Je ne suis pas à la maison en fin de semaine. Le fait d’être en visite à l’extérieur change la perspective. Ça tombe bien, parce que la conversation découlant du dernier billet que j’ai écrit combiné à celle chez François à-propos du rôle de l’évaluation scolaire m’a fait atteindre un genre de point de saturation… Je ressens le besoin de changer d’air!
Quoi de mieux alors que de lire sur le retour de Serge Fiori qui n’a pas son pareil pour le dépaysement et les voyages au dedans de soi :
Quand je l’ai écrite [L’exil], c’était comme pour me donner une dose de réalité. J’étais tellement utopique que j’en manquais des criss de bouttes. Je charriais des tonnes d’affaires, mais ça créait comme une bulle. Je me retournais autour pour voir la misère, l’isolation, le manque d’amour. Mais parce que je l’intégrais pas, j’ai senti que je n’aidais pas à la bonne place… Cette toune-là est venue de ça. D’un besoin de tout crisser ça à terre. C’était une toune nécessaire.
La perspective de renouer avec cette oeuvre revisitée me réjouit au plus haut point…
Parlant de voyager à l’intérieur de soi, ce texte de Denise Bombardier m’a amené au diapason du sens de la Fête des mères :
«C’est moi», dit le fils au bout du fil avant même de dire bonjour, comme si on pouvait l’avoir oublié, ce que tous les fils doivent parfois souhaiter face à leur mère. Pourquoi cette voix provoque-t-elle toujours une inquiétude sourde mêlée à la joie ? La maternité, c’est donc aussi ces émotions violentes, ces chocs passionnels et ces éclaircies soudaines. Devant l’enfant devenu un homme, qui tient un bouquet à la main et ressemble soudain au petit garçon de sept ans, la mère, en cette journée de fête, éprouve le sentiment à la fois étourdissant et apaisant de la perpétuation de la vie et de sa propre immortalité.
La perspective de renouer une fois de plus avec cette fête revisitée me réjouit au plus haut point!