Hier matin, je participais à une assemblée générale des directeurs/directrices d’établissements de la FEEP. Parmi les points discutés, il y avait le sujet d’une étude sur le programme Villages branchés (présentation de M. Robert Proulx, président de Xit télécom). Le but de ce programme est de permettre aux établissements qui le désirent la construction d’un réseau de télécommunication à large bande passante entre des bâtiments d’une région.
Après la présentation de M. Proulx (et quelques échanges question/réponse), il y a eu un appel au vote (à main lévée) pour vérifier la tendance lourde des opinions de façon à savoir si notre conseil général se sentait appuyé d’aller de l’avant avec cette proposition. Le résultat fut assez généralement pour. Peu d’abstention et peu de contre.
J’ai levé la main contre. Je me suis surpris de me retrouver dans cet état d’esprit où j’étais fier d’afficher ma conviction, mais gêné en même temps de constater qu’elle était marginale. Certes, plusieurs regards braqués vers moi en un instant, avaient tôt fait de m’identifier, mais personne n’avait osé me demander « Pourquoi t’a voté contre ? » Il y a avait bien deux ou trois voisins qui, pendant la présentation, avait senti ma désapprobation de la façon dont le dossier avait été conduit. Par le chuchotement, nous avons échangé quelques propos et ils étaient plus ou moins surpris de voir ma main levée lors du vote. De toutes façons, ces voisins me connaissent… Depuis quelques temps, JE SUIS ASSEZ AFFIRMATIF dans mes convictions ET JE CROIS QUE CELA SERT ASSEZ BIEN LE TRAVAIL D’ÉQUIPE ! (surtout parce qu’il y a peu de gens qui manifestent une position discordante en publique et qu’il me semble que ce soit sain de la faire. Il ne s’agit pas d’inventer des oppositions quand le consensus est large, mais quand ce n’est pas le cas…)
La question est là : « Est-ce bien sain qu’un désaccord ne se manifeste pas sous prétexte qu’il soit marginal ? »
J’aurais pu m’abstenir puisque je voyais venir la tendance du vote. Premièrement, nous (les d.g.) faisons confiance au conseil général. On nous parlait d’économie ($) possible. On nous parlait de plus d’accès à de la large bande. On nous disait qu’il ne fallait pas prendre de retard dans ce dossier et que c’était déjà le cas, bref, tout administrateur sensé était conduit à aller dans ce sens (ce n’est pas péjoratif de le dire ainsi; nos officiers voulaient un mandat). D’ailleurs, ça me fait penser qu’il est assez rare d’assister à la présentation de deux côtés de médaille dans ce genre de dossier. Les sujets qui offrent l’occasion de débat public sont assez rare à la FEEP dans les dernières années.
En revenant dans l’auto, je me suis dit : »Est-ce que j’en reste là ? » « Est-ce que mon cybercarnet ne serait pas le réceptacle rêvé pour poursuivre ma réflexion sur ce sujet ? » De plus, « est-ce que ce lieu pourrait permettre un suivi, offrir une discussion à partir de cette réflexion ? » Par contre, il y a aussi la possibilité que ce soit mal interprété par les membres du conseil général (ou par d’autres personnes)…
Finalement je me suis dit que c’était important que j’aille de l’avant avec ce billet; principalement parce que le partage de points de vue divergents n’était pas notre fort, à mon avis.
Pour terminer le tout ce matin, voici quelques-unes des raisons qui m’ont porté à voter contre à cette demande de permettre au conseil général d’aller de l’avant avec l’étude de Xit télécom.
1- Les budgets concernant l’accès internet sont dans les établissements pas à la FEEP. Spéculer sur les économies à réaliser sans avoir fait d’études de ce que sont ces budgets en terme de volume est passablement osé. Je ne serais pas surpris de constater que dans plus de la majorité des cas, les budgets sur cet item sont minimes. Je ne crois pas aux économies parce que les budgets sont relativement petits. Je ne dis pas que l’accès à de la large bande à moindre coût n’est pas une cible à atteindre, mais dans la grande majorité des établissements, après l’étude de « Xit télécom », l’incidence d’aller de l’avant avec de la fibre optique augmenteront les budgets, ne les diminueront pas… Et puis, cette justification présentée en coup de vent, de partage de serveurs, de partage de ressources, de regroupement d’achats, de terminaux, c’était tellement grossier et vague que je suis prêt à parier qu’il n’y a pas 10% des personnes présentes dans la salle qui savaient de quoi il était question… Faire miroiter des diminutions de coûts est périlleux alors que pour les écoles, le vrai enjeu, c’est celui de les préparer à augmenter la part relative de leur budget consacrée à ces services. Aller de l’avant dans ce contexte me semblait pour le moins « induire une mauvaise communication ».
2- Nous vivons, en parallèle, entre plusieurs écoles membres de la FEEP, une discussion très émotive sur le dossier du portail de l’enseignement privé. Je soupçonne que ce dossier va faire des vagues dans un proche avenir. Il me semble que nous devrions disposer d’une vision globale et d’un espèce « d’état de la situation » dans le dossier « des espaces numériques de travail » (j’aime bien ce terme Français pour définir le concept !) plutôt que de discuter à la pièce de quelques constituantes de ce grand chantier PLUS QUE DÉTERMINANT pour le développement de nos maisons d’éducation. Ajouter un autre volet sur ce même sujet alors qu’on a besoin de discuter du volet « portail » (projet où on n’a pas gagné le championnat de la transparence et de l’ouverture…), me semble prématuré.
3- Il me semble que la question de l’accès à de la large bande passante doit être discutée dans un contexte plus large que celui de « Villages Branchés » et de « Xit télécom ». Il me semble très curieux, par exemple, que M. Alexandre Lupien (responsable du dossier informatique) n’ait pas été présent lors de la présentation de ce dossier. Aurait-il été pensable que M. Servant soit absent d’une prise de décision dans le secteur des relations publiques et qu’il ait été absent lors de la discussion menant à cette prise de position ? De plus, dans nos écoles, cette question de la bande passante relève parfois (souvent) d’une consultation entre plusieurs personnes qui possèdent des expertises diverses et qui ont besoin de se concerter pour que le d.g. prenne une décision. Arriver avec cette consultation, ce matin-là, n’était pas très engageant, j’en conviens, mais n’aurait-il pas été préférable de faire une réunion plus importante et plus large avant de dépenser encore des sommes d’argent sans savoir si les établissements ont la moindre chance de profiter des résultats de cette étude ?
Je m’arrête ici. J’en ai assez dit pour me convaincre d’avoir bien ramassé mes arguments et surtout, d’avoir assez expliqué ma position. Je ne me suis jamais senti mal reçu sur le plancher de la réunion des d.g. après avoir exprimé mon désaccord, mais je crois que mon carnet peut m’aider à mieux situer ce genre de démarche (opposition dans la marginalité) dans une volonté de travail en communauté. C’est beau d’afficher une main levée, mais encore faut-il un peu l’expliquer sans que cela soit mal interprété ou tombe dans l’auto-justification à outrance.
À suivre, peut-être !
0 Commentaires
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Billets de mon blogue les plus lus au fil du dernier mois
Rechercher
Commentaires récents
- ClementLaberge dans Les étudiants d’aujourd’hui ont des mimiques de poissons congelés
- Benoit therrien dans Projet Lab-école : il y a foule pour réinventer l’école
- Mario Asselin dans Magic Door suspend ses activités
- Marc dans Magic Door suspend ses activités
- Mario Asselin dans Une semaine après l’attentat de Québec