Une intéressante conversation chez le Prof Malgré Tout m’a foutu une de ces déprimes aujourd’hui… Je me dois de garder une trace de cela ici.
Ça débute par cette affirmation:
«La Commission scolaire de Montréal a pris la décision de ne plus acheter d’ordinateurs Apple.»
Le problème ne tient pas au fait que La Pomme n’ait pas été sélectionnée par l’une des plus grosses commissions scolaires du Québec (200 établissements, près de 16 000 employés et un budget de plus de 750 millions de dollars). On savait déjà que ça se tramait depuis que l’Infobourg avait rapporté en mai dernier que la CSDM elle-même déciderait de la façon dont serait dépensé l’argent de la «mesure gouvernementale #50670». Par la suite d’ailleurs, j’avais manqué ce deuxième article de l’Infobourg où est clairement exposé ce qui me fout en rogne, «une solution mur à mur en matière d’équipements informatiques ».
Quand j’ai lu le billet du Prof Malgré Tout, ma réaction a été de douter. Je me suis dit qu’il devait y avoir erreur et que quelques têtes fortes dans la C.S. avaient dû passer un message sans vraiment émettre une directive en bonne et due forme. C’était avant d’avoir lu ce document de la CSDM à propos du projet «Cybersavoir». Un passage à la page 20 ne laisse planer aucun doute sur la décision de cette C.S.:
«Il est donc proposé que le projet Cybersavoir soit réalisé entièrement sur une plateforme de type PC-Windows.»
Soyons clair, le projet Cybersavoir me paraît être une super bonne idée! Équiper les enseignants d’ordinateurs portables me ravit totalement… Mais quand on regarde de près quelques procès-verbaux de Conseils d’établissement (1, 2), on réalise que l’enlignement informatique du projet préside à tous les choix en matière de technologie. Qu’on soit d’accord ou pas avec le choix de «PC-Windows» ou de Mac, pour moi, c’est l’approche unique qui tue. Je peux comprendre le découragement des profs qui commencent à vivre des expériences positives d’intégration des nouvelles technologies et qui se voient imposer des outils de travail qui ne correspondent pas à leurs choix pédagogiques. Dans cette période où même IBM fait don du code de Lotus Notes au projet OpenOffice, il me semble que les approches uniques n’ont plus leur place en éducation (ou ailleurs, de toute façon). En plus, mes échanges des dernières heures m’indiquent qu’on ne tolère pas vraiment la discussion sur ce sujet… Pas possible! J’ai bien vu qu’on «ouvrait une petite porte» à certaines exceptions; je vais relire les documents attentivement, je vais continuer de m’informer comme il se doit, mais à ce moment-ci, je trouve que c’est mal parti…
Les profs, quelque soit leur niveau d’alphabétisme numérique, ne méritent pas un tel traitement. Au moment où Windows roule sur un Mac, où les profs et les élèves sont de plus en plus conscients des forces d’un type d’équipement et des faiblesses d’un autre, on assiste encore à un épisode du feuilleton «Ce-sont-les-services-informatiques-qui-décident», j’en ai bien peur…
Quelqu’un dans la salle peut me rassurer, S.V.P.?
Tags: "...à ce qui me choque" "Administration scolaire" Pédagogie et nouvelles technologies
M. Asselin,
Ce sont les services informatiques qui décident. D’aillleurs, sans méchanceté, ce sont de plus en plus les services de tout acabit à droite et à gauche qui décident.
Autrefois, le mot «service» laissait planer le doute que ces entités offraient des services. Aujourd’hui, elles en décident et les dispensent selon leur plan et leurs priorités. Les profs sont peu ou pas consultés. Certaines méchantes langues parlent davantage de «sévices» que de «services».
L’autonomie des enseignants, quant a moi, est grandement remis en question quand c’est le service de l’organisation scolaire qui décide de la durée des examens, par exemple.
Pas étonnant que les enseignants ne se sentent pas traités en professionnels et ont l’impression, dans certains cas, d’être méprisés. On manque d’écoute et ce, dans plusieurs domaines.
Clairement la bataille « pédagotic » a été remportée par les services informatiques.
Il faut admettre la défaite et choisir une autre guerre car une éducation où la pensée unique s’installe n’est plus de l’éducation mais du sectarisme. On est très près de traiter d’hérétiques les pédagogues maceux et linuxiens…
Nous n’avons plus le choix : il faut « pédagoticer » hors du système scolaire.
