C’est la question posée par un billet de Philippe Schnobb dans une section de la page «Sur le Web» à Radio-Canada. Si j’essaie de me souvenir, je crois avoir lu une première fois l’expression au Devoir par l’entremise d’un texte de Michel Dumais en août 2003. Michel d’ailleurs récidivait en septembre 2004 dans un autre article où il évoquait la mésaventure du présentateur vedette du réseau CBS Dan Rather, avec les blogues. Éventuellement, M. Rather a quitté son poste…
Par la suite, c’est vers Pierre Chappaz (fondateur de Wikio) que je m’étais retourné. J’avais bien aimé sa manière de poser la question de la différence entre un journaliste et un blogueur (un blogueur sérieux veut-il dire…):
«La notion de métier (le journalisme est un métier, peut-il être aussi un hobby ou une pratique citoyenne ?), la formation (il existe des écoles de journalisme, mais les bloggeurs ne les ont pas fréquentées), la pratique (le journaliste doit écrire son papier quoi qu’il arrive, le bloggeur écrit selon son bon plaisir), et le rapport à l’Internet (l’un est né avec le Net, l’autre souvent avant)?»
Plus tard Michel parlera de «journalisme civique», mais continuera de traiter de la contribution des blogueurs à la recherche d’informations. Aujourd’hui M. Schnobb annonce qu’il n’y croit pas et que ses collègues de la FPJQ, non plus:
«Il en a été question ce week-end au congrès de la fédération des journalistes. On y a dit que le journalisme citoyen n’existe tout simplement pas. Je suis journaliste quand je vous parle d’une campagne électorale et je suis citoyen quand je vais voter. Je ne peux pas être les 2 à la fois.»
Je suis certain de ne pas avoir été journaliste quand j’ai tenté cette expérience de bloguer le congrès du P.Q. en juin 2006. J’ai répété souvent l’expérience depuis ce temps de rapporter de l’information en ne revendiquant aucune objectivité. Je ne sais pas comment ça peut se nommer, mais je sais que j’apporte une contribution intéressante au besoin des gens d’être informé de ce qui se passe dans mon secteur d’activité. Si le journalisme citoyen est une vue de l’esprit, mon occupation de blogueur ne l’est pas. Je constate que ce genre d’exercice dérange les journalistes et c’est normal. Maintenant, est-ce que le fait de nier cette pratique (de la production de contenu informatif venant de blogueurs) en prenant soin d’éviter qu’elle s’apparente à du journalisme va contribuer à ce que les gens soient mieux informés?
Je pose la question. Je me demande comment on doit appeler ce qu’on fait pour ne pas «déplaire» aux journalistes… Je n’en veux pas aux journalistes, je souhaite seulement trouver une expression qui qualifie notre occupation qui me paraît être un sous-secteur de la pratique carnetière. Je constate que je suis tout aussi critique dans mon analyse de la pratique du blogue par les journalistes; je serais malvenue de leur en vouloir quand je fais dans la nuance comme ils font avec l’expression «journaliste citoyen».
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Commentaire reçu par courriel de M. Schnobb (publié avec sa permission):
«Bonne observation… Comme appeler ça?
Je crois que les citoyens peuvent générer du contenu audio-vidéo-photo… qui peut alimenter les journalistes. Quand vous bloguez sans objectivité, vous générez aussi un contenu qui peut intéresser les journalistes parce que vous avez des opinions et une analyse teintée. Mais qu’êtes-vous alors? Un blogueur simplement, le mot est nouveau et il devrait être défini comme étant un individu qui se sert d’Internet pour faire valoir des opinions ou des expériences personnelles sans être soumis à la déontologie.
Conséquement, un journaliste ne pourrait pas se dire blogueur…
Il n’y aurait donc pas plus de journalistes-blogueurs que de journalistes-citoyens.»
Mon commentaire va dans le sens de celui de M. Schnobb : un blogueur, peu importe qu’il blogue sur la météo ou la politique, est un blogueur. Tout comme un journaliste qui parle de météo ou de politique reste un journaliste.
Le seul terme qui m’agace dans le commentaire de M. Schnobb est le mot « subjectivité ». Je lis à longueur de journée des articles remplis de subjectivité écrits par des gens qui portent le titre de journaliste. De mauvais articles, appuyés sur des sources faibles ou mal vérifiées. Je suis donc agacé que cette pratique (la subjectivité) soit systématiquement associée aux blogueurs, alors que plusieurs d’entre eux font un meilleur travail, avec des méthodes aussi professionnelles, que certains journalistes.
