Demain jeudi, le Citoyen Numérique Pierrot Péladeau traitera du bulletin scolaire comme objet informatique à l’émission de radio du même nom. Dans le contexte où certains profs continuent à garder cette question du bulletin dans l’actualité, il pourrait s’avérer intéressant d’entendre ce que le scientifique du groupe de chroniqueurs de l’émission de Michel Dumais aura à dire sur le sujet. Ayant pris connaissance du sujet envisagé de ladite chronique, je me suis permis une question qui me paraît fondamentale dans ce dossier:
«On entend souvent dire que l’horaire des autobus scolaire décide de trop de choses en éducation… Est-ce que les services informatiques décident de trop de choses en matière d’évaluation des apprentissages?»
On me dit que la question sera peut-être adressée à M. Péladeau… On me dit aussi qu’il «renverra la balle aux acteurs du monde scolaire» à la suite de la chronique. À nous de la saisir!
N.B. Pour les auditeurs hors du rayonnement de Montréal, l’émission peut être écoutée en direct sur Internet, par le lien disponible sur le site Web de CIBL de 13 h à 14 h ou en différée, par le lien disponible sur le site Web quelques heures après l’émission.
Je ne suis pas sûre que la vraie question soit là ! …
La question essentielle serait plutôt : quel sens pour l’évaluation aujourd’hui ?
Mais c’est autrement plus difficile et plus engageant comme problématique parce qu’en la posant c’est tout le système qui vacille ? non ?
Ou quand le problème c’est la solution ! 🙂
Quand je vais lire le texte du Soleil, je comprends toute la profondeur du proverbe «Mettre la charrue devant les boeufs».
Si je puis me permettre la plogue pas très subtile j’en confesse, l’émission est maintenant en ligne. 😉 À vous de réagir.
Je ne suis pas sûr moi non plus que cette question soit la plus pertinente, mais l’écoute de la chronique de M. Péladeau m’a sensibilisé à au moins deux points qui, jusqu’à maintenant, ont été absents du débat. Si je me permets de résumer un peu le propos:
1- Faire porter le débat que sur la seule fonction du bulletin consistant à noter les résultats des étudiants est incomplet parce que c’est loin d’être la seule fonction importante de l’outil. Il faut dire que le bulletin décrit aussi certaines relations entre plusieurs personnes. Le bulletin fournit des informations sur les enseignants, sur les écoles, sur les méthodes d’enseignement, entre autres. La relative standardisation de l’information (lorsqu’il y en a) permet que le système d’éducation puisse être évalué, en quelque sorte, ce qui n’est pas rien. Le fait de pouvoir obtenir des bulletins différents d’une école à l’autre (Comme ce sera au terme de l’application des récentes décisions de Jean-Marc Fournier) poserait problème pour comparer les écoles sur des bases comparables. Les notes qui apparaissent (dans les formules d’hier autant que dans celles de demain), risquent de vouloir dire à peu près n’importe quoi… Le seul «refuge» reste les examens uniques. Le «iceberg» derrière le bulletin esr donc la possibilité d’évaluer le MELS, les C.S. et les écoles; il faut faire le débat en étant conscient de ces faits…
2- L’informatique impose des contraintes, soit. Les systèmes de notation doivent être gérée de façon efficace et ne pourront jamais totalement s’affranchir de ces contraintes. M. Péladeau a laissé entendre qu’il reviendrait sur le sujet dans une prochaine chronique puisque des contraintes existent dans d’autres sphères de l’administration publique.
Pour le reste, comme nous y invite Michel, j’irai continuer la discussion sur le site «Citoyen Numérique point com. Je crois qu’on ne peut faire l’économie de ce débat du lien entre l’informatique, le pédagogique et le domaine de la mesure et évaluation dans la recherche du meilleur outil de transmission des résultats scolaires.
Pour les parents du Québec, le bulletin, c’est souvent le seul bout du système, ou de l’iceberg si vous préférez, qui entre dans la maison. Et visiblement, on a de la difficulté à le lire et surtout, à se servir des informations qu’il y a là-dedans pour agir ensuite, comme parents. Pour les parents du Québec, demander des bulletins chiffrés, c’est revendiquer le droit de se faire parler dans une langue qu’on comprend, qu’on décode, qui s’appuie sur des repères culturels connus. Sur le fond, une demande comme celle-là n’est pas tellement différente de celle des minorités francophones hors-Québec qui veulent de la télé, des journaux, de la radio ou des écoles en français, toutes choses étant par ailleurs égales. L’église catholique, après Vatican II, a décidé que la messe se dirait dans la langue locale plutôt qu’en latin. Pour les bulletins, on a fait le contraire, on a tout retraduit en latin. Même qu’au début, en certains endroits, on avait essayé les hiéroglyphes… ; ))
Si demain, tous nos grands quotidiens décidaient de ne publier qu’en mandarin, on serait les premiers à demander des journaux en français, non ? Et on n’aimerait sûrement pas se faire dire qu’il faut changer notre façon de voir, changer de paradigme, parce qu’à l’aube du 3e millénaire, dans un contexte de mondialisation et d’économie du savoir, il fallait se mettre au mandarin, la langue parlée par le plus grand nombres d’humains sur la planète…
Finalement, on ne fait pas un programme politique avec une mesure comme celle-là, mais si ça sert à faire lever les campagnes de partis populistes ou à lancer, comme du temps de Harris des « révolutions du bon sens », c’est juste la faute de ceux à qui ces règles du simple bon sens semblent échapper. Il me semble, que dans le cadre d’une belle, grande et nécessaire opération de renouveau pédagogique, des bulletins chiffrés, ce serait un accommodement tout-à-fait raisonnable, non ?
PS: j’avais écrit ça ici:
http://carnets.opossum.ca/LeNeuf/
le 15 mars dernier, dans le contexte de la campagne électorale. Bon, je n’ai pas une grosse audience, mais je me console en me disant que Paris Hilton a plus d’exposure à elle seule dans une année que 200 prix Nobels réunis ; )
Un rappel: les écoles d’une même CS auront, à de rares exceptions près, le même format de bulletin pour des raisons de gestion et d’uniformité.