J’ai écrit un livre avec neuf autres collègues blogueurs qui traite du phénomène des blogues à travers le prisme de l’entrepreneur, «Pourquoi bloguer en contexte d’affaires». À chaque lundi du 3 septembre au 1er octobre, je publie ici un extrait du chapitre «Bloguer pour apprendre». Le texte sous l’hyperlien plus bas est une version longue et non révisée par rapport au manuscrit. Les internautes sont invités à commenter puisque le livre pourrait être enrichi par les conversations; on ne sait jamais si une deuxième édition sera nécessaire… Le bouquin est actuellement en prévente à 25$; il est possible de commander son exemplaire dédicacé à partir du formulaire en ligne.
L’extrait du 3 septembre dernier était: «Ce que je fais avec ce que j’apprends». L’extrait du 17 septembre prochain sera: «Apprendre, savoir apprendre et entreprendre»
Qui blogue et pour apprendre quoi?
Parmi les premiers à bloguer, plusieurs journalistes se sont emparés de «la bête»… Las de ne pouvoir «faire apprendre» totalement avec ce qu’ils savaient par le biais des médias où ils oeuvraient, plusieurs ont tenu des blogues, en particulier pendant la période du début de la guerre en Irak. L’histoire du blogue «Where is Raed» est assez éloquente sur ce sujet. Sous pseudonyme «Salam Pax», ce personnage a tenu un blogue précurseur (l’histoire de ce blogue est à lire chez Wikipédia).
Parler des vraies affaires, aller au fond des choses devenait fascinant, mais encore davantage, le contact avec les lecteurs modifiait la perspective des journalistes-citoyens. Ils avaient tout à coup des feedbacks immédiats à partir du contenu publié. Des professionnels s’y sont mis : avocats, politiciens, éducateurs, artistes et bien entendu, des spécialistes des nouvelles technologies. Pour diffuser autrement leurs trouvailles, certes, mais pour entrer en conversation avec leurs pairs et avec des gens qui devenaient souvent des collaborateurs du moment. Je m’y suis mis en septembre 2002, à titre de directeur d’école. Et ce que j’ai appris est fascinant…
Le fait d’être en lien constant avec des gens qui partagent certains intérêts communs permet un accès à de l’information de pointe dans votre domaine. Partager une trouvaille vous en ramène d’autres sans compter que le questionnement des autres sur ces trouvailles vous permet d’aller beaucoup plus loin. Le temps pris à colliger l’information est largement compensé par le temps économisé à pouvoir la retrouver au moment désiré et est bonifié par l’apport des autres qui ont ajouté leurs critiques ou leurs expériences à partir de cette même trouvaille. L’isolement caractéristique des professionnels est remplacé par l’appartenance à une communauté de praticiens ce qui propulse le développement professionnel à des limites jamais explorées.
Je suis encouragé par mon blogue à résumer le livre que j’ai lu autant par l’approfondissement que j’en tire que par les réflexions de ceux qui l’ont lu. Je prends le temps d’objectiver ce que je vis dans ma pratique parce que j’apprends de mes bons coups et de mes erreurs en les partageant d’autant plus que souvent, les questions ou relances de mes lecteurs viennent approfondir mon témoignage. Je publie mes expériences, je raconte mes interventions (en préservant la confidentialité des personnes impliquées) et je partage mes réflexions parce que ces exercices améliorent mon rendement tout autant qu’ils me proposent des avenues pour mieux réussir là où les défis m’interpellent.
Même quand je rencontre de l’opposition, j’apprends. C’est une des plus grandes découvertes de la pratique du blogue que d’apprendre à échanger des points de vue divergents. Vous avez le temps de penser à ce que vous voulez dire, vous pouvez relire plusieurs fois l’argument des autres, si le cœur vous en dit et surtout, vous réalisez l’ampleur de vos convictions et mesurez l’espace qui vous sépare d’un compromis à faire, d’une position à nuancer, d’un geste intempestif à éviter. Sur un blogue, vos meilleurs guides deviennent souvent les gens qui vous contestent le plus. À condition de vous engager dans la conversation munie d’une politique éditoriale claire et d’une «Netétiquette» affichée. Ce mot, d’ailleurs, réfère à des comportements et des attitudes respectueux des personnes et des idées. Sur les blogues comme ailleurs en public, vous avez des droits et des devoirs. Ma politique éditoriale de blogueur peut servir de guide pour en savoir davantage…
À ce sujet: j’ai lu sur le site de Steph Guérin que vous comptiez êtes présent au Yulbiz de ce soir. Serait-il possible d’appoter quelques copies du livre avec vous? Je vous achèterais un exemplaire, car je meurs d’envie de le lire!
Malheureusement Isabelle, le livre n’est pas encore dans nos mains; il est en prévente…
L’éditeur vient justement ce matin de nous écrire qu’il avait franchi toute les étapes des épreuves de correction et qu’il entrait sous presse cette semaine… Je ne pourrai que vous raconter ce que j’en sais, de mémoire 😉
Au plaisir de vous rencontrer tout à l’heure.