Qui devrait être considéré comme une source fiable entre ces deux profils? Un blogueur rigoureux qui est lu par un lectorat nombreux, ou un mauvais journaliste qui est lu par un faible lectorat? Les deux profils ne sont pas rares…
Je pense que si la protection du libellé « journaliste » devient nécessaire aux yeux de certains, c’est que l’écart de crédibilité se rétrécit jour après jour entre les amateurs sérieux et les professionnels paresseux. Le lecteur doté d’une certaine rigueur intellectuelle se soucie peu des étiquettes que l’on appose sur l’auteur d’un texte et le juge sur sa qualité, ses sources, sa cohérence et son ton rédactionnel davantage que sur son titre.
Si j’étais journaliste « officiel », je me soucierais davantage du manque de rigueur et de professionnalisme qui gruge la profession que du désir légitime d’amateurs de créer du contenu de qualité.
Oui, il y a énormément de très mauvais blogues. C’est normal, pour plusieurs c’est un loisir, un endroit de défoulement, une simple occasion de partager des pensées. Et surtout, les blogueurs ne sont généralement pas des salariés embauchés en tant que « journalistes ». Cependant, il y a probablement autant de très bons blogues d’information que de mauvais journalistes paresseux, sans rigueur, ou encore de bons journalistes empêtrés dans des groupes médias rétrogrades, obnubilés par la « convergence » plutôt que la qualité de l’information, qui doivent produire du mauvais contenu pour survivre.
De protéger une appellation contrôlée ne fait pas vendre plus de piquette : il faudrait peut-être penser à éradiquer les mauvais raisins de la vigne au lieu de se plaindre que le vin de table du voisin commence à être meilleur que le sien.
Bref, à choisir entre la qualité et la variété de l’information et le titre de journaliste officiel, mon choix est vite fait. Heureusement que Radio-Canada prend encore -un peu- son rôle au sérieux et laisse ses journalistes travailler en paix, du moins pour le moment.
Autre suivi de la contribution de M. Schnobb chez Olivier Niquet, de Cent Papiers.
Je n’ai pas de problème avec la terminologie. On peut appeler ça comme on veut.
C’est plutôt le bout du coiffeur citoyen qui me chicotte. L’information présentée par un « citoyen » n’a pas nécessairement moins de valeur que celle présentée par un journaliste.
Par exemple, M. Schnobb a une tribune où il parle du Web, mais n’a pas la crédibilité de bien des « citoyens » en cette matière.
Sinon, très bon commentaire de M. Carpentier…
Venant de milieu minoritaire (aka le « hors-Québec »), je peux vous dire que selon le laboratoire médiatique expérimental que cet environnement fournit (i.e. une situation de monopole et un auditoire passif ayant de la difficulté à écrire en français), la relation blogosphère/journalisme demeure une relation d’enfer à ce jour. Il faut être masochiste pour être blogueur en situation minoritaire et pourtant c’est là que la barre est levée en matière « d’intégrité journalistique ». Alors je reçois très mal le commentaire du journaliste web de la SRC.
J’applaudis toutefois qu’il ait inclus un lien web à ce billet.
La profession journalistique se comporte très similairement aux autres (ingénieur, comptable, médecin, etc…) pour protéger les intérêts de ses membres. En bout de ligne, c’est le public qui va décider quelle est la valeur de l’information qu’ils recoivent (qu’elle soit audio/vidéo ou texte) et c’est ce public qui va décider des compromis qu’ils sont prêts à assumer. Bienvenue au Net BTW! Cela peu importe la quantité de « peurs » que le groupe d’intérêt va semer dans la tête des gens.
En ce qui a trait au diffuseur public, c’est son rôle de faire la promotion de la « culture » dans son sens large. Si cette culture s’exprime en 2007 en partie par la blogosphère, alors le diffuseur public doit faire cette diffusion que son personnel soit en accord ou non avec les contenus. Pas celle du groupe d’intérêt tel que je lis le billet du journaliste web. Parce que si le diffuseur public fait la promotiond du groupe d’intérêt, il se trouve vraiment en conflit d’intérêt. Sheila Fraser faisait part de cette dérive de divulgation de confllit d’intérêt au comité parlementaire du Patrimoine canadien au printemps dernier. Elle demandait au comité de faire un suivi sur les progrès réalisés à ce sujet depuis le dernier examen qui lui avait été commandé tout spécialement.
Je viens de réagir à ça sur le blogue d’Oniquet, mais je vais le répéter ici. Désolé pour la redite…
À ce sujet, j’ai été interrogé par un journaliste de Radio-Canada (en Abitibi) vendredi dernier et je crois qu’il a compris mon point. J’en parle plus amplement sur mon blogue, et il y a même un lien pour écouter l’entrevue si ça vous intéresse.
Je pense qu’on peut faire un calcul simple : est-ce qu’un chroniqueur est un journaliste? Oui. Est-ce qu’on peut dire d’un blogueur qu’il fait dans la chronique? Oui. Alors, voilà le lien à mon sens (il y a aussi l’importance de vouloir s’inscrire dans une démarche comme telle).
Sinon, il faudrait faire une distinction entre les chroniqueurs et les journalistes. Donc, on peut considérer les chroniqueurs-journalistes comme des blogueurs s’ils s’impliquent un minimum dans les échanges qu’ils créent par leurs billets.
J’ai bien hâte de lire ce que vous avez à dire là-dessus. J’ai même le goût de faire un pronostic… Hé hé!
J’espère que ce genre de débat aura pour effet de rehausser le niveau de la presse au Québec. Si le journalisme citoyen n’existe pas, avouons tout de même que beaucoup de blogs supposément non soumis à la déontologie journalistique sont d’une qualité largement supérieure au travail produit par certains journalistes, voir l’ensemble de ce qui est produit par certains journaux et télé poubelle.
D’ailleurs, on sait très bien que l’objectivité n’existe pas. Qu’on se tape la subjectivité d’un journaliste ou d’un non-journaliste, le plus important, n’est-ce pas l’esprit critique des lecteurs? Les journalistes ne voudront pas le reconnaître, mais selon moi, ce n’est pas nécessaire d’être journaliste pour écrire de bons articles sur un sujet que l’on maîtrise. Il y a un nombre élevé de journalistes qui ’empirent’ ou ‘intensifient’ les faits pour rendre leur nouvelle intéressante ou pertinente. On en a notamment vu un effet pervers cette année, avec la ‘création’ de la crise des accommodements… Je propose aux journalistes de commencer par appliquer leur déontologie, notamment en abolissant les ‘nouvelles commentées’ à la télé plutôt que de s’interroger sur le problème des ‘faux journalistes’.
Si ça vous intéresse, j’ai poursuivi ma réflexion sur le sujet et c’est ici.
L’expression « journaliste citoyen » est effectivement à mes yeux une vue de l’esprit, mais attention: cela ne signifie pas que je dénigre le travail de gens qui s’auto-proclament journalistes, au contraire. Je pense moi aussi, comme d’autres avant moi, que certains font un bien meilleur travail que bien des « vrais » journalistes.
Le problème avec l’expression « journaliste citoyen » est bien simplement que c’est impossible à définir. La personne qui blogue sur l’actualité, mais ne s’identifie pas comme journaliste, elle n’est pas journaliste citoyen? Celui qui couvre l’actualité mais le fait sans vérifier ses sources, il l’est? Et le prof de cégep qui écrit une fois par semaine dans un journal imprimé, il serait journaliste citoyen? A moins que le journalisme citoyen ne puisse exister que sur Internet? Quid alors de ceux qui écrivent dans Le Couac ou le Mouton noir?
Ce que nous avons, ce sont des blogueurs, qui réinventent petit à petit, à mesure que passent les années, la façon de diffuser l’information. Certains s’inspirent du journalisme, d’autres non. Un grand nombre le font parce qu’ils considèrent que les médias souffrent de graves lacunes, ou ne parlent pas assez des sujets qui leur tiennent à coeur, mais parmi eux, certains s’identifient comme journalistes, d’autres non, même s’ils parlent parfois des mêmes sujets. Alors pourquoi ne pas parler simplement de blogueurs? (déjà que ce terme-là est drôlement difficile à définir, on va pas se compliquer la vie encore plus! ) 🙂
Pascal, le terme blogueur est trop vague, il concerne aussi surtout les gens qui parlent seulement d’anecdotes qui les concernent en propre…
Très intéressante discussion!
Oui…
Je suis d’accord avec l’article de M. Schnobb. Un bon journaliste doit écrire dans un style neutre ressemblant au langage des avocats. C’est à dire écrire d’une façon où il existe peu de place à l’interprétation, qui résiste au temps (en évitant termes « à la mode ») et qui n’engage pas l’auteur. Les règles comme celle des « deux sources minimum avant de publier un fait » sont enseignées aux journalistes, et il doit y en avoir d’autres.
La source…
Il n’y aura pas de débat pour une majorité de gens car la source de l’information est rattachée à la nouvelle, ce qui permet de juger de la crédibilité de l’information. Dire à quelqu’un « J’ai lu ça en quelque part sur un blogue » possède une moins bonne crédibilité que dire « J’ai lu ça en quelque part sur radio-canada ».
