Les événements d’aujourd’hui dans le dossier du jeune adolescent de 15 ans de Rivière-Beaudette ont offert un aperçu de la détresse pouvant entourer le vécu familial de certaines familles du Québec. Selon ce qu’on peut apprendre par les médias, l’auteur de certains commentaires alarmant sur le site des gothiques vit des relations plutôt troubles avec ses parents qui ne se sont pas présentés en cour hier. Aujourd’hui, ils ont été contraints d’accompagner leur fils et ils n’ont pu convaincre la juge de leur capacité à offrir un encadrement satisfaisant, dans les circonstances…
Ce n’est sûrement pas facile de gérer le climat du Westwood High School comme ce ne doit pas être plus facile dans les autres écoles où des menaces ont été faites. Le directeur, Michael Miller, nous permet par l’entremise du site Web de l’institution qu’il dirige, d’apprécier, en partie, la situation :
« I once again spoke to the student body via our televised system. We also had the additional support of school board personnel, Psychologist and Counselors, available to the students to answer and support them in any concerns that they may have. The police investigation has led to the arrest of a suspect. The police have also indicated to me that the school is safe and that we should be confident to proceed as usual. In speaking to the student body I have stressed the need to be careful of any rumors that may be occurring at this time. However, I did stress that if any student has any information they wish to share then I would ask them to put this in writing and bring this to my attention.»
Est-ce que la veille plus soutenue ces jours-ci des déclarations intempestives des « jeunes coqs » permettra de prévenir des épisodes de violence malheureuse qui auraient pu survenir? Force est d’admettre que la couverture médiatique de la comparution d’aujourd’hui montre la détresse de cette famille qui ressemble à bon nombre de situations déplorables auxquelles ont à faire face enseignants et direction d’école dans la vie de tous les jours. En ce sens, la publication Web change la donne dans l’interprétation des indices de dangerosité. Marc St-Pierre avait raison de demander dans le commentaire #5 de ce billet si « chaque jeune a, dans sa vie, aujourd’hui, au moins un adulte qui est fou de lui ? »…
La leçon (pour un temps) semble être comprise; « il faut écouter attentivement les appels de détresse et ne rien négliger dans ce qui apparaît comme étant des menaces à l’intégrité physique des personnes et des institutions ». Je ne sais pas combien de temps la vigilance de chacun permettra de maintenir une attention soutenue aux signes de détresse qu’émettent les jeunes en proie à des épisodes de désaroi intense, mais nous sommes sur la bonne voie malgré les secousses que peuvent créer les conséquences de ces « signalements ». Nous sommes en gestion de crise, certes, et les milieux scolaires éprouvés méritent toute notre admiration devant la lourde tâche d’avoir à sécuriser toute la communauté éducative qui est secouée par autant d’émoi.
Faisons attention les uns aux autres. Pour longtemps, le plus longtemps possible, ne sous-estimons pas l’interprétation à donner aux symptômes de la négligence ou de la délinquance. CE N’EST PAS NORMAL de proférer des menaces pour résoudre des problèmes; c’est inacceptable de « choisir la violence » comme méthode de résolution de conflit et surtout, c’est un signe d’un profond désespoir qui mérite toute notre attention. Je ne peux m’empêcher de penser ce soir à une des pires périodes de ma vie de directeur d’école et je deviens très fébrile quand je reconnais au devant les symptômes de la détresse chez les jeunes. Tout cela se manifeste de bien des façons et la seule vraie manière de s’en sortir est de faire attention à nos proches…
Veillons-y!
