Plusieurs copains (blogueurs et non-blogueurs) m’ont fait parvenir hier le tableau des blogues ayant le plus de visibilité sur Internet issu d’une méthode de calcul de l’agence Hue et diffusé par Infopresse. Le vocabulaire est pompeux; «les influenceurs de la blogosphère», «le top 30 des blogueurs québécois les plus influents», etc.
J’imagine que les gens ont pris la peine de m’envoyer un courriel parce qu’ils voulaient partager avec moi «cette bonne nouvelle» que je faisais partie du tableau («drette» sur la barre, le 30e blogue). J’imagine dans le même sens que cela me donne un avantage: pouvoir critiquer cette méthodologie et la panoplie des interprétations qui découlent du classement. En effet, c’est difficile pour quelqu’un ne paraissant pas dans le tableau de se montrer critique sans passer pour «un frustré» de ne pas y être. Pendant que j’y suis, je me sers donc de ce privilège de pouvoir nommer les grandes limites de cet exercice…
Je ne suis pas un spécialiste de la science d’Internet, disons-le «tout de go». CFD, Michel Leblanc, Michel Dumais et Michael Carpentier (pour ne nommer que ceux-là) sont mes références quand vient le temps de regarder «le côté sombre de la force», mais j’aime bien jouer au gérant d’estrade sur ce sujet. Cette histoire de liens entrants et sortants me parle, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi je serais plus influent parce que des internautes en plus grand nombre m’hyperlient. Il me semble que le nombre de personnes qui me lisent et qui tiendraient vraiment compte de ce que j’écris serait plus parlant pour qualifier mon influence. Je ne veux pas casser le party, mais je ne vois pas comment on peut affirmer que j’aurais l’influence dont on parle sur la seule base que plus de gens m’hyperlient que d’autres et que je fais souvent moi-même beaucoup de liens vers les autres.
Je blogue depuis octobre 2002. L’éducation est mon sujet principal. Je sais que ma prose influence quelques éducateurs, préoccupés par l’intégration des technologies aux apprentissages. Je trouve ça flatteur de me retrouver dans ce tableau, mais en même temps, je trouve qu’on est bien prompt à se trouver des pseudo-méthodes pour essayer de classer les gens sur Internet. Même les mesures d’audience ne me semblent pas très valables pour qualifier ma soi-disant influence. Combien de gens arrivent ici après avoir écrit «Mario» dans un moteur de recherche pensant trouver le «Bros»? Même un système tenant compte du nombre de visiteurs ne pourrait me permettre de penser que j’ai de l’influence ou que j’en ai plus qu’un autre.
Comprenons-nous bien… Je réfléchis tout haut ici, je n’écris pas pour les autres, mais CES AUTRES sont très importants pour moi. Le rayonnement qu’a connu le récit de mes expériences et la publication de mes réflexions et trouvailles me procurent la plus grande des satisfactions. Jamais je n’aurais pensé en ouvrant mon blogue qu’on m’inviterait à voyager autant pour continuer le partage. Mais ceci étant dit, en dehors de mon secteur, l’éducation, je suis convaincu d’avoir très peu d’influence sur Internet.
Tout ça pour dire que je remercie ceux qui ont attiré mon attention sur l’initiative d’Infopresse, mais je suis plutôt dans le camp de ceux qui croient que cette liste est à prendre avec de grosses réserves. Elle n’a pas l’importance qu’on veut faire croire qu’elle a.
Désolé.
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
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Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Ça s’appelle être bien entouré. 🙂
Tu amènes de très bons points. Tu as sûrement beaucoup d’influence dans ton créneau mais moins de lecteurs que, par exemple, Dominic Arpin. L’explication qui dit que les blogueurs de Canoë ne se sont pas intégrés à la blogosphère me fait sourire : ça n’a que très peu d’impact sur le nombre de lecteurs. Même si le lecteur type de Canoë n’a pas de blogue à partir duquel lier vers un article de M. Arpin, il en reste néanmoins un vrai lecteur.
À ce sujet, le « Authority score » de Technorati est aussi utile que le classement proposé. Il se base sur le nombre de liens entrants et la qualité de ceux-ci. Pour ce qui est des liens sortants, je peux démarrer un blogue demain matin et le bourrer de liens sortants même si personne ne me lit. J’ai donc un peu de mal à comprendre ce que ça fait là…
Moi je dis que c’est la chose la plus sérieuse au monde puisque c’est un pas de plus vers la domination d’Internet par les Martines Unies. 😉
Bonjour Mario,
Tes commentaires sont très pertinents.
Le volet qualitatif est important pour mettre en contexte l’importance d’une source de données d’un point de vue du lecteur. Dans notre cas nous avons uniquement utilisé des indicateurs quantitatifs publics tel le nombre de blogues uniques qui parlent d’un bloggeur, le nombre de liens entrants vers un site et son PageRank.
Loin de nous de proclamer qu’il existe une seule est unique méthodologie pour déterminer le rayonnement d’un blogue et ses capacités d’influence. Wikio, Technorati et Google, pour ne nommer que ceux-ci, ont tous leur propre approche pour donner une « note de pertinence » à un site Internet.
La semaine prochaine, nous allons détailler notre méthodologie sur notre blogue. Nous allons poursuivre ce classement à tous les mois et le faire évoluer en fonction des commentaires de la communauté.