La source est également importante entre de vrai journalistes. Après tout, la dernière nouvelle sur le Parti Québécois lue dans « The Gazette » ne sera pas la même que celle lue dans « Le Journal de Montréal »!
Finalement…
[…]Toutes vérités (même celle que l’on croît fermement) ne dépendent que d’un certain point de vue. […]
Mon opinion est que les blogues sont complémentaires à l’information journalistique en offrant une perspective différente. Même si l’information peut être de moins bonne qualité (biaisée par exemple) elle peut aussi être plus complète si le bloggeur écrit sur un sujet qu’il maîtrise bien. On ne peut pas s’attendre d’un journaliste qu’il maîtrise tous les sujets.
Ceci amène occasionnellement quelques erreurs et c’est normal. J’ai noté plusieurs fois des erreurs sur des faits astronomiques sur radio-canada.ca, simplement parce que c’est un sujet que je connais bien. Je donne cependant crédit à Radio-Canada qui ont fait les corrections dans les heures suivant la publication d’un fait erronné. On ne s’attend pas d’un bloggeur qu’il en fasse autant!
@Renart: oui, le terme blogueur est vague, mais « journaliste citoyen » l’est encore plus! Au moins, on peut dire d’un blogueur que c’est quelqu’un qui produit un blogue. Mais un journaliste citoyen, euh!! 🙂
Par contre, c’est une vision très réductrice que de voir les blogueurs comme ceux qui ne parlent que d’anecdotes. Dans « l’autre » livre sur les blogues qui vient de paraître (« Science on blogue » -désolé d’en parler sur ton blogue Mario!) on a recensé des centaines de scientifiques qui bloguent aux USA : ils vulgarisent la science, décodent l’actualité, critiquent les médias, certains parlent de ce que ça mange en hiver, un scientifique, et certains, enfin, parlent effectivement d’anecdotes…
Certains de ces scientifiques se considèrent peut-être comme des « journalistes citoyens », mais certainement pas tous, et on aurait un mal fou à essayer de définir qui l’est et qui ne l’est pas. En revanche, tous sont des blogueurs. 🙂
Ne soit pas désolé Pascal, c’est un très bon livre que «cet autre»; j’en ai remis… j’ai ajouté un hyperlien vers un article de l’Infobourg.
Je suis le fil de la discussion. Au départ, j’étais plutôt à l’aise avec le fait que le terme «blogueur» pourrait convenir pour nommer celui qui rapporte de l’information à la manière des journalistes, mais sans l’être puisqu’il n’est pas soumis à leur déontologie. Étant incapable de reconnaître que les journalistes qui tiennent pignon sur Web sans s’engager dans la conversation (les leurs et celles de leur blogosphère) sont des blogueurs, je trouve que c’est une position logique que de respecter «le territoire» de chacun.
Mais cet argument à l’effet que plusieurs journalistes soient tout aussi subjectifs (que les blogueurs) et parfois même très paresseux (dans la recherche d’une diversité de sources) m’amène à penser qu’il faudrait peut-être trouver une autre expression ne comportant pas le mot «journaliste» pour qualifier le blogueur qui informe à la manière des journalistes. De cette façon, nous continuons à «exister» en tant que groupe qui informe. Ce ne sont pas tous les blogueurs qui le font… vaux mieux caractériser cette façon de bloguer, non?
Ce matin, je me suis amusé à trouver quelques qualificatifs:
Blogueur-reporter
Web-reporter
Reporter-carnetier
Chroniqueur-Web
Blogo-informateur
Info-carnetier
Spontanément, le mot «reporter» accolé à carnetier ou à blogueur me dit quelque chose. J’ai toujours trouvé que «journaliste citoyen» ne rendait pas vraiment justice à la pratique du blogue puisque le média par lequel nous informons (puisque c’est ce que nous faisons quand nous utilisons notre blogue en ce sens) est absent du vocable.
Il y a une expression qui vous plaît plus qu’une autre?
Pascal,
désolé mais, si on fait un petit tour, par exemple du site Tout le monde en blogue, on se rend compte que la majorité des blogues québécois sont dans la catégorie perso. C’est tout ce que je dis, il n’y a surtout pas de subjectivité dans mon assertion.
