Tout comme chez Laurent, il m’est impossible de laisser passer cet article sans réagir.
« L’ère du numérique a créé un nouveau monde qui bouleverse l’ensemble de l’industrie médiatique, son économie comme ses usages. L’ensemble des médias est secoué par une recomposition dont les nouveaux centres de gravité s’appellent l’Internet et le mobile. (…) Le modèle économique sur lequel a reposé pendant si longtemps la presse quotidienne écrite, ce modèle s’effrite sous nos yeux : les recettes diminuent irrésistiblement, avec moins d’exemplaires vendus et moins de publicité, tandis que les coûts augmentent. (…) Entre tous les médias, c’est la presse quotidienne nationale d’information qui est depuis plusieurs décennies la plus fragile. »
Je regarde aller ce qui se passe au Soleil et j’ai bien peur que le constat de Serge July s’applique. « L’urgence ce sont les investissements. » Le signal envoyé par le virage tabloïd (encore réduire les coûts) me semble aller à l’inverse de la compréhension des enjeux que nomme M. July. Il aurait quitté Le Soleil depuis longtemps…
Mise en garde : J’ai proposé (sous le chapeau d’Opossum) à la direction du Soleil deux offres de services dont je n’ai jamais eu de nouvelle, deux propositions qui n’avaient pas la prétention de changer le monde, je l’admets. Je n’écris pas ce billet parce que je suis frustré de ne jamais avoir eu d’accusé de réception, mais je tenais quand même à mettre « cartes sur table ». Je ne dispose pas de renseignement privilégié et je ne possède pas les compétences pour me permettre un tel jugement, mais comme lecteur et gars de vision (je crois dans mes intuitions), je crois vraiment que notre quotidien GESCA de Québec s’en va tout droit dans le mur s’il ne se passe pas quelque chose de majeur d’ici peu ! La lecture de cet article peut s’avérer un complément d’information pouvant susciter quelques conversations sur ce sujet important, il me semble…
La démission de July, membre fondateur de Libé avec Sartre entre autres, semble un dossier des plus complexes… Je trouve un peu plus d’information sur le site de Bernard Lallement (membre fondateur itou).
À ceux et celles que ça intéressent :
http://sartre.blogspirit.com/archive/2005/11/23/liberation-remede-de-cheval.html
http://sartre.blogspirit.com/archive/2006/06/29/liberation.html
Il semble en effet que ce serait « un héritier de la haute finance (Edouard de Rothschild) [qui ait exigé], et obt[enu], la démission du directeur historique et ancien mao (Serge July) de Libération »
Mais bon…
Je lis beaucoup sur le sujet par les temps qui courent… et sur le sort de la presse quotidienne, en particulier, depuis upFing et l’intervention du dg de Cnet:
Mais sur le dossier de libé (et du Soleil), ce sont ces mots de Bernard Lallemant qui résument le mieux mon opinion:
« Aucune restriction budgétaire ne peut faire l’impasse sur un projet original et audacieux. C’est cela qui manque à Libération. Sans une capacité à se réinventer et anticiper le monde il ne peut avoir de devenir […] une publication, quelle qu’elle soit, est avant tout une ligne éditoriale interpellant les lecteurs »
Source citée par Sacco:
http://sartre.blogspirit.com/archive/2006/06/29/liberation.html
Je pense aussi que Le Soleil est menacé, non pas parce qu’il n’y a pas de besoin, mais parce que le projet qu’il incarne n’est pas clair.
Il faudra du courage bien plus que des économies pour renverser la tendance.