Raison # 1002

« Je ne veux pas exagérer, les gars. Mais sachant ce que je sais maintenant — ou plutôt ressentant ce que je ressens maintenant —, si on me disait que je devrais vivre sans jamais connaître le bonheur d’être père, ce serait, de très loin, la plus grande peine d’amour de ma vie. Je ne m’en remettrais jamais. »

Je viens d’écrire à deux de mes fils. Un est en Australie, l’autre est à San Diego. Et je tombe sur ce texte de Jean-François Lisée dont les lignes précédentes constituaient la millième raison (sur 1001) d’être père.

Bien sûr, le goût d’en rajouter au moins une me titille…

Raison 1002 : Ils vous annoncent du haut de leur vingtaine qu’ils partent conquérir le monde pour mieux se connaître et tester l’aventure. Avec les bombes qui tombent un peu partout, vous êtes inquiet, mais vous savez que c’est le prix à payer pour qu’ils aillent au fond d’eux-mêmes. Et tout à coup, vous avez de leur nouvelle; vous vous souvenez des premières lettres de votre dulcinée, de ce que ça faisait à l’instant d’entreprendre la lecture… Vous goûtez chaque mot, imaginez leur comportement découlant de leur récit du moment et surtout, vos yeux trahissent le bonheur de les voir se construire dans le mal qu’ils se donnent pour Être, pleinement. Vous terminez la lecture et vous vous dites… que ce sera bon de les serrer dans vos bras et de découvrir les hommes qu’ils seront devenus. Vous réalisez que ça prendra toute une vie d’homme pour apprendre à apprécier de les voir si loin et si proche en même temps. Il faudra qu’ils aient occupé toute la place, qu’ils aient aussi laissé le grand vide pour voir surgir ce sentiment si fort qu’on mettra longtemps à entretenir : l’immense plaisir de découvrir ce qu’ils auront décidé d’être en dehors de nous. L’âge du jeune adulte est d’une rare beauté pour un papa…

À la mesure des trésors qu’on a semés et de ceux qu’ils cherchent en nous le laissant savoir!

Tags:
1 Commentaire
  1. MB 16 années Il y a

    Cela me rappelle furieusement ce que je ressens avec mes propres enfants.
    Il y aura un peu plus de 24 ans, en voyant ma fille aînée à peine expulsée du ventre de sa mère, je me disais, comme dans un flash, « Toi, ma fille, il te faudra « vivre TA vie. Aussi vite tu nous arrives, aussi vite tu repartiras ».
    La voilà à quelques semaines de me faire grand-père et de m’offrir sans aucun doute une autre joie assez semblable en intensité à celle que tu décris dans le prolongement de JF Lisée.
    Ainsi va la vie. Et elle va bien quand elle va ainsi !
    Comme enseignant, j’ai toujours essayé d’apprendre à mes élèves à se passer de quelqu’un qui leur dirait ce qu’il faut penser. J’ai essayé qu’ils aient des idées qu’on ne leur aurait pas apprises et à voir des choses qu’on ne leur aurait pas montrées.
    En passant le cap de la grand paternité, j’imagine que cette vocation va encore connaître de nouveaux tournants.

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils