«Il faut être gentil et courtois avec vos professeur(e)s et votre entourage, car ils vous apprennent des choses, et par la suite, c’est vous qui leur en apprendrez» (Rapporté par Jérémie Duguay).
«Considérez, par analogie, l’ex Union-Soviétique. Qu’est-ce qui fait la différence entre ce système et le nôtre ? Cela peut tenir en deux mots : planification centralisée. Un tel système ne peut pas fonctionner, parce que vous ne pouvez pas innover. Mais vous avez besoin d’innovation – « quelque chose comme l’évolution de Darwin. » Comme Dennett l’indique, dans « Darwin’s Dangerous Idea« , pour expulser les préjugés les plus tenaces. « Notre système scolaire est ce qui se rapproche le plus de la structure soviétique. Je pense qu’il s’effondrera lui-aussi » (Rapporté par Stephen Downes).
«Le changement de paradigme est social plutôt que technologique. En 1980, on parlait d’utiliser les ordinateurs pour les enfants de façon à changer l’éducation et l’école était l’endroit pour initier cette pratique. Maintenant, il y a beaucoup plus d’ordinateurs dans les résidences de citoyens que dans les écoles et il y a plus d’innovations intéressantes et de pratiques alternatives pour des fins d’apprentissage dans les maisons que dans les écoles. La transformation réside chez les enfants. Ils possèdent en eux la puissance qui changera les écoles. Ils en savent beaucoup plus que bien des professeurs — pris collectivement, c’est sûrement le cas. La présence des ordinateurs dans la maison est la plus grande source de changement en éducation» (Rapporté par David Bennahum).
«Bien peu de ceux qui auraient l’imagination, la créativité, le dynamisme nécessaire pour innover réellement se tournent vers le domaine de l’éducation. De ceux qui y sont entrés, beaucoup le quittent par déception. En matière d’éducation, le conservatisme est devenu un phénomène social qui se perpétue de lui-même» (Rapporté par Gilles Jobin).
«L’école vous plonge d’emblée dans le monde de la technique, même si ce sont des technologies plutôt anciennes: la craie et le tableau noir. Selon moi, l’informatique peut nous libérer de ce corset. Les enfants qui sont capables de programmer un jeu vidéo sont souvent si enthousiastes que, mine de rien, ils empoignent avec plaisir des problèmes mathématiques exigeants, comme d’anticiper et de calculer la trajectoire ou le bond téméraire de tel ou tel personnage…» (Rapporté par Dominik Landwehr et Michael West).
«Cette invitation à passer à l’action est écrite pour les activistes et les penseurs qui ont eu, ou ont le rêve d’avoir, le privilège de pouvoir construire des visions de ce qu’apprendre pourrait devenir dans une économie globalement inter-reliée et riche en technologies numériques omniprésentes. C’est un privilège parce que le travail de nommer des visions réalistes et engageantes exige des conditions qui sont malheureusement rares. Elles nécessitent : du temps pour penser, des communautés de personnes partageant un certain nombre d’ideaux avec des formes diverses de connaissances pour nourrir cette pensée et des expériences réelles pour garder cette mentalité encadrée. Ce concept de « Learning Hub » décrit ici est mis sur pied pour créer ces conditions» (Rapporté par Clément Laberge).
«Pourquoi pensez-vous que les ordinateurs apporteront autant de transformations alors que beaucoup d’autres innovations technologiques ont eu peu d’effet sur l’école ?
L’effet « Kid Power »
… je vous ai bousculé‹mes collègues‹pour que vous passiez à l’action. Plusieurs d’entre vous relèveront le défi. Beaucoup le font déjà. Mais la « vraie armée », celle qui amènera le système à changer est composée de « jeunes soldats ». Les idées que j’ai exprimées s’épancheront goutte à goutte vers les jeunes‹ou, plus probable, seront réinventées par eux. Les enfants qui auront grandi avec des ordinateurs à la maison seront de moins en moins enclins à se laisser influencer par des parents et des enseignants « aux discours creux » et aux « idées dépassées ». Ils seront de moins en moins portés à adhérer à un système scolaire où l’occasion d’apprendre est inférieure à ce qu’elle est à l’extérieure de l’école ! Il y a une centaine d’années, John Dewey a critiqué l’école davantage que nous le faisons aujourd’hui. Il a obtenu un effet marginal parce que les arguments philosophiques n’ont jamais fait bouger un système social « figé ». En tout cas, pas sans une armée. Les enfants agiront telle une « armée » pour notre cause.» (Rédigé par Papert lui-même dans TECHNOS QUARTERLY Winter 1998 Vol. 7 No. 4).
Biographie de Papert :
- Mathématicien et éducateur à Boston
- S’adresse à la phobie des mathématiques
- Il va travailler avec Piaget à Genève dans les années 60
- Travaille sur l’épistémologie de l’apprentissage
- Effectue un retour au MIT
- Papert enseigne à l’université Laval
- Il crée le langage LOGO (la tortue graphique)
Qu’est-ce que LOGO ?
La tortue de plancher dans la maternelle que les enfants programment en insérant une séquence de blocs contenant des instructions. Après avoir fait « RUN », l’enfant saute sur la tortue et se promène dans la pièce selon l’itinéraire qu’il a programmé.
- Création du Média Lab avec Negroponte: laboratoire d’épistémologie de l’apprentissage
- Le projet LÉGO-LOGO avec Mike Resnick : http://llk.media.mit.edu/
Trois livres de Papert :
– Papert, Seymour. Mindstorms: Children, Computers and Powerful Ideas. Basic Books, Inc.; New York, NY, 1980.
– Papert, Seymour. Children’s Machine: Rethinking School in the Age of the Computer. Basic Books, Inc.; New York, NY, 1993.
– Papert, Seymour. The Connected Family: Bridging the Digital Generation Gap. Longstreet Press; New York, NY, 1996. Écouter et lire une conférence de Papert: http://www.connectedfamily.com (Rapporté par Jacques Lajoie).
Mise à jour du 29 mars 2004 : Complément d’information par cet article de l’Infobourg.
