« La réforme pour les nuls » : le « making of »

Note de la rédaction : Le texte qui suit date du mois d’avril 2005. Personnellement, je tiens pignon sur Web avec grand plaisir depuis octobre 2002. Vous êtes en ce moment sur un des mille cent textes de mon blogue qui est devenu au fil du temps, mon portfolio professionnel. Je vous souhaite bonne lecture de ce récit qui raconte comment un groupe d’éducateurs en sont venus à construire un site Web sans prétention qui explique la réforme sans langue de bois et sans prendre les gens pour des imbéciles non plus (pour aller directement sur ce site, cliquez ici). Si vous avez le goût d’aller plus loin, le débat sur la réforme suite à l’émission «Il va y avoir du sport» se continue ici.
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Depuis hier midi, je crois qu’on peut dire que le document « La réforme pour les nuls » est arrivé à une première étape de maturité… en quelque sorte ! Je me dois de récapituler le modus operandi de cette construction puisque cette expérience s’est avérée très particulière.

Entre le jour où j’ai publié ce billet et hier midi, je compte facilement plus d’une trentaine de personnes qui ont contribué à l’écriture du texte. Au départ, je ne pouvais voir venir le virage que prendrait le cheminement à partir de l’intention à la base de ce qui se voulait une courte réflexion. (Rappel de cette intention : affirmer une mise en garde face au fait de remettre à demain ce qui mérite d’être une préoccupation immédiate…)

Au fil des commentaires, la discussion s’est enclenchée et a évolué vers une certaine nécessité de nommer de quoi est faite « l’ostensoir de réforme » (je reprends ici le terme empreint d’une certaine créativité d’un non moins créatif contributeur qui se trouve à être celui qui a « kaaaaallé la chotttttte »-ça se prononce mieux que ça s’écrit- à quelques reprises dans cette aventure !

Et puis il y a eu un choix d’outil qui a suivi un certain désir de « concocter un texte tout simple, destiné aux parents qui se posent encore tout plein de questions… » À partir de là, deux genres de contributions se sont manifestées :

– Celles de gens qui en ont pas eu vraiment conscience par les exercices de formulation qui ont précédé l’écriture sur le wiki; je ne les compte pas parmi la trentaine de participants à la démarche, mais il convient de les évoquer parce qu’ils ont influencé ceux-ci dans les réprésentations qu’ils se sont faites de la réforme.
– Ensuite, il y a ceux qui n’ont pas écrit directement sur le wiki, mais qui ont appris d’une façon ou d’une autre l’existence de ce projet d’écriture, qui en ont discuté et qui ont influencé ceux qui ont logé des appels téléphoniques, qui ont placé des courriels et qui ont écrit des billets en lien avec ce contexte (1, 2, 3 et 4, par exemple).

Sur le processus d’écriture en lui-même, je crois qu’on ne pouvait demander mieux que l’outil du wiki pour mener à bien le projet. Les multiples contributions* ont entraîné plus d’une centaine de mises à jour de cette page par un nombre relativement restreint de contributeurs si on le compare au nombre des personnes qui ont effectivement collaboré au projet. Ces personnes ont été d’excellents relayeurs, d’efficaces médiateurs au service du projet. Je ne sais pas si ça s’est passé comme cela pour chacune des personnes qui a « osé » apporter sa contribution « authentifiée », mais plusieurs des miennes s’avéraient en fait, inspirées par des suggestions/remarques/commentaires de personnes ne voulant pas « jouer le jeu du wikiste ». Quand je leur proposais d’aller directement ajouter leur grain de sel sur le wiki, ces personnes m’exprimaient ne pas vraiment se sentir à l’aise de le faire. Prétextant un certaine « pudeur » à s’identifier ou à surmonter une peur reliée à la mécanique du wiki ou encore, en lien avec la difficulté de trouver les mots justes pour exprimer leur idée, ils finissaient par me demander de tenir compte, simplement, de notre conversation.

Je ne peux pas dire qu’à ce moment j’ai parfaitement rendu justice à la teneur de leurs propos puisqu’à chaque fois, je m’en suis tenu à ce qui me restait (en terme de convictions) de la conversation. Pour ce qui est des échanges avec ceux qui modifiaient les pages reliées à notre dossier, je suis vraiment impressionné de la convergence et de l’efficacité de notre travail. J’en suis rendu à une étape où je ne compte plus le nombre de participations à ce genre de travail collaboratif et dans ce cas-ci, je nous ai trouvé drôlement efficaces. Je n’ai pas pris beaucoup de recul sur la qualité du « produit final », mais de fil en aiguille, les « ho et les ah » qui se rendaient jusqu’à moi me communiquaient un certain mélange de satisfaction et d’étonnement face au développement de nos idées. Ça semblait beaucoup porter ! Avant de trop s’emballer, il y aura quand même le test du temps et celui de ceux qui ne voient pas cela comme nous à venir…

Pour la suite des « opérations », je souhaite que nous n’en restions pas là. Sur le processus de la démarche, il pourrait être intéressant de poursuivre la discussion ici (ou ailleurs). Au niveau du contenu, Clément a pris l’initiative d’ouvrir un carnet Web portant uniquement sur le sujet. Le titre du nom de domaine, www.jasonsreforme.qc.ca, invite à poursuivre les échanges point par point, question par question, sans prétention et de façon très conviviale. Il me tarde de voir comment cela nous aidera à faire un pas de plus en avant sur cette question d’une meilleure compréhension de la réforme !

* Voici les noms de ceux qui ont apporté des contributions sur le wiki : André Chartrand, Claire Delisle, Joseph Deneault, Clément Laberge en plus de celui qui écrit ce billet !

Mise à jour du 2 avril : Je viens de lire cet article dans le Devoir… Je vois que j’ai eu affaire à une vraie journaliste lors de mes conversations de l’après-midi au téléphone. Résumer en si peu de mots notre démarche… Wow ! Je dois admettre que le rôle qu’elle m’attribue dans ce papier laisse dans l’ombre plein de gens qui sauront se reconnaître par les extraits qu’elle a choisies de mettre en valeur et ça me peine un peu. Joseph, André, Clément et plusieurs autres (dont Michel) ont plongé à fond dans l’aventure et je ne voudrais pas donner l’impression que j’ai tiré « la couverture de mon bord » ! En même temps, je ne veux pas m’excuser de la place que je prends. Mes six dernières années d’engagement et de travail dans cette tentative de trouver le chemin menant vers « un mieux apprendre » contextualisent ces quelques instants sous les feux de la rampe. L’essentiel demeure de poursuivre le dialogue. J’ai déjà hâte de lire la suite sur Jasons réforme !

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