Mardi de la semaine dernière, je lisais que 71 lacs étaient contaminés aux algues bleues au Québec (50 l’an dernier). Pendant que le critique péquiste du domaine déchire sa chemise devant l’état lamentable du dossier de la prolifération des cyanobactéries, Line Beauchamp annonce une tournée ministérielle des principaux foyers de contamination pour la mi-août.
Je ne suis pas très callé en environnement. Quand je lis Jean Sébastien ou Louis-Gilles Francoeur, je me sens moins niaiseux parce que j’ai l’impression de comprendre un peu quand on m’explique. Par exemple, quand JSB a précisé que ce n’est pas la planète qui a besoin d’être sauvée, je me suis mis à penser qu’on était tous une belle gang d’épais à répéter cette maxime alors qu’en effet, l’humanité a besoin de beaucoup plus d’attention que notre bonne vieille terre.
Dans le dossier des algues bleues, j’ai pris l’initiative de chercher des références pour essayer de comprendre et j’ai trouvé un bon billet de Yves Williams et ce document pas mal bien fait (28 juin 2007), «Les cyanobactéries dans les lacs québécois: Un portrait de la situation selon les chercheurs du GRIL».
«Les cyanobactéries sont parmi les premiers organismes à avoir vu le jour sur Terre, il y a de cela plus de 3 milliards d’années. Puisqu’elles produisent de l’oxygène à partir de la photosynthèse, leur croissance aurait causé l’apparition de l’oxygène atmosphérique et permis le développement d’autres formes de vie plus évoluées sur Terre. De façon naturelle, qu’elles soient toxiques ou non, les cyanobactéries se retrouvent dans tous les plans d’eau québécois. Là où il y a de l’eau, il peut y avoir des cyanobactéries. (…) Lorsque les conditions leur sont favorables, les cyanobactéries peuvent se multiplier en très grand nombre, formant ainsi des accumulations importantes. C’est à ce moment qu’elles peuvent causer un problème de toxicité. (…) Ce phénomène existe depuis longtemps.»
Le document fait le point sur onze mythes entourant les algues bleues. Après l’avoir lu, je constate que je n’ai plus rien à attendre d’une tournée ministérielle. Voilà ce soir que Greenpeace et l’UPA s’en mêlent sans compter que d’ici la fin de l’automne, on aura sûrement droit au dernier succès des Trois Accords ou de Mes Aieux qui évoquera le fléau de la peur bleue…
Tout tourne autour du phosphore dans ce problème. Je pose la question: Y aurait-il un bon samaritain dans la salle pouvant agir de façon phosphorescente avec le dossier dans les médias qu’on arrête de virer fou avec ça?
N.B. Ce blogue tournera au ralentit dans les huit prochains jours; je m’en vais passer la semaine sur le bord de l’eau dans un chalet où Internet est peu ou pas admis…
Tags: "...à où je m'en vais" "La vie la vie en société"
La baie Missisquoi est très sérieusement aux prises avec ce problème depuis l’année 2000 : chaque été depuis lors, un avis de santé publique avise la population riveraine et particulièrement les enfants d’éviter tout contact avec l’eau du lac contaminée par les cyanobactéries : le dernier est demeuré en vigueur pendant 10 mois, de juillet 2006 à mai 2007. Les gens d’ici ne sont pas « virés fous avec ça ». Pire encore : la plupart ont fini par se résigner à ce ‘phénomène récurrent naturel’ — de plus en plus ‘naturel’ d’ailleurs maintenant partout au Québec… — et sont en train de perdre leur fierté de vivre « sur le bord de l’eau ». Bonnes vacances!
Perdre «la fierté de vivre au bord de l’eau» et se résigner en acceptant la présence des cyanobactéries sans agir pour qu’elles disparaissent me semble tout comme toi bien dramatique Jean. On se comprend j’espère… Quand je parlais «d’arrêter de virer fou avec ça», je voulais surtout dire cesser de paniquer et réaliser qu’on peut avoir un certain contrôle sur la situation. Ce matin, Cyberpresse publie un article qui va dans le sens de ce que je voulais dire: «Algues bleues: une crise qui n’en est pas une».
Bonnes vacances à toi aussi…