Ouais, mais si Hue n’a pas un blogue dans les 30 plus influents, comment peut-on accorder de l’importance à son classement?
(c’est une blague là, pas une critique… avant qu’on ne m’accorde trop d’influence)
Les «Martines Unies» est un des plus vieux concepts de la littérature, tout styles confondus 😉
Très efficace, populaire et dans le créneau du développement durable, assurément. Mais pour les hommes, ça reste un phénomène totalement incompréhensible…
J’ai toujours eu un problème avec ces classements qui ne servent, soyons honnêtes, qu’à principalement flatter l’ego de quelques gogos.
Cela dit, parlons donc d’influence. Selon Antidote, influence veut dire « Action qu’exerce qqch. sur qqn ou sur qqch. d’autre. Agir sous l’influence de l’alcool. L’influence du climat sur le taux de natalité. Il l’a fait sous l’influence de la colère. »
Il y a aussi ceci: « Autorité, pouvoir social d’une personne. User de son influence pour venir en aide à qqn. »
Et enfin, « Rayonnement moral, intellectuel. L’influence d’un grand écrivain sur son époque. Une grande influence. L’influence de la littérature américaine dans le romain français contemporain. »
Bref, on ne parle pas ici de popularité, qualitative ou quantitative. L’influence, ça ne se mesure pas vraiment par des statistiques. Hypothétiquement, supposons que je possède un blogue très privé, caché, non public, dans lequel je publie des billets très pointus et qui ne sont consultés que par quelques ministres, sous-ministres et adjoints politiques. Une audience plus que réduite. Et prenons un blogue dans lequel je publie un peu n’importe quoi, mais qui est visité par moult internautes. Qui a le plus d’influence? Reprenons ce blogue très privé et rendons-le moins privé, mais toujours avec des billets et des analyses pointues qui limitent grandement son adoption par le grand public. Qui encore a le plus d’influence?
Cela étant, juste pour donner une idée du peu de cas que j’accorde à cette autre « étude », je ne comprends pas que l’on accorde plus d’influence à ma personne alors que je ne publie que des trucs banals, et pire encore, irrégulièrement, alors que Mario par exemple, plus régulier qu’une horloge, publie dans le sien des billets incroyablement plus fouillés, denses et étoffés. Tout en ne négligeant pas d’y ajouter une touche d’humour personnelle. Ce simple fait rend le concept « d’influence » caduque. Tenez, je suis même prêt à échanger ma place avec Mario, et mieux, j’ajoute à la transaction deux cartes de Réjean Houle et une de Pete Mahovlich. 😉
Trève d’humour douteux, à tout le moins, appelons cela « étude sur des éléments de popularité quantitatifs publics » ou whatever. Mais svp, cessons de parler d’influence. Et en passant, madame Doyon qui reviendrez probablement faire un tour pour voir les nouveaux commentaires, comme je le dis à tous les autres promoteurs de concours et « études » confondus, j’apprécierais être retiré de vos « études d’influence ». Siouplait. Plize.
M. Dumais… Merci pour ces bonnes paroles à mon endroit, mais vois-tu, moi c’est François Guité que je vois quand je regarde tes critères (billets incroyablement plus fouillés, denses et étoffés); lui, il m’influence pas à peu près… et je ne suis pas seul sur Internet à trouver qu’un classement (sur le registre de l’influence) qui ne le placerait pas devant moi a bien des chances de comporter des lacunes.
La seule faille que je vois dans ton argumentation Michel est la carte de Réjean Houle; tu dois bien en avoir une p’tite de Ken Dryden dans ton jeu 😉
Même si je suis très très loin de faire partie de palmarès de ce genre, je suis aussi très loin d’être frustré !
Par contre, je prends toujours les stats et surtout les palmarès de ce genre avec un grain de sel… Il ne faut pas faire dire aux stats autre chose que ce qu’elles disent.
C’est comme le palmarès de l’Actualité avec les écoles : de très gros bémols devraient toujours accompagner ces stats aux interprétations passablement douteuses !
Bref, une stat de plus qui mesure quelques détails, sans plus pour moi.
Mais, ceci dit, bravo à Mario pour figurer dans ce club sélect 🙂
Je vais continuer de te lire, stats ou pas, et parfois tu m’influenceras !
Mario, outre Réjean Houle (insiste pas, sinon t’auras droit à un Terry Harper), il y a une autre faille dans mon argumentation. Une hénaurme faille. À savoir une suggestion pour Madame Doyon. Cela m’a turlupiné toute la journée.
Pourquoi ne pas concevoir une véritable étude, à partir de données qualitatives provenant de plusieurs sources, sur la popularité (et non pas l’influence) des blogues. Mais du solide, du sérieux. Avec une méthodologie connue. Brasser un brin les données brutes afin de les faire parler. Ça demande du temps, du travail, mais ça assoie la crédibilité d’une agence m’sieur dame non? Car c’est de cela dont on parle aussi en faisant une telle étude, n’est ce pas?
PS: Mario, LE but, LE fameux but de Alain Côté, il n’était pas bon. ;-)) Rha-la-leure.
Je trouve ce blog de très bonne facture ! bravo et bonne continuation.