Voici le contenu de quinze affirmations (sous l’hyperlien plus bas) qui nous ont servi dans le cadre d’une réunion pédagogique ce matin à l’école. Nous avons pris connaissance de ces façons d’être en regardant comment nous en tenions déjà compte, comment nous pourrions plus le faire dans le quotidien des activités pédagogiques de la classe et de l’école. Il y a aussi certains points sur lesquels nous ne reconnaissions pas les jeunes de notre école ! Nous avons aussi, comme équipe, nommé en quoi nous nous nous identifions à ces caractéristiques…
Nous avons pris le temps de nommer des défis à relever pour l’an prochain et des moyens individuels pour y parvenir.
Affirmations*
I. L’hémisphère gauche du cerveau des filles se développe plus rapidement que celui des garçons ce qui peut occasionner des retards au niveau de l’apprentissage des langues.
* * * * * * * * * * * * * * *
II. Les garçons ont tendance à développer davantage la vue d’ensemble lors de résolution de problèmes et les filles, les détailsŠ
* * * * * * * * * * * * * * *
III. Les filles ont des habiletés pour mener plusieurs tâches à la fois, mais les garçons préfèrent se concentrer totalement sur une.
* * * * * * * * * * * * * * *
IV. Les filles préfèrent en majorité utiliser les mots, les garçons, les images, les dessins.
* * * * * * * * * * * * * * *
V. La testostérone des garçons engendre des surplus d’énergie et l’¦strogène (qui produit moins la dopamine) peut occasionner de petites dépressions et migraines.
* * * * * * * * * * * * * * *
VI. Les garçons sont souvent plus affirmatifs, agressifs et les jeunes filles sont souvent plus « sur la défensive ».
* * * * * * * * * * * * * * *
VII. Les jeunes filles aiment faire les activités dans le calme; elles ont souvent besoin de sécurité; les garçons préfèrent prouver et se prouver et aiment être dans l’action.
* * * * * * * * * * * * * * *
VIII. Lors de changements, les jeunes filles se confient plus facilement, aiment verbaliser leurs expériences et sont capables de demander de l’aide; les jeunes garçons veulent régler leurs problèmes seul en agissant et aiment bien qu’on les devineŠ
* * * * * * * * * * * * * * *
IX. Les garçons ont tendance à moins tenir à la propreté contrairement aux jeunes fillesŠ
* * * * * * * * * * * * * * *
X. Les jeunes filles peuvent perdre de vue les objectifs de ce qu’on fait étant davantage centrées sur « le comment » elles font les choses; à l’inverse, les garçons aiment arriver rapidement à des résultats et oublient souvent qu’il y a des avantages à se centrer sur la démarche !
* * * * * * * * * * * * * * *
XI. Les garçons aiment beaucoup toucher, manipuler les choses; les jeunes filles ont un imaginaire plus développé.
* * * * * * * * * * * * * * *
XII. Les garçons aiment bien la compétition, mais ils sont plus influencés par ce que pensent leurs pairs.
* * * * * * * * * * * * * * *
XIII. Dans la résolution d’un conflit, il vaut mieux rencontrer séparément les jeunes fillesŠ Les jeunes garçons préfèrent régler ça toute suite ensemble !
* * * * * * * * * * * * * * *
XIV. La réussite a tendance à frapper les garçons intelligents et les filles travaillantes !
* * * * * * * * * * * * * * *
XV. Les jeunes filles sont plus attentives, plus longtemps; elles sont plus réflexives. Les garçons aiment rendre des services et être actifs; ils sont plus « moteurs ».
