ceci est un extrait d’un article du Voir au sujet de la sortie annoncée de cet enfant terrible qu’est Jean Leclerc… Personnage excentrique, s’il en est un, il impressionne par son détachement du « star-système » et surtout, par ses talents de musicien et d’auteur-compositeur.
Je suis devenu un « fan » de Leloup ! Pas tellement du personnage, mais du poète chantant, assurément… Son côté iconoclaste ajoute de l’intensité au bonhomme, mais la véritable nature du gars de Québec est quelque part entre la folie et le génie :
« Le vedettariat m’a tué. J’aimais trop ça, c’était ma dernière drogue, ça m’a tout pris. J’ai vendu mon âme au diable, blague-t-il ensuite. Non, sérieusement, je suis chanceux pour ce qui s’est passé. J’y croyais beaucoup, je ne voulais pas faire de compromis, je me prenais pour Che Guevara. Mais là, j’étais en train de devenir un fonctionnaire Jean Leloup, payé à chaque année à la Saint-Jean. Fallait que ça cesse. Je renonce à ça, c’est incroyable quand même, renoncer à tout ce cash, non? Parce que c’est payant être vedette, tu sais. T’as vu comment ils faisaient à la Fête du Canada? 40 000 $! C’est de l’argent, ça! C’est difficile d’y renoncer, et c’est ça, le piège. »
Je ne me lasse pas d’écouter son dernier album dans des circonstances diverses. Extrême joie, grande tristesse, euphorie; ce genre d’émotion qui doit passer par la grande porte:
La muse et le museau
« ma poupée de porcelaine / ma copine elle est certaine / que je ne suis pas pour elle / ah mon dieu qu’elle est cruelle / après avoir des semaines / partagé le grand amour / elle me met en quarantaine / elle me cuirait dans un four / ma copine est une actrice / il faut bien qu’elle embellisse / il faut bien qu’elle se choisisse / il faut bien qu’elle ho et hisse / ma copine a la peau lisse / il faut qu’elle réussisse / moi je ne suis qu’un vieux bateau / je ne suis qu’un beau salaud / je marchais sur des coquilles / je ne respirais pas trop / mais un jour sur une bille / j’ai roulé comme un tonneau / elle a été si saisie / qu’en plein milieu de son front / apparaît un gros bouton / apparaît le panthéon / ma poupée de porcelaine est rentrée dans sa verrière / elle me dit ne revient plus / tu me déranges et me tues / et pointant ce gros bouton / en plein milieu de son front / elle me crie « vois ta sottise ! vois comme je somatise ! » / ma poupée de porcelaine / je t’aimerai à jamais / si tu veux de temps en temps / viens me voir dans la forêt / et si ma chanson t’offusque / tu me pardonneras ne fut-ce que / par amour pour les Indiens / par pitié pour les vauriens / et pendant que je cours derrière / elle se cache elle récupère / et pendant que je cours derrière / elle se cache elle récupère / ».
Tu vas peut-être me manquer.
Je ne sais pas ce que tu aurais pu composer
si tu étais resté.
Mais où tu seras
ami fidèle ou bouffon du roi,
je n’y serai pas…
Inaccessible,
irascible
et pas possible,
j’aimais bien que tu sois là;
je n’avais pas besoin d’y être,
tu y étais pour moi !
« Wolf, wolf ! »

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