Apprendre à écrire, apprendre à lire

Je vois passer une abondance de textes qui traitent de la problématique entourant la maîtrise du français. Je ne sais pas quelle mouche a piqué les journalistes, mais le bon peuple a actuellement l’embarras du choix pour se faire une tête sur cette question. Sortirons-nous de cette rentrée scolaire plus renseignés et plus alertes sur la question d’un meilleur respect de notre langue maternelle ? Développerons-nous un « méga mal de coeur » à la suite de cette pétarade d’articles et de billets ? Là est la question…
Comme le faisait remarquer une Petite Carnetière du Devoir, tout cela semble avoir débuté avec l’émission « Zone Libre » du 1er octobre (Radio-Canada). Il y a eu bien des réactions dont celles-ci chez « Voir« , au Soleil et au Devoir.
Ça ne s’est pas arrêté là ! Dernièrement, Clément nous conduisait (à la fin d’un billet chez Opossum) vers un texte de David Desjardins (l’interrupteur); à lire l’abondance des réactions à la suite de l’article, on voit bien que ça intéresse…
Le Journal Le Soleil récidive en fin de semaine avec la parution sur trois jours d’un dossier complet qui porte le titre « Qui a peur de la grande méchante grammaire ?« . Voici d’autres textes de ce dossier qui en ratissent large :

• « Les futurs profs ne passent pas le test« .
• « Mieux vaut partir du bon pied« .

Et ce n’est pas terminé; on nous promet demain « Les nouveaux outils pédagogiques »; hyperlien à venir, si possible voici plutôt :

• « Pas juste la faute de l’école« .
• « La lecture en chute depuis 20 ans« .
• « Le goût de la langue peut s’apprendre« .
• « La grammaire nouvelle pas un monstre« .
• « L’équilibre des méthodes« .

Si tout cela ne nous a pas encore « achevés « , je sais que la télévision de Radio-Canada présentera sur deux jours, « des topos » concernant l’apprentissage de la lecture chez les élèves de 1re année. Je le sais parce qu’une journaliste est passée à l’Institut avec une caméra et un preneur de son. Les questions tournaient autour de notre approche originale en matière d’apprentissage de la lecture.
Ils nous ont fait travailler fort ! D’abord l’enseignante et les élèves qui ont accepté de montrer leurs talents en présence de l’attirail technique complet; démonstration des enfants en pleine lecture (en faisant leurs signes) oblige… Et puis, du point de vue recherche, je suis allé aux sources. Jasette avec Sr Marie-Paul (qui est à l’origine de notre modus operandi), relectures des fondements des approches existantes (aussi ici et là) et détour pour savoir qui était Suzanne Borel-Maisonny (à l’origine de nos signes adaptés par Soeur Marie-Paul et raffinés depuis par Nataly et Mireille). Il faut dire que le débat circonstanciel débute en août avec la parution de nombreux articles (1, 2 et 3) rapportant les conclusions des travaux de recherche de Mme Régine Pierre (de l’Université de Montréal).
Mme Pierre a aussi participé aux reportages, semble-t-il; elle en a contre les méthodes d’apprentissage de la lecture de type « globale » issues du courant « whole language« .
Avant d’avoir vu les deux documents à la télévision, je ne peux prédire l’influence qu’ils auront. J’ai autorisé la participation de l’Institut parce que je crois que notre approche (plutôt de type syllabique; « phonético-gestuelle » pour être plus précis) a donné des résultats probants au fil des soixante-dix dernières années. «Jamais un enfant a pleuré en apprenant à lire de cette façon», me disait notre chère Soeur Marie-Paul. Il y a aussi la coloration affective des jeunes apprenants en écoutant les petites histoires associées à chaque phonème, racontées par les enseignantes au moment de présenter « les signes ». Enfin, je me disais que montrer que c’est possible de lire en octobre au contact de ces stratégies ne pourra que contribuer positivement au débat !
Je ne suis pas un spécialiste de ces questions, mais j’ai développé une certaine expertise « en la matière » au fil du temps. Par ce carnet, par ce que nous vivons dans l’aventure des cyberportfolios et par nos apprentissages quotidiens, je crois que nous pouvons affirmer une certaine fierté. Nous avons cherché des moyens d’aller plus loin, nous avons « résisté » aux modes proliférantes et je crois que nous obtenons des résultats intéressants. Le temps nous apportera plus de réponses, mais en ce moment j’aime ce que je vois, ce que j’entends et ce que je lis !
Mise à jour du samedi 30 octobre : Le topo de Radio-Canada est disponible en ligne ici en allant à la neuvième minute du téléjournal…

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