Parlons des femmes

Parce que je suis saturé de lire et d’écrire sur certains sujets, je propose de parler des femmes. Faut dire que depuis quelques jours, je travaille sur un mandat qui concerne l’éducation et l’être « jeune fille… »
Aujourd’hui, j’ai eu la chance de passer quelques heures dans une école et j’ai regardé tous les yeux féminins que j’ai croisés. Au-delà de l’hypersexualisation, de la prostitution, de l’anorexie, des stéréotypes et de la violence dans un couple, il y a la beauté de la vie. J’étais assis, en retrait, en pleine contemplation des sourires échangés, de la camaraderie manifestée, de la complicité manifeste et de toutes les douceurs qui resplendissaient. Une jeune fille ayant repéré mon air admiratif s’est approchée de moi. « Vous avez la face de bonne humeur, mais les yeux tristes monsieur; c’est quoi vous regardez? » J’ai essayé de gagner du temps en lui demandant son nom, en lui donnant le mien, mais manifestement, elle voulait une réponse. Est-ce que je pouvais lui dire que j’essayais d’imaginer des situations d’apprentissage pour aborder certaines questions typiquement féminines (mais qui nous concerne tous, hommes et femmes) qui risquaient peut-être de la préoccuper elle ou ses camarades dans quelques années? Naaaaaah…
Au bout de quelques minutes, ayant épuisé mes trucs d’adultes pour changer la conversation, je lui ai demandé comment elle trouvait « ma manière de pas répondre à sa question. » C’est ici que ma jasette a pris un tournant pas drôle pan toute… « Est-ce que tu es un papa toi? », qu’elle me demande. « Ben oui, j’ai trois garçons ma belle ». « Ben, c’est pas grave si t’es pas capable de me l’dire pourquoi tu as les yeux tristes, mais au moins dis-le à tes enfants parce que moi ce que j’aime pas, c’est quand mon papa il est pas capable de me dire pourquoi y fait semblant d’être de bonne humeur.»
Bon… à ce moment, je pensais que c’était terminé. C’est ce qu’elle a ajouté après qui m’a achevé.
– « Alors, c’est pas grave si je te le dis pas, mais ça l’est si je le dis pas à mes enfants? »
– « Moi en tout cas, quand mon papa, il me le dit pas, j’pense toujours que c’est à cause de moi, pis j’arrête pas de chercher c’est quoi que j’ai faite qui le rend triste. J’aimerais ça moi qui me le dise mon papa… »
Je suis resté avec mon petit « bonheur ». Je suis entré dans l’école et quelques minutes plus tard, je suis tombé sur ce billet de Josée Blanchette par mon agrégateur.
Décidément, c’est dans ce que je ne dis pas qu’il me faut chercher…

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1 Commentaire
  1. Michel Leblanc 16 années Il y a

    La poésie de la vie est souvent dans les silences, les regards, les attendrissements des adultes et dans les questions naïves, mais ô combien ressenties des enfants. C’est dans des petites choses comme ça que l’on a encore confiance en la vie. Merci de partager ce moment de tendresse.

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