Deux longs textes traînent dans mes signets depuis quelques jours. Philippe Martin évoque rapidement la parution de l’un d’eux (ici) avant de quitter pour ses vacances, mais le Café Pédagogique avait eu le temps de résumer l’autre (là) :
- « Les adolescents branchés », lettre n°19 – juin 2006 de l’Institut national de recherche pédagogique
- « Blogs et wikis ou Quand le web s’approprie la société de l’information », dossier Bibliothèques sur le web et Bulletin des Bibliothèques de France
Simple moyen de vaincre la lassitude de l’école ou puissant levier pour provoquer des apprentissages féconds? Les deux textes tentent de faire la part des choses dans cette avancée majeure du web dans l’univers scolaire :
« Un peu plus de dix ans après la révélation du web au grand public, l’évolution technologique et l’appropriation des particularités du web ont débouché sur l’apparition de nouveaux types de publications spécifiques : les blogs et les wikis. Leur utilisation grandissante consacre des solutions de publications inédites sur les autres médias. Même s’il existe, actuellement, un effet de mode incontestable, ils y survivront très certainement en raison de leur adéquation parfaite avec les besoins et demandes, eux aussi inédits, des utilisateurs et les principes de fonctionnement de la Toile. Innovation en termes de publications, les blogs et les wikis le sont autant en termes de communication et d’échanges de l’information. Ils permettent une réactivité, une liberté de ton et la possibilité de réagir, et, surtout, ils intègrent de nouvelles modalités de validation de l’information. »
« Un constat : la Net génération a grandi avec la technologie Internet. Les adolescents ont des aptitudes plus élevées que leurs aînés pour développer des compétences dans le domaine du numérique. Ces derniers reconnaissent n’avoir jamais vécu sans Internet et font remarquer leur faculté pour effectuer une recherche sur le mode hypertextuel ou à collecter de l’information à partir de sources multiples. D’autres différences, selon eux, méritent d’être notées : ils se disent « communicateurs » nés, intuitifs et visuels. Ils ont des aptitudes visuelles et spatiales fortes, sans doute étayées par leur pratique des jeux vidéo. Ils préfèrent apprendre en expérimentant plutôt que de suivre un enseignement ; passent aisément d’un propos à un autre, d’une activité à la suivante dès lors qu’elle ne suscite pas un grand intérêt. Ils répondent avec vivacité à leur interlocuteur et exigent une réponse rapide en retour. »
Plus d’une centaine de références, une bibliographie abondante, deux synthèses denses, mais efficaces et des propos, ma foi, extrêmement pertinents qui méritent d’être lus attentivement en cette période où nous avons un peu plus de temps pour apprécier… les bonnes choses!
N.B. Si jamais la lectures de ces deux gros bijoux ne vous a pas achevé, je recommande aussi cette conversation chez François qui se termine (au moment où j’écris ces lignes) par une répartie savoureuse de Marie-Élaine :
Tags: "Pédagogie et nouvelles technologies"« J’utilise la messagerie instantanée depuis longtemps, puisque je suis une « jeune adulte » qui a passé des veillées d’ados devant des fenêtres de chat. Et je l’utilise personnellement en classe depuis que je travaille. À mon école, c’est effectivement interdit, et les élèves qui me « surprennent » me disent « Oh Madame! Vous n’avez pas le droit! ». Pourtant, j’en ai besoin pour mon travail, et c’est ce que je leur réponds. J’ai des ressources techniques et pédagogiques au bout des doigts, des personnes qui peuvent m’éclaircir très rapidement sur toutes sortes de questions. J’ai mon réseau là, tout près, et comme jeune enseignante, je peux vous dire que c’est une ressource de plus grandement appréciée. Et je n’y aurais pas droit? »