« La mauvaise foi des journalistes quant au renouveau pédagogique me pu au nez »
Ça vient de Charles-Antoine Bachand au sujet de cet article qui porte sur les mécanismes d’approbation des manuels scolaires.
Un autre bel exemple qui fait douter de la bonne foi des journalistes concerne l’intervention publique de Robert Bisaillon en fin de semaine. Grosso modo, M. Bisaillon aurait dit :
« … mais le danger, c’est qu’on pense que la réforme, ça dépend du bulletin. Là, on est rendu dans quelque chose d’insignifiant. On a perdu de vue l’objectif fondamental de cette réforme, qui était de rendre les enfants actifs intellectuellement, leur permettre d’acquérir des connaissances et de les appliquer dans leur vie quotidienne. Le débat n’a pas vraiment eu lieu et a plutôt dévié sur des questions secondaires. »
À partir de là, Radio-Canada titre : « La réforme scolaire est un échec ». Le Journal de Montréal écrit « L’objectif est perdu de vue »; il me semble que ce titre soit plus respectueux de la réalité que voulait décrire l’ancien sous-ministre adjoint du MELS. J’ai hâte de voir le Devoir demain, mais je m’attends à un peu plus de nuance…
Je comprends de la position de M. Bisaillon qu’on a erré avec « les bulletins « à la Mickey Mouse » » que l’idée de consulter les parents est bonne et qu’ensuite, il faudra comprendre que les bulletins « c’est la vitrine et qu’il faudra bien un jour entrer dans le magasin ».
J’imagine qu’on ne peut pas mettre tous les titreurs et les journalistes dans le même sac. J’imagine aussi qu’ils produisent parfois un contenu qui fait vendre…
Je comprends Charles-Antoine, même si je constate chez plusieurs journalistes une rigueur qui fait honneur à la profession. Mais il y a de ces moments où ça vient décourageant de lire, de voir et d’entendre un traitement médiatique qui ne suit pas celui qui se vit « sur le terrain ».
Pendant ce temps-là, à Casablanca (au Maroc), on projette d’ouvrir des écoles du renouveau, « à la québécoise », pour former les élèves…
Parlons « business ». Si vous êtes actionnaires ou membre du conseil d’administration d’une importante maison d’édition de manuels scolaires, que feriez-vous aujourd’hui ? Compte-tenu de l’aura d’incertitude politique entourant le renouveau pédagogique, plus particulièrement au secondaire, investiriez-vous dans la production massive de nouveau matériel ? Je pense que non. Vous investiriez dans des valeurs plus sûres, par exemple en développant votre marché au collégial ou au niveau universitaire ou encore vous développeriez votre marché d’exportation. Je sais que ce n’est pas là un langage d’éducateurs, mais l’édition est une business qui, comme d’autres, doit dans son analyse de l’environnement, tenir compte du politique.
Pour ce qui concerne la déclaration de Robert Bisaillon, j’endosse totalement son point de vue sur la place du bulletin dans le débat du renouveau. J’ai clairement donné mon opinion là-dessus dans un commentaire précédent.
Pour ce qui concerne l’école « à la québécoise » au Maroc, c’est pas pire qu’une école Montessori à Montréal ou une école alternative Freinet à Verdun. Il y a une école américaine à Rome et plusieurs autres sur la planète et des collèges français à Montréal !!!
Nos communautés religieuses ont aussi ouvert des centaines d’écoles « à la québécoise » d’avant la réforme, aux quatres coins du globe. Le regretté Père Lévesque a même fondé une université au Rwanda.
Tu vois Mario, le Maroc, c’est loin d’être une première !!! Et je ne parle pas de tous les projets de coopération internationale en formation professionnelle, parce que là aussi, on exporte de l’expertise !!!
Ce que je comprends, c’est que les contextes font des nouvelles avec ce qui, en un autre contexte, passerait inaperçu.
Et ce n’est pas parce que c’est écrit dans le journal que ça devient un argument !!!
Robert Bisaillon commence à nommer les dérives qu’il a énoncées dans l’entrevue qu’il donnait à Claude Lessard, et je l’apprécie. Revenir au bon sens, ça passe par là.
[…] fin de semaine, j’écrivais ce billet à propos des manchettes découlant d’une intervention de Robert Bisaillon, ex sous-ministre adjoint au MELS, amicalement affublé du titre de « principal concepteur » de […]