Journalisme 2.0

C’est le titre d’un excellent billet de Will Richardson à propos des impacts sur plusieurs champs d’activités du fait que n’importe qui puisse maintenant contribuer à produire du contenu et même «faire la nouvelle»! J’ai particulièrement aimé l’exercice de remplacer le mot « consommateur » par « étudiant » (ou par « blogueur ») dans l’extrait suivant qui vient du «CEO» (Chief Executive Officer) de Reuters, Tom Glocer (traduction libre de mon cru) :

«Ils consomment, ils créent, ils partagent, et ils s’éditent. Ainsi, le consommateur ne veut pas seulement influencer la presse écrite, il veut contribuer au processus de production en entier… Notre industrie fait face à un défi profond de contenu-citoyen… Si nous créons le bon carrefour et fournissons aux consommateurs les outils appropriés… nous pouvons prendre avantage de ce courant au lieu de le subir de l’extérieur comme si c’était une révolution punk…»

Le texte complet de Jeff Jarvis d’où Will tire son extrait aurait avantage à être lu par Franco Nuovo qui a produit deux chroniques cette semaine sur ce sujet : «Un blogue, quossa donne?» et «Blogueur, va!». De nombreux carnetiers ont donné écho à ses chroniques (dont Patrick Lagacé et Bruno Guglielminetti) et au-delà de sa prise de position (c’est que «le patron lui a demandé si, éventuellement, cela pouvait l’intéresser de bloguer?»), c’est le dénie de ce qu’apporte le phénomène qui étonne; le blogue (neuf fois sur dix) ne produirait que des textes «médiocres, bâclés et non indispensables».

«Je ne sais pas si j’ai du talent, patron, mais, blogue ou pas, peut-être vaut-il mieux ne pas négliger ce que j’essaie de bien faire.»

J’ai déjà entendu le même argument en éducation («si je m’y mets, je vais négliger mon travail…»). Cette position est défendable, mais ça n’empêchera pas le courant de passer entre le journalisme 2.0 et les entreprises de presse de façon à créer ces trois «role of the media company» identifiés par Tom Glocer et rapportés par Jeff Jarvis : «Seeder of clouds», «provider of tools» and «filter and editor» (voir aussi les commentaires de Stephen Downes).

P.S. Tant qu’à parler de ce sujet, j’ai été intrigué de découvrir par épicure que Josée Blanchette avait recommencé à bloguer après une première tentative qui s’était arrêtée brusquement en juillet 2005.
N.B. Tags pour Technorati :


http://pat.blogue.canoe.com/pat/2006/03/01/un_blogue_why

1 Commentaire
  1. Photo du profil de ClementLaberge
    ClementLaberge 16 années Il y a

    J’ai de moins en moins le goût de répondre à ce genre de textes. De convaincre qui que ce soit de la pertinence du blogue. Et encore moins de convaincre un chroniqueur qui a intérêt à prendre des positions un peu provoquante pour le plaisir de faire réagir (comme bien des blogueurs le font aussi…).
    C’est inutile de s’obstiner avec quelqu’un qui ne veut pas comprendre que le blogue n’est pas une publication, c’est un noeud dans un réseau. Quand on tient un blogue on publie pour intégrer un réseau, pour être avec d’autres, pour être accompagné dans ses réflexions.
    Si on a pas besoin de réseau, on a pas besoin de blogue. Et c’est pas plus mal. Mais c’est pas une raison pour dénigrer ceux qui se servent d’un outil pareil pour exister différemment, pour entrer en contact avec des gens qui leur seraient autrement restés étrangers.
    Si Nuovo est satisfait de son réseau proche et qu’il juge avoir assez d’interaction avec ses lecteurs, tant mieux (ou tant pis) pour lui.
    Pendant ce temps, je continue de m’émerveiller tous les jours des retombées concrètes de la tenue de mon blogue. Quoi qu’il en pense.

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils