Ces paroles font partie de mon enfance. C’est ce qu’on chantait quand on voulait se consoler du départ de quelqu’un.
Au moment où j’écris ces lignes, c’est un peu que ce que j’ai le goût d’entonner seul dans mon salon car demain, Clément ne se présentera pas au bureau. Il est actuellement dans un avion à 35 000 pieds d’altitude en direction de son futur, à Paris.
Il débute dès lundi son parcours en vue de succéder à Thierry de Vulpillières au sein du groupe Éditis. Ça me fait drôle d’hyperlier vers un document où il est question du « cartable électronique » car lui et moi avons beaucoup échangé au temps des RIMA sur ce sujet. S’il avait su que quelques années plus tard, il deviendrait un acteur clé du développement de ce concept (qui a beaucoup évolué, il faut le dire), il m’aurait traité de fou!
Ce soir, je me souviens du texte que j’avais écrit en mars 2004 à l’occasion de son anniversaire. Au travers des bonnes paroles (que je maintiens d’ailleurs) et des voeux de chacun, il me reste la citation du départ (de Jean Giono) qui prend aujourd’hui encore plus de sens :
«Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il est absolument certain qu’elle n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d’erreurs, devant un caractère inoubliable.»
«Un caractère inoubliable»… c’est vraiment de cela qu’il s’agit. La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de passer presque toute la semaine avec lui après l’annonce de son départ. Nous avons réaffirmé nos visions de plusieurs projets et il faisait bon voir dans les yeux de nos interlocuteurs le bonheur de regarder Clément raconter son rêve d’un monde meilleur. Là où je parlais d’un rendez-vous manqué, un collaborateur disait plutôt «un rendez-vous reporté Mario, parce qu’il va nous revenir NOTRE Clément…»
C’est aussi de cela dont il est question. Le sentiment d’appartenir à une vaste communauté qu’il a contribué à forger par des attitudes et des actions témoignants d’un fort « leadership de service« .
«Je sais que tu liras ce billet à ta descente d’avion demain à Paris. Tu entreprendras dans quelques heures un épisode d’un tout autre ordre dans ta quête de sens. Sache que tu peux compter sur un nombre impressionnant* de personnes qui ne demandent qu’à t’épauler là où tu seras.»
Ce n’est qu’un au revoir !
* En passant, plusieurs personnes ont déjà manifesté leur soutien à Clément sur ce billet; il n’est jamais trop tard pour bien faire…
Mario, il va sans dire que ton texte me va droit au coeur! Ce n’est qu’un au revoir, à qui le dis-tu! Il reste tant à faire au Québec, en général, et à Québec, en particulier. On a une cité éducative exemplaire à bâtir… je n’ai pas perdu ça de vue!
Mais il y avait des défis à relever ici. Des choses à apprendre. Sur moi. Sur la vie. Sur les autres. Sur d’autres manières d’organiser la société, d’imaginer l’apprentissage, de l’organiser, etc.
C’est ce à quoi je me concentrerai ici dans les prochaines années. Et je ne doute pas que ça nous fournira bien des occasions de collaborer à nouveau, de manière imprévu.
C’est bien un rendez-vous reporté… à quand? c’est l’avenir qui nous le dira!