Malheureusement, Mario, les « services » informatiques (guillemets très importants ici) de plusieurs commissions scolaires n’ont de service que le nom…
À ma commission scolaire, en février dernier, « ils » ont resteint l’accès (de la maison) aux adresses courriel au seul navigateur web, alors que c’était possible via un logiciel de courriel (Outlook, express ou pas, Entourage, Mail, etc.) auparavant. La raison invoquée ne tient pas la route, selon les experts que j’ai consultés : on nous fait croire que c’est pour limiter les pourriels.
De l’école, on peut toujours accéder via Outlook, mais sur nos portables personnels achetés à nos frais, sans aucune déduction fiscale possible, bien entendu. (Ce qui est un non-sens à mon avis, quand on connaît certains avantages dont bénéficient nos administrateurs…) Sur les ordi-nosaures des salles de profs, avec les configurations barrées, impossible d’installer Outlook pour 25-30 usagers !
Essayez vraiment de gérer vos courriels sur un navigateur web aussi efficacement que sur un logiciel dédié à cette tâche…
Je crois que l’approche favorisant l’ouverture et l’Éducation ne fait pas partie du programme. On privilégie la fermeture et les barrures…
Alors qu’au Québec on décide d’aller vers un système d’exploitation qu’on aime imposer parce que c’est ce qui nous a été enseigné, en Colombie-Britannique le conseil scolaire francophone (http://www.csf.bc.ca) qui couvre la province en a décidé autrement.
800 portables MacBook déployés aux élèves l’an dernier, 1200 cette année, de la formation est systématiquement livrée aux enseignants sur les applications qui viennent avec le Mac (suite iLife et autres), des pédagogues sont embauchés pour maintenir un niveau de soutien plus près de l’enseignement que de la technique… des réactions positives à 90%.
C’est un bien triste moment au Québec si la CSDM décide de continuer dans cette direction. Quel bel exemple concret de communication avec les gens qui touchent de près la vie et l’éducation des élèves.
Je me demande aussi à quel point le géant Microsoft a eu de l’influence dans cette décision. Ils ont un lobby très puissant et punissent les clients qui n’ont pas de solution exclusive Microsoft. Bon oui punir est un grand mot, ils vont diminuer les rabais offerts sur leurs produits.
Moi qui rêvais que mon blogue ne soit qu’une œuvre de fiction. Ce n’est même plus drôle.
Quelqu’un a tout de même posté un commentaire disant que la CSDM était revenue sur sa décision.
Mais où commence la réalité et où s’arrête la fiction?
Historiquement, la CSDM était sur Mac parce que les élèves avaient des PC, savaient « scraper » des PC… Les Mac sont très difficiles à « scraper ». Les Mac, c’est intuitif, c’est simple, c’est la solution élégante. Presque pas de virus, presque pas de « maintenance »… C’est vraiment plate pour le ITguy qui doit justifier sa job. C’est pas mal ISO un Mac: il n’y a pas soudainement une incompatibilité entre ton « power supply » et ta mémoire en présence de ta carte vidéo (C’est même pas une blague, c’est arrivé pour vrai dans l’ordi d’un copain!!!).
Il y a 10 ou même 5 ans, un changement aurait été compréhensible mais maintenant, c’est trop tard, les logiciels sont de plus en plus disponible sur Mac.
Et puis Lotus note est une bien piètre raison de faire une migration Mac-Pc…
@ M. Vachon: Microsoft vend une suite Office sur Pc et sur Mac (d’ailleurs beaucoup plus jolie et performante sur Mac…) Et dans peu de temps Windows sera aussi sur les deux plateformes.
Aux membres du comité d’orientation du cybersavoir
(Ce texte est également envoyé dans le cadre du Forum sur la démocratie scolaire qui s’ouvre mercredi le 20 février 2008)
– Préambule
Le texte qui suit a été écrit avant les Fêtes, avant donc l’allocution de notre nouveau dg. Remarquez que son allocution tombait bien, car il parlait de
changements de culture et de liberté. J’ai donc décidé de faire parvenir le texte « culture et liberté » avant celui-ci. Ce qui suit a aussi une pertinence et je me demandais si je devais le faire parvenir au comité, mais devant les commentaires on ne peut plus positifs que je reçois via le réseau en ce qui a
trait à mes contenus concernant notre position sur le système libre, je ne peux pas faire autrement. Le « nous » que j’utilise inclut évidemment d’autres personnes à la CSDM qui partagent cette opinion. Nous remercions de tout coeur le Conseil des commissaires qui a mis ce projet à la consultation .
