«Malgré leurs différences, journalistes et bloggeurs appartiennent bien au même monde, celui de l’information»

C’est l’analyse que fait Pierre Chappaz dans ce billet sur Libé qui cite un jugement récent :

«Dans une affaire opposant la société Apple aux responsables de sites ayant révélé des informations confidentielles sur certains de ses produits, une cour d’appel de l’État de Californie a décidé, le 26 mai 2006, que les journalistes en ligne et les bloggers avaient le droit de préserver la confidentialité de leurs sources, au même titre que les journalistes professionnels.»

C’est en ces termes que Reporters sans Frontières rapportait la décision, la qualifiant « d’historique ». Chappaz continue en posant la question de la différence entre un journaliste et un bloggeur (un bloggeur sérieux veut-il dire…) :

La notion de métier (le journalisme est un métier, peut-il être aussi un hobby ou une pratique citoyenne ?), la formation (il existe des écoles de journalisme, mais les bloggeurs ne les ont pas fréquentées), la pratique (le journaliste doit écrire son papier quoi qu’il arrive, le bloggeur écrit selon son bon plaisir), et le rapport à l’Internet (l’un est né avec le Net, l’autre souvent avant) ?

L’article évoque aussi la notion de « dialogue entre journalistes et lecteurs » qui caractérise l’utilisation du blogue par le journaliste. Je considère que c’est une évolution particulièrement intéressante que de plus en plus de journalistes tiennent un blogue. Je lisais le billet de Jean-Pierre Cloutier paru aujourd’hui, « Blogues et militantisme » et il rapporte que les auteurs d’un livre qu’il vient de recevoir perçoivent parfois le travail des blogueurs « comme une menace à leur chasse gardée ». Il ajoute un fait intéressant dans le contexte où je m’apprête à assister au Congrès du PQ en fin de semaine prochaine :

« Certains politiciens démocrates considèrent les blogueurs politiques comme des amateurs mal informés des véritables enjeux et des rouages politiques. Ils sont un peu embarrassés par ce militantisme sur lequel ils n’ont aucun pouvoir direct. »

Je blogue sur le sujet de l’éducation et je me fous un peu de savoir si ce que je fais ressemble ou pas au travail d’un journaliste. Je ne me sens pas en compétition avec eux, même si je reconnais que je joue dans leur plate-bande régulièrement, dans « ma couverture » de l’actualité dans le secteur de l’éducation. Je ne sais pas si je dirai la même chose dimanche prochain au sortir de l’expérience de Saint-Hyacinthe, qu’on m’ait reconnu un statut de journaliste-citoyen ou pas, mais ma motivation est ne pas me contenter de regarder « passer le défilé sans y participer », comme dirait Jean-Pierre! Non pas comme militant, mais comme citoyen qui veut savoir ce qui s’y passe et qui veut réfléchir avec la collectivité sur les idées qui y seront discutées…

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