Joël de Rosnay, ce n’est pas un nom ordinaire. Les mots qu’il emploie dans son nouveau livre, «La révolte du pronétariat ?» sont du même calibre. «Infocapitalistes», «proNétaires», «bloggueurs vectorialistes», j’apprends de nouveaux mots ce soir en lisant quelques billets sur le site Web de cet ouvrage qui souhaite «expliquer en termes clairs pourquoi cette e-révolution s’apparente à une nouvelle « lutte des classes »» :
«La nouvelle lutte des classes s’exerce entre ceux que j’appelle les « infocapitalistes » détenteurs des contenus et des réseaux de distribution et les « pronétaires », nouveaux producteurs et acheteurs de biens et services produits par eux-mêmes en ligne sur les réseaux. »
À première vue, ça semble un livre qui enfonce une porte déjà ouverte. Le document (pour ce que j’en ai lu) peine à vulgariser des concepts que l’auteur qualifie pourtant de «jargon né des internautes [qui] est parfois mystérieux (blogs, wikis, Skype et autres…)». L’objectif est «non seulement d’analyser cette surprenante évolution, mais aussi de proposer des solutions constructives pour ré-équilibrer les pouvoirs afin de favoriser le développement des connaissances et la protection des libertés humaines.»
Ce livre intéressera probablement les observateurs férus des grands mouvements de notre société. Je ne manquerai pas de le lire puisque le sujet est en ligne directe avec plusieurs de mes centres d’intérêt; il y est question d’intelligence collective, de Web 2.0, de blogues et de wikis, de citoyens producteurs de contenus et «catalyseurs», ainsi que de journalisme citoyen.
À retenir sur le site de la « Révolte du pronetariat », les nombreuses critiques du livre faites par des blogueurs dont celle de Jean-Pierre Cloutier qui pose judicieusement la question de l’existence du concept de « Web 2.0 ».
Un ajout : La critique du livre de Bruno Devauchelle. Un extrait évocateur :
«Et ici les auteurs nous montrent que les bourgeois du web mettent actuellement en place les outils nécessaires à cette lutte contre les aristocrates des grands médias et des grands capitaux. Le seul problème est qu’il reste à convaincre le peuple de se révolter… et l’on n’en est pas encore là.»
Un autre ajout : Un article paraît ce soir dans le Devoir, «Médias: Faites-vous partie du pronétariat?»; l’auteur, Paul Cauchon y traite d’AgoraVox et du livre dont il est question dans ce billet.