Ça vient d’une maman qui vient d’avoir quarante-cinq ans. C’est rempli de vérité. Moi qui suis papa de trois garçons, je manque un peu de crédibilité pour renforcer ce message, mais six années à la tête d’un pensionnat pour filles m’ont éduqué au fléau de l’anorexie. À la base, c’est l’image déformante qu’on a de soi qui porte au refus de s’alimenter pour ne pas nourrir sa honte d’exister en quelque sorte. Mal de vivre ou hypersensibilité, les filles intelligentes et perfectionnistes semblent plus vulnérables que les autres de ce que j’ai remarqué. Le mal prend sa racine en bas âge, mais se manifeste souvent à l’adolescence quand il trouve moyen d’éclore, ce qui serait le cas d’un trop grand pourcentage de jeunes filles.
L’élément déclencheur de cette chronique du patio où il est question de «vraie beauté» est une pub pour une émission des Grands reportages de RDI. Si j’ai bien compris, c’est le documentaire de la BBC tourné à la clinique Rhodes Farm qui est en trame de fond de l’émission de Dominique Poirier; il est déjà sur YouTube en sept segments (en anglais, évidemment) :
La prochaine fois que je regarde une pub de Dove, c’est à Marie-José que je vais penser…
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Il FAUT dire à ses filles qu’elles sont belles et AUSSI leur dire qu’on les aime.
Leur montrer des pubs comme celle-ci – http://youtube.com/watch?v=MAdUPZ2G9ts
– les aide à comprendre et convaincre leurs amies :
J’aime mes deux grandes BELLES filles
Papa Luc
Père de deux belles ados de 13 et 16 ans
Merci Mario! Même si ce n’est pas à l’école qu’on apprend à s’aimer, je suis convaincue de l’importance de tout ce qui n’est pas académique, qui ne « s’enseigne » pas et qui pourtant, est primordial dans le cheminement d’un enfant. Et ça se vit aussi, et surtout à l’école.
De fait, il va sans dire qu’il faut aussi dire à nos enfants qu’on les aime. Mais pour une fille, le premier regard masculin est celui du père, et il est déterminant dans le rapport qu’on entretiendra plus tard avec son corps. Rien ne fait plus plaisir qu’un regard admiratif de son père, qu’on sait dénué de désir. Ce regard est inconditionnel, il n’est pas là en échange de quoi que ce soit. Et il donne confiance en soi.
J’ai rarement de la difficulté à voir des vidéos réalistes comme ceux-ci. Lorsque c’est bien fait, et c’est le cas ici, je peux peux aller au-delà des émotions pour aller chercher le message. Je voulais réellement écouter en entier le reportage… mais j’en ai été incapable. C’est d’une tristesse. J’en suis encore toute retournée. De penser que ces petites filles pourraient être celles qui sont dans mes classes (je suis étudiante en enseignement au secondaire) me brise le coeur.
Il est impératif de travailler collectivement à changer la perception que les jeunes filles ont d’elles-mêmes. Ce culte de la minceur et de la beauté est malsain. Des campagnes comme celle de Dove sont positives (en particulier celle-ci : http://www.youtube.com/watch?v=uT4dpFpiTgk ), mais il reste beaucoup de chemin à faire.
Merci à Mario pour ce billet.