Il aurait fallu que je prenne beaucoup plus que l’heure que je viens de passer sur le nouveau site de l’Encyclopédie de l’Agora. À première vue, il semble que l’équipe de Jacques Dufresne se soit donné une « seconde vie » caractérisée par un appel aux collaborateurs…
«Vous serez heureux d’apprendre (du moins l’espérons-nous) que nous opérons en ce moment des changements importants qui nous permettront d’être encore une fois les premiers occupants d’un nouveau territoire, de relever le défi du sens sur Internet dans un nouveau contexte et d’innover de plusieurs autres manières :
1. En faisant appel à des partenaires.
2. En sollicitant la collaboration de nombreux collaborateurs qui signeront leurs textes.
3. En assurant, par des méthodes fondées sur l’exercice du jugement, la mise en valeur des livres nouveaux et anciens et en enrichissant par là même l’encyclopédie générale et les encyclopédies spécialisées.
4. En mettant à profit nos nouvelles méthodes de traitement des livres des sites pour accroître l’efficacité de nos encyclopédies en tant qu’outils de recherche.
5. En créant à l’échelle internationale un Conseil qui aura pour mission de veiller sur la qualité de l’œuvre.»
Je suis cependant intrigué par la façon dont l’Encyclopédie se positionne par rapport à Wikipédia; il est question dans le texte de présentation de cette « deuxième vie », d’admiration « forcée » et de la publication d’un article de fond de Marc Foglia et Chang Wa Huynh qui a un bien drôle de ton que je n’arrive pas à m’expliquer après une première lecture. Pourquoi choisir de se définir par rapport au projet de Wikipédia en donnant l’impression d’en envier certaines caractéristiques tout en exprimant sa fierté d’avoir choisi l’autre voie possible (selon eux), celle de « l’oasis de sens dans le chaos neutre d’Internet »?
Je vais devoir y revenir, car quelque chose m’échappe…
J’ai apprécié, dans l’ensemble, le texte de Marc Foglia et Chang Wa Huynh. Il respecte bien le titre qui lui est donné: principes et perspectives.
J’aurais néanmoins apprécié, vu le contexte dans lequel se fait sa publication, comprendre un peu plus clairement leur perception des échos et contradictions de ces principes et perspectives avec ceux qui guident le projet de l’Agora.
Je reste admiratif de la détermination de l’entourage de Jacques Dufresne à poursuivre dans la voie qu’ils se sont donné depuis 1998… tout en trouvant dommage qu’il soit encore nécessaire de se définir « par comparaison » huit ans plus tard.
Il me semble qu’il aurait été intéressant d’aborder, à l’aube de cette deuxième étape, la question des interelations possibles entre ces deux perspectives (hiérarchique et hétérarchique): de quelle façon, par exemple, l’encyclopédie de l’Agora peut-elle bénéficier du chaordre de wikipédia pour se bâtir, et inversement, comment cette expertise peut contribuer à faire évoluer, enrichir, organiser, voire mettre en valeur Wikipédia.
Il me semble que le texte de Marc Foglia et Chang Wa Huynh ouvrait pourtant plusieurs belle pistes en ce sens.
J’ai finalement décidé de prendre le clavier pour y réagir. Mes réactions sont là :
http://carnets.opossum.ca/patriceletourneau/archives/2006/05/lencyclopedie_d.html
Du nouveau dans « ce dossier ». Marc Foglia et Chang Wa Huynh récidivent sur le site de l’Agora et publient une suite à leur article qui se veut une « réaction aux réactions… ». Le thème central demeure celui de la neutralité de Wikipédia, même si les auteurs questionnent le sentiment de propriété des textes qui appartiennent à leurs auteurs en y opposant le caractère gratuit du don fait à la communauté :
Anecdote : juste après ce passage, Michel Dumais y est cité pour une analogie utilisée en réplique aux propos de «mon oncle Bill » qui utilisait lui aussi le terme communisme pour discréditer le logiciel libre.