Déclaration d’intérêt : Mon rôle dans la conception et la mise en ligne du site «Pourquoi je vote» fait de moi un fournisseur de services envers le DGE; je ne puis donc exprimer une opinion objective sur les événements de cette semaine électorale en général et envers les décisions du DGE en particulier. Merci de garder ça en tête en lisant ce billet.
Certains crient victoire (1, 2 et 3) suite à la décision du DGE de «considérer qu’un blogue pourrait être assimilé à une sorte de « réunion virtuelle » entre un certain nombre d’internautes» et donc de ne pas représenter «une dépense électorale» au sens de la loi. Bien sur, la décision me ravit. Il y avait eu une plainte et elle n’a pas été retenue. C’est tout. Certes l’impact de tout ce qui tourne autour de la production de contenu sur le Web teinte la présente campagne électorale et au terme de celle-ci, il faudra bien regarder de plus près la loi électorale vieille de plusieurs années, mais je ne crois pas qu’il y ait vraiment eut de possibilité que les blogues soient considérés autrement par qui que ce soit pour ce qu’ils ne sont pas. Certains se sont énervés beaucoup, beaucoup trop vite (je n’ajouterai pas d’hyperliens, même si les exemples foisonnent).
De fait, la principale conclusion à tirer de cette première semaine de campagne est que les partis politiques n’étaient visiblement pas plus prêts que ne l’étaient les dispositions législatives du Québec dans ce contexte où les usages d’internet ne cessent de croître.
Je ne crois pas que l’outil du blogue vient de prendre un si grand galon par cette forme de reconnaissance que lui confère la décision du DGE. Les blogues vont jouer un rôle dans la campagne, c’est évident, mais on ne parle pas d’un rôle déterminant. Il faudra voir en fin de semaine comment les médias de masse joueront la nouvelle, mais même dans le scénario où on dirait «citoyens, à vos claviers», je ne vois pas d’événements récents qui auraient pu convaincre qui que ce soit de porter un autre regard aux possibilités de diffusion facile de contenu que représentent les logiciels sociaux. De toute façon, les blogues deviendront un «joueur important» le jour ou les rapports de force entre les citoyens pris individuellement et les lieux de pouvoir auront réellement changé. Tant qu’une masse critique de jeunes déjà utilisateurs des blogues ne s’investiront pas dans les discussions politiques par les blogues, on ne pourra pas dire qu’un cap a vraiment été franchi. Je dis ça parce que je ne crois pas que les adultes de vingt ans et plus aujourd’hui s’y mettront en assez grand nombre dans un avenir rapproché. En ce sens, j’aurais cru que la «Caravane du gel» des étudiants aurait pu représenter le levier tant attendu pour montrer comment l’utilisation des blogues pouvait changer la donne. Mais il faudra attendre autre chose. Ces étudiants sont eux-aussi des immigrants en ce qui concerne les TIC. Moins que nous, mais ils ont un accent quand même.
Il y a davantage de journalistes qui couvrent la campagne parallèle sur Internet, mais je ne vois pas encore le «oumff» qui enflammera la blogosphère. Même l’urgente question de la pertinence ou non de faire une place aux tiers partis lors du débat des chefs ne réussit qu’à faire émerger un site Web ce qu’il y a de plus traditionnel pour canaliser la revendication (à remarquer tout de même qu’ils ont obtenu leur statut «d’intervenant particulier»).
Quand les natifs de l’Internet auront l’âge de voter (ils ont douze/treize ans en ce moment), peut-être que les blogues (et Internet) joueront vraiment un rôle en politique. Je ne dis pas que la semaine qui vient de se terminer n’a pas été intéressante à suivre sur le Web. Je veux juste dire qu’il n’y a rien dans les récents événements pour s’énerver outre mesure.
Ça progresse. Lentement. Sûrement. Une étape à la fois. Et c’est très bien ainsi.
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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J'avoue être un idéaliste.
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Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
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Ce n’est pas les blogues qui ont pris du gallon, mais le DGEQ qui en a perdu. As-tu seulement écouté l’entrevue à Radio-Canada de la porte-parole du DGEQ?
Elle y faisait clairement une distinction entre blogue professionnels, i.e. Gesca + Quebecor, et blogues autres.
Disons que ce n’était rien pour nous rassurer.
