Voilà pour moi une deuxième occasion d’entendre M. Pierre Bergevin (sous-ministre adjoint à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire et secondaire). Son allocution m’a semblé plus posée, mais non moins efficace. Établissant un parallèle entre son besoin personnel d’un temps d’appropriation pour devenir « performant » dans ses fonctions et ces mêmes besoins chez les enseignants dans le contexte de la réforme (j’ai cru comprendre qu’il nous fallait maintenant parler du « renouveau pédagogique »), il a situé deux ou trois bonnes idées qui méritent qu’on s’y arrête !
– «Ça fait trop longtemps qu’on se retrouve au Québec dans une situation de régime de sanction des études dit « transitoire ». C’est l’intention du MELS de cesser de cheminer dans ce cadre. Donc, à partir de 2007, le nouveau régime commencera à s’appliquer, touchant ainsi les élèves de la cohorte qui est actuellement en 3e secondaire.»
– «Il est faux de prétendre que le MELS prescrit une approche pédagogique en particulier. La réforme s’inspire du constructivisme, du socioconstructivisme, du cognitivisme et elle fait de la place aussi à tout courant de pensée qui aide l’enseignant à se donner des pratiques signifiantes avec ses élèves. La bonne méthode est celle qu’un enseignant privilégie pour un contexte donné !» M. Bergevin ne s’est pas caché pour dire qu’il répondait (en disant cela à l’audience des 600 participants) à des propos lus sur une certaine liste de diffusion et dans certains médias.
– «Enfin, le cadre du règlement des 32 heures de présence obligatoire à l’école est un acquis sur lequel il faut construire pour développer des compétences collectives.»
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Monsieur Guy Le Boterf quant à lui a fait grande impression en distinguant le fait de posséder de grandes compétences et d’agir avec compétence. J’ai senti chez plusieurs participants que cette distinction était une piste à suivre pour mieux développer nos compétences collectives. Aussi, en matinée, j’ai retenu de sa présentation que le fait d’évoluer dans des situations ouvertes et complexes faisait en sorte qu’il y avait plusieurs façons de démontrer de la compétence alors qu’en présence d’une situation plus fermée où la procédure est simple, la démonstration de compétence est plus univoque. Répétant plusieurs fois au cours de la journée « Mieux vaut une cohérence forte sur quelques élément simples… qu’une cohérence faible sur quelques éléments sophistiqués », il nous a servi un bon exemple qu’en matière de compétences collectives, « le mieux est souvent l’ennemi du bien » !
Une autre idée centrale de l’intervention de M. Le Boterf a été de nous rappeller « qu’un tout est davantage que la somme des parties »; il faut admettre que parfois, en présence de beaucoup d’individualisme, ce même « tout » est MOINS que la somme des parties !
Raison de plus pour nommer quelques indicateurs de coopération qu’il nous a communiqués :
– Représentations des membres du groupe partagées ou compatibles entre elles.
– Agissements qui tiennent compte des actions des autres; une certaine synchronisation des gestes.
– Capacité de comprendre comment l’autre raisonne, presqu’intuitivement. Grande facilité à ressentir comment l’autre fonctionne; l’un décryptant la façon dont l’autre se comportera !
– Un peu comme dans le tango, les partenaires coopèrent quand ils sont sensibles aux signaux faibles des autres. Ils anticipent ce que l’autre fera ! On parle ici de communication « intense » et d’intercompréhension.
– Équité dans la répartition des tâches; cohésion et solidarité.
– Tout ne baigne pas toujours dans l’huile… donc, en temps opportun, des mécanismes d’acceptation de conflit et de gestion de ceux-ci… existent !
– Prise en compte des « détails » pouvant avoir un effet sur la qualité de la coopération.
– Retours d’expérience en grand goupe facilités par un grand degré de confiance.
– Lucidité et « sentiment d’efficacité collective ».
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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J'avoue être un idéaliste.
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Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
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Bonjour !
Moi, ça m’embête qu’on qualifie de « renouveau pédagogique » un mouvement qui s’inscrit dans le prolongement historique de l’école nouvelle des Freinet, Montessori,Ferrière ou Decroly. Un renouveau qui se nourrit de socioconstructivisme, un concept qu’a à peine eu le temps d’ébaucher Vigotsky avant que la mort ne le fauche à 38 ans, en 1934… « Je me souviens », c’est bien notre devise? Mais de quoi au juste ?
Je salue dans la réflexion de Pierre Bergevin (« la bonne méthode est celle qu’un enseignant choisit dans un contexte donné… »)un juste retour du pragmatisme. Question d’enrichir l’énoncé de M. Bergevin d’un peu d’obligation de résultat (ou de moyen) je dirai que la bonne approche, c’est celle qui fonctionne avec un groupe d’élèves donné, à un moment donné, dans un environnement donné. Pas de place là-dedans pour les solutions mur à mur, mais un terrain sur lequel on ne doit pas s’aventurer sans une bonne dose de professionalisme,un bon bagage de compétences et de l’intuition.
Je termine avec cette citation de Pierre Lucier, celui qui fut, un bref instant, le patron de M. Bergevin au ministère de l’éducation,. du loisir et du sport (et de la chasse et de la pêche ???). Cette citation est tirée d’une entrevue que donnait M. Lucier au Magazine Réseau, en 2001.
« Il est, à mon avis, risqué de consacrer la suprématie d’une méthode pédagogique. Pourtant, depuis des années, et à la lumière des leçons tirées de l’expérience, on semblait avoir convenu et proclamé qu’il fallait laisser ce choix aux enseignants et aux équipes – écoles. Faire la promotion d’une seule méthode, si intégratrice soit-elle, va à contre-courant de ce qui me semblait acquis. Il convient qu’un État définisse les objectifs et les standards mais il est moins sûr qu’il doive se faire pédagogue ».
Qu’ajouter de plus ?
Marc St-Pierre