Journée complète au bureau aujourd’hui. Drôle de paradoxe : j’ai entendu parler d’école toute la journée. Il faut dire que la une de quelques journaux nous plaçait dans l’ambiance. Ce texte de La Presse, « c », mettait à l’avant-plan une volonté ministérielle de « regarder de plus près la manière dont sont formulés les bulletins». Il n’y a pas qu’ici que cette nouvelle fasse la manchette. Elle a été reprise à beaucoup d’endroits (Le Soleil, Canoë, l’Infobourg et LCN), mais c’est le billet de Marc Saint-Pierre qui a le plus retenu mon attention; bien davantage en tout cas que les courriels reçus de la liste de diffusion d’édu-ressources où l’essentiel du questionnement portait sur l’interprétation à donner à l’affirmation «Honnêtement, je crois qu’il faut s’attendre à quelques changements, a dit M. Fournier. Ce ne sera pas des bouleversements majeurs. Je ne le souhaite pas. Le système a suffisamment subi des transformations radicales.»
Je disais que le texte de M. Saint-Pierre était celui qui m’avait le plus frappé…
« Pourtant, rien dans la Loi sur l’Instruction publique ou dans le Régime pédagogique actuels n’empêche une école de choisir la notation numérique et les pourcentages. Bien au contraire. Car la question est là: le format du bulletin est de « juridiction » locale. Cela fait partie de ce qu’on appelle la « politique sur les normes et modalités d’évaluation » qui est approuvée par la direction de l’école, sur proposition de ses enseignants. C’est un choix d’école, ce n’est même pas un choix de commission scolaire. Cela fait partie des pouvoirs qui ont été décentralisés, dans le cadre de la réforme. La seule incursion récente du ministère là-dedans, et le ministre l’a rapporté dans ses propos, c’est l’obligation de la notation numérique au 2e cycle du secondaire. »
Et il a bien raison; même si l’école que je dirigeais au primaire était à l’avant garde de la réforme, nous avons conservé une certaine utilisation des notes sur nos bulletins et rien ne nous en empêchait… Alors, que gagne (sur le plan politique, on s’entend) le politicien Fournier a entreprendre cette tournée médiatique où il était question également de frais de scolarité? Probablement, qu’il a intérêt à démontrer qu’il est à l’écoute de la population qui exprime souvent cette réalité qu’énonce Monsieur le ministre : «J’avoue que dans certains cas, j’ai trouvé les libellés très compliqués. J’ai eu du mal à les comprendre. Je n’étais pas le seul. J’ai demandé à d’autres de me les expliquer et ils n’y arrivaient pas. »
J’ai eu l’occasion de discuter en fin de journée avec mon ami Clément qui vit actuellement en France. Il s’est engagé à me faire parvenir ce dossier du Monde de l’Éducation, février 2006 (n°344), « Que valent les notes ? »; j’ai bien hâte de lire ce qu’il contient.
Demain, je compte bien me rendre à Montréal pour participer au lancement/débat du dernier numéro de la revue Possibles6e Colloque Marcel-Rioux (L’éducation au delà de la réforme) à l’invitation d’un membre du comité de rédaction de la revue qui me faisait parvenir sa proposition dans les termes suivants : « vendredi 3 février de 13h à 18h à la salle B-2325 du Pavillon de l’Université de Montréal sur Jean-Brillant. En furetant sur Google pour voir s’il y avait des réactions au numéro de Possibles , je suis « tombé » sur l’intéressant débat paru sur ton site; si toi et certains de tes correspondants étiez dans la salle, ça mettrait d’autant plus de pertinence dans l’événement. »
Voilà, l’invitation est transmise…
Mise à jour de fin de soirée : sur le thème de la réforme, lire cette lettre ouverte de trois pédagogues.
Mise à jour du lendemain : incontournable, lire ce billet de François Guité qui fait une bonne analyse de la question du bulletin.
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