@Mario: tu pourrais être le premier à choisir l’expression, puisque ce que tu fais dans ton blogue va justement loin au-delà de l’anecdote, sans être une couverture de l’actualité strictement journalistique. Personnellement, j’aurais tendance à continuer de t’appeler « blogueur », mais si tu sens qu’une autre qualificatif te conviendrait mieux, à toi de lancer le fil de discussion! 🙂
@Renart: j’ai bien compris qu’il n’y avait pas de jugement de valeur, mais je ne suis toujours pas convaincu qu’il faille distinguer ceux qui ne font « que » de l’anecdote des autres. Parce que j’ai le sentiment que ça poserait un problème de définition impossible à résoudre: où tracerait-on la ligne entre le « blogueur » (celui qui ne fait que l’anecdote) et le « journaliste citoyen » (ou tout autre expression que Mario choisirait) ? Une personne pourrait-elle changer de statut d’un billet à l’autre? Pourquoi changer le mot « blogueur » alors qu’il commence à peine à s’imposer dans le grand public?
Pascal,
très bon point.
Mais ce que je pourrais ajouter, c’est que dans ma pratique d’écriture, je fais une distinction entre les moments où je « blogue » et ceux où je me me mets dans la peau d’un « journaliste citoyen » : la différence est premièrement stylistique. Juste pour donner un exemple simpliste, quand j’écris un texte « journalistique », je le travaille beaucoup plus, et la structure, et le vocabulaire, etc. Et quand je blogue, la plupart du temps j’écris comme je parlerais à quelqu’un. Il y a un donc un côté très dialogique dans la pratique bloguale.
Je voudrais renchérir sur ce que vous venez de mentionner Renart. J’estime moi aussi que 90% du contenu ici a peu à voir avec le «journalisme citoyen» même si c’est le produit de ma démarche de blogueur. Je souhaite d’ailleurs continuer de me présenter ainsi (je suis «blogueur», avant tout).
Il m’arrive en de rares occasions d’agir en «blogueur-reporter» aux moments où je «couvre» un événement tout en bénéficiant des commentaires/questions des gens qui réagissent à cet événement. Par exemple, j’ai «couvert» à titre de blogueur (j’agissais en «blogueur-reporter»), le débat du 15 novembre dernier entre cinq candidats à la mairie de Québec. Dans ces onze billets/conversations (1, 2, 3»4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11) je demeure «blogueur», mais je participe à informer d’une manière originale et c’est dans ces occasions où je crois que le besoin existe de trouver un terme pour «journaliste citoyen», car ce que je fais à ce moment est un sous-secteur de ma pratique de blogueur. Je vais laisser passer quelques jours encore, mais je songe à reprendre tous ces billets où j’ai blogué de cette manière et les «taguer» avec le terme «blogueur-reporter». De cette façon, dans mes archives thématiques, ce sera plus facile d’isoler ces genres de contributions…
Cette discussion qui n’est pas terminée j’espère*, me conduit à différencier mes billets qui sont issus de ma pratique de «Blogueur-reporter» (ou d’un autre vocable qui rendra justice à cette façon d’agir en journaliste-subjectif-sur-le-web-qui-blogue-pour-informer-et-s’informer-avec-ses-collègues-de-sa-blogosphère).
* Encore quelques billets viennent s’ajouter avec la contribution intéressante de Ramond Viger, celle de l’UrbainMajeur et un autre billet d’Olivier Niquet qui mène vers une discussion parallèle à la nôtre, entre blogueurs anglophones qui en ont vu d’autres…
Mario,
voilà le noeud du problème : je ne pourrais me reconnaître dans le terme « blogueur-reporter », car je n’ai jamais fait, comme toi, dans l’événementiel direct. Je serais plus à l’aise avec le terme « blogueur-chroniqueur », par exemple, mais il m’apparaît encore trop vague, étant donné que la chronique est souvent synonyme de « chronique de vie » alors que je pense faire plus dans l’analyse…
Désole pour le tutoiement indirect (par le « toi » de mon dernier commentaire…).
Sentez-vous (euh… toi) bien à l’aise 😉
Comme je l’ai indiqué tantôt sur Cent Papiers (à la suite de mon texte sur cette question) :
« Ce même texte sur mon blogue a provoqué aussi une petite discussion et, si nous devons abandonner le titre « journaliste citoyen » pour quelques raisons que ce soit, Folly, anciennement Folliculaire, a eu une bonne idée toute simple, mais efficace : blogueur citoyen ! Cela permet de clarifier le terme « blogueur » qui désigne majoritairement des gens qui parlent de sujets personnels. »
Pour référence, j’ajoute un lien vers un billet écrit par Christian Charron qui s’avère connexe au sujet de cette conversation: «La différence entre un blogueur et un journaliste».