Voici donc ce texte.
Pour un moratoire,
Observations faites ces dernières semaines. Je dirais même depuis que le service des ressources informatiques(SRI), pour des raisons obscures, a décidé de ne pas donner suite aux installations Linux que nous avons connues depuis une dizaine d’années dans différentes écoles.
Disons-le tout de suite: nous vivons un moment historique. C’est la première fois vraiment que la CSDM consulte son personnel pédagogique en ce qui a trait à l’implantation des ordinateurs dans ses écoles. Il faut souligner ce geste qui émane du Conseil des commissaires. Il faut s’en réjouir. Il ne faut donc pas, comme c’est le cas depuis 25 ans, laisser aux seuls décideurs informatiques ce choix système vers le privé qui de tout temps a coûté trop cher aux contribuables. Il faut changer aussi de culture dans le domaine informatique.
Malgré les propositions qui émanent des différents textes de l’avant-projet du cybersavoir et malgré la consultation qui a lieu actuellement sur ce même
avant-projet, je remarque que plusieurs écoles continuent à acheter des machines sous système privé dans le cadre de la mesure 50670.
http://carrefour-education.qc.ca/actualite/billets.asp?affiche=true&no=221
C’est un peu comme si le SRI n’attendait pas le résultat de la consultation actuellement en cours. Il procède et configure déjà sous Windows/Vista les
ordinateurs qui sont achetés par les différentes écoles.
C’est à se demander à quoi sert cette consultation? à moins qu’on ne veuille pas nous dire que cet aspect système n’est pas négociable.
Il serait sûrement plus sage d’entreprendre un moratoire sur toute nouvelle configuration qui va vers Windows/Vista et attendre ce qui découlera de cette consultation.
Pourquoi par exemple continuer à configurer ce qui est déjà préinstallé sur les ordinateurs Toshiba ou Lenovo? Ne peut-on pas déjà les acheter sans système?
Personnellement, et d’autres sont d’accord sur la même chose, nous demandons à ce que certains de ces ordinateurs soient également configurés sous Linux à moyen terme et que ces ordinateurs puissent fonctionner sous un bureau de départ en GNOME comme je l’explique dans la suite de mon message « Tentons une expérience » du 13 décembre 2007.
C’est comme si, demain matin, vous décidiez que dorénavant les profs ne fonctionneraient plus qu’avec le petit Larousse car ce dictionnaire correspond plus à la masse des citoyens, à la plèbe. Il ne serait plus possible pour d’autres d’utiliser le petit Robert car la CSDM aurait décidé que notre niveau n’est pas assez grand pour comprendre les subtilités langagières qu’on retrouve dans le petit Robert.
Bref, tout ça pour dire que le SRI actuellement n’attend pas les résultats et les recommandations qui émaneront de la consultation en cours sur le cybersavoir. Il procède sans tenir compte des demandes des milieux ou des comités TIC des milieux.
Il faut un moratoire d’installation et d’achats vers Windows/Vista jusqu’à ce que le comité d’orientation du cybersavoir ait reçu toutes les opinions sur cette question.
J’oserais même dire: « Arrêtons le massacre. »
Les directions d’écoles sont-elles au courant de tout cela? et pourraient-elles être avisées de l’économie qu’elles feraient si elles demandaient à ce que ces
nouveaux ordinateurs soient configurés sous Linux?
On ne les informe même pas de cette alternative.
La pédagogie ne peut pas relever de l’homogénéité. Elle caractérise sa réussite par la variété et surtout par l’adaptation de ses interventions.
Le SRI est au service des profs; pas le contraire. C’est au SRI à s’adapter aux demandes de plus en plus pointues de son personnel. Car, on a beau dire, nous sommes des universitaires..:-) et nous avons cette capacité de nous mettre à jour autant sur le plan logiciel que sur le plan pédagogique. Nous avons cette capacité de comprendre et nous ne pouvons plus accepter de se faire dire par certains techniciens que la façon dont sont programmés les ordinateurs ne nous concerne pas. Là aussi la culture doit changer.
L’homogénéité dont on parle se manifeste à l’intérieur des protocoles et des standards réseaux encadrés par le world wide web consortium http://www.w3.org. Autrement dit, par les règles universelles qui encadrent les fonctionnements du réseau.
Ces règles universelles n’ont rien à voir avec le système d’exploitation qui roule dans les machines. C’est une autre raison de favoriser pour une
commission scolaire publique un système d’exploitation public qui, nous l’avons démontré, entraîne pour une grosse boîte comme la CSDM des économies d’échelle très importantes.
