C’est la première lettre que je t’écris, mais ce n’est pas la première fois qu’on se parle. Tu te souviens des sentiers poétiques au moment où il fallait prioriser à Coaticook un soir d’automne quatre-vingt-dix-sept?
Tu avais donné un spectacle à l’église et on avait jasé après le spectacle. C’était le rêve que cette soirée où j’étais assis avec ton parolier; il m’avait raconté les intentions derrière chaque chanson.
Je donnerais tout pour revoir ces yeux. Ce discours que tu avais fait… Depuis ce temps, rien ne détonne; tu es resté le même. Pas de star-system avec toi… La route ouverte une fois demeure celle que tu empruntes presque vingt ans plus tard au moment où je t’entends chez Christiane Charette. «Plus tu dévoiles, moins t’en sais sur toi-même» as-tu dit?
Qu’est-ce qu’on leur laisse alors, je demande? L’essentiel, des allumettes pour s’éclairer comme le sourire de nos enfants qui illumine, celui de nos héritiers qui referont le monde comme tu le crées dans chacune de tes lettres de cette saison.
Je me sens si loin si près, depuis le temps où Fiori était ton compagnon en chanson.
Comme une flamme au vent, l’inspiration n’a jamais failli. Et pourtant, cet éloge de la lenteur que tu cultives si bien n’atteint pas le rythme fou que je mène; où va l’instant que tu m’offres si gentiment par cette nouvelle poésie que je découvre dans des nouvelles lettres, des routes ouvertes sur le sentier où elle danse avec la vie?
Oui Marie-Anne sait que tout passe par le coeur et pendant que la maison brûle de passion, moi je pense à ces heures de grand plaisir que tu m’as donné.
«Redonneur de chemin», poète de Saint-Venant… un simple merci!
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