Pendant que le prof Viau cherche de la compagnie sur la Toile, je me surprenais à faire le décompte de tout le chemin parcouru depuis un an dans mon aventure carnetière. Le 1er mars 2003, j’écrivais ce texte, « Toujours en marche vers la communauté d’apprenants ». Je me souviens de cette phrase : « Dans les prochains jours, j’aurai l’occasion d’initier d’autres membres du personnel au fonctionnement de l’outil de publication WEB qu’est le cybercarnet. »
Je me souviens d’avoir abondamment tergiversé après chacune des fois ou j’expliquais à un ou des enseignants le fonctionnement des cybercarnets. Quelles attentes devais-je exprimer au sortir de ces minutes où « je donnais le vertige » à un de « mes profs » ? Bien-sûr, je tente toujours d’apprécier l’à-propos de montrer l’outil « Movable type ». J’essais d’attendre qu’on me le demande, mais je ne suis pas assez naïf pour croire que mon monde « s’y frotte » en parfaite harmonie, après une décision murie, totalement libre et responsable. Je sais qu’il y a une certaine pression « à s’essayer ».
Parfois, c’est la curiosité, parfois, c’est une façon de démontrer un intérêt; parmi les autres motifs, il y a celui de voir ce que ça représente comme difficulté, ceux autour de l’anticipation d’un certain plaisir, d’une certaine reconnaissance; et il y a le GRAND DÉSIR de briser l’isolement en donnant et en recevant. Je ne parle pas directement des enseignants en contact avec les élèves du programme CARRIERE, car ils savaient que de faire partie de l’aventure supposait une certaine appropriation des cybercarnets. Au-delà de toute les raisons D’ESSAYER, il y a surtout une grande quête de joindre un groupe. Ce besoin puissant peut pousser vers l’action, mais de nombreux autres facteurs peuvent aussi restreindre l’envie de considérer le moyen du carnet web comme outil de partage et de réflexion.
Ce n’est pas une fin en soi le cybercarnet ! Ce n’est surtout pas le seul moyen de partager, de briser l’isolement, de faire partie d’une communauté de pratiques ou de se ramasser.
Je suis de plus en plus perçu comme « un inconditionnel » du cybercarnet ! Quel est le réel degré de motivation des gens que j’initie ? Est-ce que je rends services à la personne que je forme à toute les fois que j’accepte d’aider ? Autant de questions qui me traversent l’esprit en avançant dans ma démarche de « faiseur-apprendre ».
En un an, je ne compte plus le nombre d’individus (jeunes et moins jeunes) pour qui j’ai apporté une contribution à la pratique carnetière. Dans quelques cas, « la pratique » n’a pas dépassé le stade de l’heure de la première sensibilisation. Pour d’autres, le plaisir n’a pas encore trouvé sa limite ! Entre les deux, je suis souvent dans l’expectative sur « l’empowerment » que je promeus. Pourtant, je me dis que je ne devrais pas m’en faire; les adultes que je côtois sont « de grandes personnes » ! Pour ce qui est des jeunes, l’euphorie est telle que l’idée ne me traverse même pas l’esprit que l’expérience puisse les rebuter !
Alors, tout cela pour dire que l’appropriation du cybercarnet par les éducateurs autour de moi me commande d’agir avec la plus grande prudence, à ce stade-ci de ma démarche. Je deviens moins pressé « de vendre », assurément ! Je demeure convaincu de la puissance de « la bête ». Elle est un fameux moyen pour S’INVESTIR dans ce qui est LA VRAI cible à atteindre : « l’empowerment » !
Je suggère donc que ces quelques lignes inspirent mes actions dans les prochaines mois :
« Les auteurs et chercheurs s’entendent tous pour dire que l’empowerment est avant tout un processus par lequel une personne se trouvant dans des conditions de vie plus ou moins incapacitantes, développe, par l’intermédiaire d’actions concrètes, le sentiment qu’il lui est possible d’exercer un plus grand contrôle sur les aspects de sa réalité psychologique et sociale [et j’ajouterais professionnelle]. Ce sentiment peut déboucher sur l’exercice d’un contrôle réel. » (Source ici)
Un dernier mot sur le concept. Je suis dans la même atmosphère que hier lors de l’écriture du billet sur la notion de « tipping point »; c’est que l’expression vient également de Seymour Papert. Il l’a utilisé dans le contexte d’une entrevue privée qu’il accordait à Serge Pouts-Lajus à laquelle j’avais le privilège d’assister. Je me suis senti interpellé par ce vocable qui peut faire LA DIFFÉRENCE dans la valeur de mon influence à bien servir les apprentissages, si je prends pour acquis que je fais preuve d’une certaine influence ce dont je commence à prendre conscience !
Mise à jour du 21 mars : Ce billet de Dolores regénère mon engagement à travailler dans le sens de « la capacitation » : « Processus par lequel un groupe d’individus acquiert les capacités de changer les choses et d’influencer son environnement tant en théorie qu’en pratique. » Les prochaines actions doivent converger dans cette direction pour créer davantage de sens ! Comme quoi le travail d’une langagière [qui comprend le secteur de l’éducation par surcroît] est aidant pour dépasser l’inspiration du moment qui était restée floue malgré l’écriture de ce billet qui se voulait un moyen de « faire du pouce » sur cette idée. «Chauffeur, suivez cette voiture !»
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Votre sagesse remet les choses à leur juste place M. Asselin. Mon texte d’hier visait principalement à susciter des réactions mais trahissait aussi une certaine impatience face à une réalité: les moyens pour briser l’isolement, pour créer une communauté de pratique, d’échange et de réflexion sont de plus en plus nombreux,puissants et accessibles mais leur utilisation reste marginale. Mes attentes sont probablement trop élevées et j’oublie qu’il y a à peine 5 mois, j’ignorais moi-même tout du monde des cybercarnets . Je retourne donc à votre texte et à mes réflexions. Nous aurons l’occasion je l’espère d’échanger de nouveau sur le sujet.
J’apprécie votre billet, il est réconfortant et me permet de mieux situer votre vision du carnet !