J’ai écouté l’entrevue en question Brem. À ce moment, le DGE n’avait pas encore « de position», à ma connaissance. Il était en train de juger la plainte. La dame qui s’exprimait le faisait dans le contexte «pré-décisionnel». Je crois que nous pouvons être rassurés, maintenant que le DGE a rendu sa décision.
Pourtant, elle dit clairement que c’est la position du DGEQ. Elle aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de dire des idioties 🙂
« Quand les natifs de l’Internet auront l’âge de voter (ils ont douze/treize ans en ce moment), peut-être que les blogues (et Internet) joueront vraiment un rôle en politique.»
L’école publique, en boudant – si on en croit les profs blogueurs – les nouvelles technologies, ne rate-t-elle pas une belle occasion de les préparer à jouer ce rôle?
Je ne dirais pas «bouder». Les enseignants des écoles publiques (ou privées) ne me semblent pas de «mauvaise humeur» ou manifester une attitude maussade ou indifférente envers les blogues. L’école (les profs, la direction, les PNE, les parents, toute la communauté éducative en fait) ne voit pas encore l’immense potentiel de la publication Web en général et des blogues en particulier et en ce sens, elle ne prépare pas à l’utilisation de ces moyens pour apprendre et échanger dans un contexte d’éducation à la citoyenneté. Force est d’admettre que les jeunes natifs d’Internet entrent en contact avec les «my spaces» et «Youtube» de ce monde en dehors de tout support ou encadrement «adulte». Ça ne veut pas dire qu’ils ne trouveront pas les moyens de se servir de ces fabuleux outils pour s’affirmer intelligemment, mais ô combien plus intéressant pour le respect de la qualité de la langue et pour le développement d’une pensée critique serait une prise de contact par l’entremise des écoles.
De nombreux facteurs contribuent au rendez-vous manqué:
La culture ambiante de l’école beaucoup centrée sur le contrôle et les interdictions et pas suffisamment sur la responsabilisation et le dialogue.
Son incapacité à voir les TIC comme des solutions, mais plutôt comme des problèmes.
Sa méconnaissance de l’environnement dans lequel baigne les jeunes dans leur processus de communication et d’affirmation.
Sa propension à confier la gestion des équipements, des réseaux, voir même des choix d’outils aux services informatiques plutôt qu’aux services pédagogiques.
Ne désespéront pas… Nous sommes plusieurs, et de plus en plus nombreux chaque mois, à promouvoir leur utilisation, à l’école et en dehors. Le meilleur reste à venir…
Je ne répéterai pas ici ce que j’ai dit sur centpapiers à propos du DGE. Mon intervention va plutôt porter sur ce petit bout de phrase : « je ne vois pas d’événements récents qui auraient pu convaincre qui que ce soit de porter un autre regard aux possibilités de diffusion facile de contenu que représentent les logiciels sociaux. » En fait, il faudrait sans doute commencer par la base, par exemple la politique municipale, pour développer grâce aux NTI de nouvelles habitudes démocratiques très riches en possibilités (voir dowire.org pour des exemples). J’ai passé en revue, dans un autre billet (Démocratie et NTI au Québec : rien en vue du côté des partis politiques), les programmes des partis politiques. Je n’ai rien vu venir de ce côté. Va pourtant bien falloir qu’on s’y mette et si vous pouvez y contribuer, tant mieux.
Ce qui m’attristerait, ça serait d’apprendre que ne serait-ce qu’une initiative faisant preuve de créativité n’ait pas vu le jour, de crainte d’une intervention à la suite d’une plainte. Je sais par ailleurs de source sûre que des groupes moins fortunés s’abstiennent de profiter du Web, encore là par crainte de la Loi. Que ces craintes soient justifiées ou non importe peu. Ce qui importe, c’est que les signaux du DGE ne vont pas dans le sens d’une ouverture.
Je rappelle enfin que toute l’économie de la Loi, en ce qui concerne les dépenses électorales, vise à empêcher un déséquilibre au profit des groupes d’intérêts les plus puissants. Or le Net permet justement aux faibles d’avoir un impact sans dépenser une fortune, sans permettre aux plus puissants d’en profiter. Une sage décision, par exemple, aurait été de limiter les dépenses dans les médias traditionnels qui ont pignon sur le cyberespace, mais de laisser cours aux autres initiatives. Mais faute d’y avoir mûrement réfléchi avant (je veux bien faire amende honorable si je me trompe), le DGE se contente de réagir sur le coup, lançant même des signaux contradictoires.