* Ces affirmations découlent d’une revue de littérature et d’observations personnelles. Les ouvrages des auteurs suivants ont été utilisés (entre autres) à partir de ce site : Jean-Guy Lemery (1, 2, 3) et de Camil Sanfaçon (1 [.doc])
Peut-être est-ce ce que vous entendez lorsque vous affirmez que «XIV. La réussite a tendance à frapper les garçons intelligents et les filles travaillantes !», mais lors de la recension d¹écrits que ma conjointe dut effectuer dans le cadre de ses recherches, je me souviens qu¹elle avait remarqué que plusieurs auteurs soulignaient la différence qui existait entre les sexes dans la façon de vivre la réussite ou l¹échec. Ainsi, les garçons expliqueraient leurs réussites par la chance ou leurs habiletés innées alors que les filles expliqueraient leurs échecs par un prétendu manque d¹effortsŠ ǹa par définition des implications qu¹il ne faut nierŠ
Votre commentaire va dans sens de ce que nous « entendions » par cette affirmation. Hier, plusieurs enseignants ont exprimé des réserves par rapport à la façon dont est formulé cette assertion. Évidemment, les petites filles intelligentes réussissent elles également en grande proportion à l’école ainsi que les garçons travaillants, mais ce que vous écrivez vient donner un sens plus juste à cette réalité que les garçons semblent beaucoup escompter de leurs talents naturels et que les jeunes filles se disent que ce sont les efforts qui procureront les meilleurs gages de réussite !
Bonjour !
Je me souviens d’une réunion que nous avions eue au comité de rédaction de Vie Pédagogique. Nous travaillions en comité restreint, avec des personnes-ressources invitées, comme nous le faisions chaque fois où il fallait préparer un dossier spécial. Les travaux portaient alors justement sur la réussite des garçons et des filles.
Parmi nos invités, il y avait Henri Cohen, professeur et chercheur en neuropsychologie/neurophysiologie. Cet homme a été complètement abasiourdi d’entendre ce qu’on véhiculait dans le milieu de l’éducation sur les liens entre l’apprentissage, le sexe et le cerveau. Pour chacun des cas, que ce soit le développement prématuré d’un hémisphère ou d’un autre ou la connectivité plus grande entre cerveau gauche et cerveau droit, il nous a ramené au paradigme expérimental à l’origine de chacune de ces affirmations, pour nous faire comprendre que ce qui se véhiculait dans nos milieux tenait de la plus pure spéculation et que c’était à peu près aussi scientifique que les gris-gris et l’horoscope.
Il a ensuite enchaîné sur la « théorie » des intelligences multiples, nous disant qu’elle s’est essentiellement construite à partir de questionnaires et d’analyse de facteurs. Il nous expliquait que le fait que de nouvelles intelligences étaient découvertes dans le cadre de ce modèle, ne s’appuyait sur aucune observation clinique, mais était essentiellement dûe au fait, et c’est normal, que plus la base de données sur laquelle porte l’analyse de facteur est grande, plus le nombre de corrélations multiples risque d’être élevé. C’est une réalité statistique inévitable.
Voilà, chaque fois qu’on parle des gars et des filles, cette rencontre-là me revient. Dans le fond, ce qui importe le plus, disait à cette même réunion Pierre Lapointe, ce n’est pas tant que ce soient des gars ou des filles qui réussissent ou pas. C’est de se demander chaque fois, une classe à la fois, qui sont les personnes qui réussissent, quelles sont celles qui échouent et pourquoi ? Et comment faire pour qu’elles apprennent et réussissent. Pierre Lapointe est aujourd’hui prof à lUdeM, mais a longtemps travaillé à la CSDM et a mené des études longitudinales sur la réussite des filles et des garçons. Il ne tirait pas son constat du vide et il s’appuyait sans doute sur le bon sens, mais un bon sens « accoté » sur base empirique solide et des années de pratique.
Marc
J’avais un malaise important envers cette série d’affirmations… disons assez burlesque selon moi.
Marc a mis le doigt sur le bobo, que je n’arrivais pas à identifier. Les associations de cause à effet qui sont la plupart du temps extrêmement boiteuses. J’en fais une juste pour illustrer mon propos.
Extrait du site cité par Mario en [1]:
» * L¹hémisphère droit se développe plus vite il est essentiel aux processus spatiaux.
* L¹hémisphère gauche se développe plus vite. À l¹âge adulte, il sera plus dense en neurones. (Sandra Witelson, neuropsychologue, Université Mc Master, Ontario)
or l¹hémisphère gauche a la responsabilité exclusive du langage ».
Je paraphrase cet extrait avec une invention de mon cru, qu’on a souvent entendu à la fin du 19è siècle, alors que l’anthopométrie cranienne a connu son apogée:
« Les hommes ont une masse cérébrale et un volume crânien importante.