Et si, par exemple, la CSDM procédait par appel d’offres en ce qui a trait au système devant être utilisé dans les différents ordinateurs; je ne suis pas sûr que Windows ou MacOS (des sytèmes privés) gagneraient cet appel si Linux (un système public) était également proposé comme système à partir d’un appel d’offres en bonne et due forme. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est que le système privé MacOS X de Apple roule sur un noyau Linux appelé Darwin en FreeBSD. http://www.freebsd.org/ Apple installe par dessus ce noyau libre et ouvert son système privé et le vend sous marque de commerce.
…mais un système public aussi performant soit-il, peut-il rivaliser avec des systèmes privés? Ni Microsoft, ni Apple n’ont intérêt à nous dire que Linux fonctionne aussi bien, sinon mieux, qu’un système privé. Leurs lobbies sont omniprésents pour ne pas nous faire penser à autre chose, pour ne pas nous faire passer à autre chose. L’école n’est pas un business.
– Ouvrons ici une parenthèse
(l’idée d’appel d’offres m’est venue dernièrement comme suite au jugement de la cour supérieure entre Bombardier et Alstom. Il y a appel d’offres lorsque des compagnies privées se font concurrence pour offrir la même chose. On pourrait parler ici de Microsoft et Apple: deux compagnies privées. En ce qui concerne Linux, l’exemple d’appel d’offres est un peu boiteux étant donné que Linux est du domaine public. Je n’irai pas plus loin avec cet exemple. Je laisse ça entre les mains des avocats…mais depuis l’avènement des implantations pédagogiques de nos ordinateurs, il n’y a jamais eu de discussion en ce qui a trait au système qui devait les faire fonctionner; le choix relevant unilatéralement du SRI, ou, comme suite aux lobbies de ces compagnies privées, directement des écoles, qu’ont toujours exercés Apple et Microsoft. Il serait temps de penser maintenant à une solution publique.)
Vivement un moratoire sur les installations privées et vivement un accompagnement pour ce 80% du personnel qui, de toute façon, sera en mesure de s’ajuster si cet accompagnement et cette formation, que nous proposons dans les consultations qui ont lieu présentement, se font par une explication des règles que sous-tendent l’utilisation de l’ordinateur en réseau et de l’interopérabilité des formats.
Ce que le SRI propose actuellement, c’est de faire marcher nos machines sous windows/Vista en privé et de les saupoudrer de quelques logiciels libres pour que la plèbe, comme on dit, s’en apprivoise tranquillement pas vite. Appelons ça un pis-aller. Certains diront que c’est mieux que rien. Mais ce n’est pas là l’essentiel. Pourra-t-on écrire en bonne et due forme dans le projet cybersavoir que la CSDM pense finalement passer au libre autant dans le système que dans les logiciels d’ici mettons 2013 ou 2015? et que, par le fait même, la CSDM, par une résolution au Comité exécutif, deviendra membre, dès la fin des consultations sur le projet cybersavoir, de la Free Software Foundation? http://www.fsf.org/
Ce qui prime, c’est la pérennité et la possibilité de nous ajuster nous-même à la continuité des mises à jour et de la position créative dans laquelle nous
nous plaçons quotidiennement.
Non vraiment! Nous garder sous Windows n’est pas la bonne idée. La CSDM commettrait un erreur si le projet cybersavoir ne prévoyait pas une transition à moyen terme vers un système libre et public dans ses différents ordinateurs.
Et je dois maintenant ajouter, après avoir lu le texte de Monsieur le Directeur général: tel serait le prix de la liberté.
Réal Gingras
orthopédagogue
ressource TIC à l’école Garneau
et Prof en ligne
Arrêter de penser que la structure est au service des écoles…Il n’ y a tout simplement pas de techniciens info. compétents à la csdm pour entretenir des parcs informatiques mac ou un environnement mac
C’est juste cela…
Bonjour,
Mars 2010, la CSDM, ceux qui décide de gérer l’argent alloué pour les achats d’ordinateur pour les élèves, en gardant jusqu’à 85 % du total sous prétexte de mieux renouveller les vieux ordis (PC) et avoir tout le loisir d’acheter des PC, reprennent la démarche déjà tentée de restreindre les enseignants vers des achats seulement PC sous prétexte ne plus vouloir donner du service sur deux plates formes différentes… mensonge de techniciens PCéen.
À suivre, la dictature des techniciens en informatique!