Il ne se passe pas une journée sans qu’une nouvelle preuve s’ajoute. Les rapports entre les producteurs de contenu et ceux qui s’en nourrissent franchissent des nouveaux sommets chaque jour et me semblent avoir atteint un point de non-retour. Les outils d’hier n’offrent plus la valeur ajoutée de ceux qui émergent. Les «Flickr», les «del.icio.us», les «Vox», les «Facebook», les «Youtube» de ce monde permettent aux gens de publier du contenu simplement et de le partager d’une telle façon qu’une campagne électorale ne pourra jamais plus se faire comme avant tellement «la Loi électorale est dépassée face à la réalité d’Internet».
Mais ces derniers jours, j’ai eu l’impression que d’autres modèles, «d’affaires ceux-là», risquaient d’être ébranlés dans les prochaines semaines. Après le domaine musical qui a dormi au gaz et celui du cinéma qui tente de surnager, j’ai comme l’impression que le livre d’abord et le manuel scolaire ensuite, vont vivre des heures difficiles. Trois jours de fréquentation dans «Scribd» me convainquent que les outils mis à notre disposition pour échanger des textes, des livres et du matériel édité ont maintenant atteint une telle capacité de contourner les modèles d’affaires existants qu’il y a urgence en la demeure pour ceux qui mènent l’édition «traditionnelle ». François avait rapporté l’existence du «YouTube pour documents», le 8 mars dernier. Je me suis ouvert un compte et déposé deux documents. J’ai reçu des visiteurs presqu’instantanément. «Les tagues» accolées aux ouvrages déposés facilitent les recherches et m’ont permis de trouver rapidement une multitude de ressources pertinentes. Pour chaque document déposé, une panoplie de formats sont instantanément disponibles. Sans compter les outils «built in» en terme de statistiques, de capacités de réseautage et d’échanges. Mais imaginons qu’avec les capacités d’indexation des moteurs de recherche, un livre déposé dans Scribd risque de se retrouver par Google bien avant le même vendu en ligne, et surtout, à quel prix? Un de mes documents a déjà été repéré chez Scribd par Google et je n’ose me demander avec quelle rapidité il pourrait circuler s’il contenait un propos plus vendeur…
L’émergence des nouveaux modes de publication Web et d’échanges de contenu bouleverse déjà les modèles d’affaires et les encadrements législatifs, mais ce n’est rien à côté de ce qui s’en vient. Nous n’avons pas fini de voir et d’entendre les représentants de diverses industries de contenu revendiquer de l’aide d’urgence pour passer au travers de «la tempête». L’ADISQ qui représente la musique et le spectacle y est allé de sa demande au Québec la semaine dernière et je vois très bien les éditeurs faire de même dans un avenir rapproché. L’approche juridique a été tentée pour contrer ces manoeuvres, mais avec quels succès? Pendant ce temps, les «Archipel» de ce monde prennent leur place et il convient de se demander comment nous réagirions si nous étions à la tête de ces organisations qui tentent de prendre le virage du numérique. Mon copain qui est bien au faîte de tous ces changements est un de ceux qui ne se cachent pas la tête dans le sable, mais encore faut-il que le paquebot puisse «se revirer de bord»… Il multiplie les alertes sur les espaces Web collaboratifs qui lui servent de sonnette d’alarme, mais si un pionnier comme lui ou comme Michel qui m’apportent régulièrement de superbes exemples qui émergent ne sont pas à l’étape des solutions qui peut prétendre l’être? Pas moi en tout cas. Je suis flatté que des experts comme Marc Snyder puissent croire que j’aurais des «propositions intéressantes» à envisager et c’est le cas, mais nous ne serons pas trop d’une communauté pour recréer des modèles d’affaires et des encadrements législatifs viables et respectueux des créateurs, des contenus et des «consommateurs».
Sans prétention aucune, je cherche à trouver mon chemin dans cette explosion de moyens pour rapprocher l’utilisateur du contenu, mais ma première préoccupation demeure de pouvoir réfléchir tout haut ici, au contact des autres internautes qui cherchent eux aussi à s’adapter et à adapter les modèles. Je suis impressionné de ce que je découvre. Sans compter ce que je ne vois pas encore bien dans ce que je découvre. Quelle belle période nous traversons, mais quel vertige l’accompagne, également!
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Mario, je reconnais bien là ta grille d’analyse, ou en fait, plus précisément, celle que nous avons élaborée ensemble (et avec Jean-Sébastien, et Carl) au cours des dernières années, et que nous appliquons maintenant chacun dans nos occupations, des deux côtés de l’Atlantique.
Évidemment que j’ai Scribd à l’oeil depuis le début — tout analysé, à fond (et encore plus!) — et évidemment que cela soulève bien des problèmes et pose de multiples défis. Tu t’en doutais bien!
Bien entendu, cela (re)met de l’avant les problèmes liés au piratage;
Bien entendu, ces outils bouleverseront profondément l’écosystème dans lequel les « oeuvres de l’esprits », de façon générale, et les « ressources éducatives » en particulier, seront produites et distribuées dans le futur;
Et c’est bien sûr dès maintenant, et très rapidement, qu’il nous faut comprendre tout cela — notamment en réfléchissant ensemble, et notamment via les blogues.
Je pars pour Marseille pour la journée; je serai très occupé demain, vendredi, mais je te promets de revenir ici au cours de la fin de semaine pour participer à la discussion qui aura sans aucun doute pris forme d’ici-là.
À+
Bonjour,
Je suis ce blog et vos réflexions depuis déjà quelques temps et je me retrouve dans vos interrogations et cheminements ! Je serais ravie de pouvoir contribuer à ma modeste mesure à la réflexion collective que vous évoquez !
Merci en tout pour tout ce que vous apportez à la communauté web au travers de ce blog !
J’ai toujours fait le lien entre le droit d’auteur et les contenus libres (logiciels, images, etc.). Je suis partant pour une réflexion sur la façon de concilier tout cela dans le meilleur intérêt de chacun, consommateur comme créateur. Remarquez que je ne dis pas distributeur… c’est déjà le début de ma réflexion.