Les femmes ont une masse cérébrale et un volume crânien moins importante.
Or, on sait que le cerveau a la responsabilité exclusive de tous les processus cognitifs. »
Que doit-on conclure de tout cela ?
Que c’est très facile de faire des corrélations qui ne tiennent pas debout à partir de données biologiques. 🙂
J’avais espéré certaines réactions comme celles de Marc et de Benoit. Lors de l’activité que j’animais en réunion pédagogique, nous sommes plusieurs à avoir été inconfortables avec certaines, voir plusieurs de ces affirmations…
Je reprends le contexte de l’activité, juste pour qu’on se comprennent bien et qu’on puisse poursuivre cette belle discussion :
À la suite de l’annonce de mon départ, je mentionnais dans ce billet que je prendrais soin de revenir sur cette question de la réussite différenciée chez les filles et les garçons. À l’école, on avait convenu de le faire lors d’une journée pédagogique.
Mon intention était que nous puissions apprécier ce qu’on fait déjà pour tenir compte des différences en cette matière. Je voulais aussi voir ce qu’on pourrait faire de plus. Je m’étais dit qu’avec ces affirmations (qui ne sont pas toutes des vérités dans l’absolu, mais qui correspondent à ce qu’on entend souvent et qui ne me semblaient pas trop fanfaronnes parce que citées à des sources un tant soit peu « crédibles »), on pourrait peut-être avoir une base de discussion intéressante pour séparer « pistes valables d’exploration » de « on n’a pas à tenir compte de cela ».
Dans les faits, certaines de ces affirmations ont fait l’unanimité en terme de pistes valables. Quelques-unes se sont avérées de « fausses pistes » selon l’avis des enseignants de notre école…
Pour ma part, je n’ai aucune réserve à propos de l’affirmation #10; j’ai maintes fois observé que « les gentes dames peuvent perdre de vue les objectifs poursuivis étant davantage centrées sur « le comment » elles font les choses ». À l¹inverse, j’ai aussi remarqué que « nous aimons arriver rapidement à des résultats nous les hommes et que souvent, nous oublions qu¹il y a des avantages à se centrer sur la démarche, sur le processus… »
Quelques affirmations sont également un peu « grossières » et mériteraient d’être nuancées, mais au demeurant, je crois qu’elles peuvent bien servir la discussion visant à mieux comprendre « le phénomène » de la réussite différenciée pour agir en conséquence…
Je pourrais en dire plus, mais je préfère de beaucoup que les réactions sur ce billet puissent continuer de nous aider à mieux adapter nos comportements d’enseignants et d’éducateurs aux besoins des garçons et des filles.
Je me suis dit aussi que ces affirmations avaient été de « bons déclencheurs » pour nous… Je fais le pari qu’elles peuvent l’être pour d’autres !
N.B. En passant, un ami à moi aime bien dire cela aussi :
«On dit d’une femme qui offre un comportement généralement attribué aux hommes, qu’elle a « du chien », du caractère et c’est bien perçu. À l’inverse, on dit d’un homme qui manifeste quelques composantes attribuées aux femmes qu’il est mou, voir un peu « moumoune » et ce n’est pas bien perçu…»
Ouais… c’est un peu vrai, il me semble. On a beaucoup de chemin à faire pour se comprendre, s’accepter et cheminer ensemble !
Euh….c’est bon, mais ça ne m’informe pas vraiment entre les filles et les garçons qui réussissent le mieux.
Allô!
C’est vrai qu’est-ce que tu disais. Les filles réussissent le mieux dépendant sur la concentration qu’ils fait sur l’école. Je suis une fille, alors je pense que cela est vrai. C’est ceci mon opinion, qu’est-ce que vous pensez?
Boujour, tout le monde!
Moi, je suis une fille et j’ai 15 ans et je trouve que les filles réussissent mieux quand elles veulent; les gars peuvent aussi réussir, mais ils ne veulent pas!
Alexander, un garcon dans ma classe, dit que les gars sacrent plus que les filles; est-ce que c’est vrai???