Opération 18-24

Mercredi soir dernier, Michel Dumais attirait mon attention sur une initiative aux États-Unis qui dépeigne un peu, «Rock the Vote!». Un autre moyen d’intéresser les jeunes à la politique, «Political power for young people». Chacun sait que je m’intéresse beaucoup à l’engagement des jeunes dans la présente campagne. À la fin d’un commentaire sur le même billet chez Michel, il m’est venu une idée:

«Tiens… Je suggère que chaque adulte de quarante ans et plus qui tient un blogue publie un billet écrit par un jeune qui a entre 18 et 24 ans sur ce qu’il pense de la campagne actuelle. Ça pourrait être surprenant et chouette en même temps… Nos lectorats pourraient avaler leur café de travers, sait-on???»

Voici donc sous l’hyperlien plus bas le premier de deux textes «commandés» à mes garçons pour qui ce sera une première de publier sur mon blogue. J’hyperlierai aussi les textes des autres «vieux blogueurs» qui offriront un espace aux jeunes de 18 à 24 ans sur leur blogue.

• Louis 24 ans, chez Gilles Dauphin
• Gentiane 23 ans, chez Gilles Dauphin
• Simon 18 ans, chez Gilles Dauphin
• Ramy 15 ans, chez Martine Pagé
• Vincent 21 ans, ici même mais, dans un autre billet

Guillaume, 23 ans

En ces temps d’élections, il convient de se demander où en sont rendues les campagnes électorales modernes. J’entendais hier Pierre Duchesne dire à Bernard Derome au téléjournal combien les chefs de partis sont peu ou pas accessibles pour le commun des mortels et que les rassemblements concernent seulement les militants de chaque parti respectif. À l’heure où l’information se véhicule à un train d’enfer, serait-il possible de revenir à la base de ce qu’est une élection : des partis politiques débattant des enjeux importants aux yeux du peuple. Pourraient-ils dire à leurs clowns de candidats de garder en tête le programme de leur parti et d’arrêter d’essayer de gagner la nouvelle télé-réalité du Québec : voter pour votre candidat le plus clown!!! Sérieusement, je constate dans cette élection comment on parle peu d’économie et pourtant, je crois que c’est l’enjeu le plus important. Sans richesse, on ne se paye pas un système adéquat de santé ou d’éducation. Il faudrait une fois pour toutes que chaque parti prenne position sur les ports méthanier, le développement à long terme de l’hydroélectricité, comment s’attaquer à la dette, au vieillissement de la population active, etc. Dans un contexte de mondialisation, on ne peut plus se fier seulement sur le secteur manufacturier comme le démontrent les nombreuses fermetures d’usines dans les dernières années. Il faut spécialiser l’économie pour se distinguer de l’économie de masse de l’Asie entre autres. Par exemple, Montréal est reconnu pour sa main-d’œuvre qualifiée en informatique; pourquoi ne pas courtiser des grandes compagnies américaines dans le domaine des technologies, et y établir des succursales ici, parce que notre main-d’œuvre est moins coûteuse et regorge de jeunes diplômés qualifiés. Ma génération est blasée par la politique parce qu’elle ne s’identifie pas aux partis. Un petit bain de foule, ça n’a jamais fait de mal à personne. Les élections sont rendues un show télévisé de qui va lancer la plus poignante réplique à son adversaire. J’espère bien que les deux prochaines semaines de campagne me feront mentir, parce que pour le moment, la seule chose que les médias rapportent, ce sont les bourdes des candidats : ça fait pas des enfants forts.

Vincent, 20 ans

Avec des adéquistes qui ont un cadre financier sans fondement, avec un bilan libéral médiocre et un chef sans charisme, je dois dire que les options se rétrécissent pour un jeune comme moi qui cherche à bien faire représenter ce qu’il pense. Les bonnes idées dans les programmes de parti se font rares quand la moyenne d’âge de la population fait que les plus vieux captent toute l’attention. Même pas de compromis pour nous.
Malgré ce qu’on peut en dire, les péquistes ne regardent plus dans notre direction; pas plus que les autres. Les slogans commencent à sortir, il était temps… La stratégie de l’ADQ pourrait faire pencher finalement la balance dans un camp et ce, sans un réel débat d’idées si je me fie à ce que je vois autour de moi. Pendant que Boisclair cherche à nous prouver qu’il pourrait être le père de la nation, les besoins du peuple restent sur le parquet. J’aime bien son discours: «L’éducation en priorité».
Où est Jean Charest????
Il essaie de faire le moins d’erreurs, vu sa position.
Comment intéresser le monde de la jeunesse québécoise à voter?
Le P.Q se le demande de plus en plus. Je n’ai jamais vu autant d’efforts pour faire sortir le vote des jeunes à mon CEGEP.
«RECONSTRUISONS NOTRE QUÉBEC!»
J’ai osé demander au jeune militant qui me brandissait le carton ce que ça voulait dire: «Hey, c’est NOTRE QUÉBEC, voyons la question se pose pas.»
Je lui ai lâché: «Ça ne serait pas une allusion au bilan des libéraux?»
Pas de réponse…
C’est bien de garder l’ignorance et de vendre le rêve…
Tant qu’à conscientiser, faites-le pas à moitié.