Curieusement, cette phrase m’est tombée sous les yeux comme une tonne de briques sans vraiment que je me sois occupé d’un bébé dernièrement. Certes, mes deux plus vieux sont loin du nid familial et me manquent, mais ce sont d’autres événements de ma vie personnelle qui remontent au contact de ce petit bijou découvert à partir du blogue de Patrick Lagacé. La phrase est de Biz du groupe Loco Locass. Le texte est à la fois génial et tout à fait banal. L’auteur a mis en mots les sentiments qu’éprouvent la plupart des parents à la vue de leur progéniture, mais quels mots!
J’ai beaucoup d’occasions ces jours-ci d’apprécier le fait d’être influencé par des jeunes enfants importants à mes yeux depuis longtemps dans certains cas. Ils ont beau avoir grandi, je vois l’enfance au travers d’eux. Vendredi dernier j’étais au bal des finissants de ma filleule que j’ai vu grandir et devenir une jeune femme. Quel plaisir c’était de voir dans ses yeux qu’elle appréciait ces moments qui marquent la fin d’une étape et le début d’une autre. Tout à fait banal et parfaitement merveilleux…
Autant dans les quarante ans de mon jeune frère que dans les secousses que vit notre famille ces jours-ci, la solidarité et l’oubli de soi sont au rendez-vous. L’extraordinaire côtoie le banal :
« D’aucuns diront qu’il faut être fou pour faire apparaître quelqu’un dans un monde fou. C’est vrai. Mais ceux-là n’auraient même pas pu penser une telle chose si leurs parents n’avaient pas été fous. Et puis honnêtement, qui aurait préféré naître parmi les esclaves de l’Empire romain, les paysans européens pendant les épidémies de peste noire ou les ouvriers américains lors de la crise des années 30 ? Oui, le monde est fou. Mais celui qui endort un enfant, assourdit temporairement le vacarme de la barbarie humaine. »
Et du vacarme il y en a à souhait. Au moment où j’ai l’habitude de fermer les gaz à cette période-ci de l’année, je me surprends à devoir les ouvrir pour mener à terme dossiers professionnels et défis personnels. J’ai hâte que vienne ma fin d’année scolaire même si « les bébés » qui m’occupent actuellement requièrent toute mon attention. J’imagine qu’au moment opportun, je sentirai le bon moment pour bercer mes illusions et assourdir temporairement ce tumulte qui m’assaille. En attendant, je baisse la tête et je me prépare pour une autre période de veille et d’accompagnement!
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C’est tentant : un poème en neuf temps.
Quand il est temps de remettre à neuf
De Pleine lune en pleine lune et,
De marées hautes à basses marées,
De l’hiver renaît le vert printemps,
La plus longue journée est à temps.
Tant que le temps sera bien à temps,
Que Mère la Terre respirera,
Ses saisons, mort et vie tisseront,
Et pour des millions de vieux enfants,
Et pour des millions d’enfants renaissants.
Écrit le matin pluvieux du mardi 25 juin 2006,
par Joseph Deneault, Djeault, DjO