La divergence d’opinions

J’ai beaucoup apprécié le billet de Sylvain et les commentaires des Martin (Ouellette et Lessard) sur ce billet motivant leur absence ce soir au YULBIZ Québec parce que j’étais en beau fusil de constater plus tôt aujourd’hui que nous ne serions que deux auteurs (parmi les dix) présents ce soir au rendez-vous des blogueurs d’affaires de Québec. Je savais que trois d’entre eux étaient dans l’impossibilité physique de se présenter, mais j’avais escompté un peu plus d’appuis de la part de mes collègues. J’ai partagé ma déception avec l’autre blogueur/auteur présent (Claude Malaison), mais somme toute, j’ai bien peu à redire au sortir de cette soirée où j’ai senti beaucoup d’accueil pour notre livre «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires».
Il me reste encore beaucoup à apprendre sur ce sujet de l’échange des points de vue divergents. J’aurais voulu prendre le clavier aujourd’hui pour «péter ma coche» et dénoncer ce que je considérais comme un manque de respect envers les blogueurs de Québec, mais qu’aurais-je pu avancer comme arguments? Mes collègues sont de bonne foi, j’en suis sûr; au pire, j’aurais pu écrire à certains qu’ils n’ont pas été rapides à signaler leur absence, mais dans les faits, à partir du moment où nous avons passé une super belle soirée… ai-je vraiment à redire?
J’ai vécu plusieurs situations cette semaine où j’avais (en quelque sorte) à avaler une couleuvre. Disons que… me retrouver dans une position minoritaire… au sein d’échanges où les gens peuvent s’exprimer librement… ça demande un certain contrôle de ses émotions et beaucoup de confiance au groupe. En assemblée générale de ZAP Québec plus tôt cette semaine, j’ai participé à des discussions très ouvertes qui se sont soldé par une reprise de pouvoir évidente de l’assemblée par rapport au C.A. dont je fais partie et au-delà du fait de me retrouver dans «le camp» de la minorité, je suis bien obligé d’admettre que le travail d’équipe ne peut pas toujours aller au rythme de mes opinions. Les intérêts du projet sont bien au-dessus en terme de priorités que mes opinions et dans tout ce qui arrive, je me félicite de garder la tête froide. Je dois apprendre de ces situations.
Gilles Jobin a attiré notre attention récemment sur le blogue d’un étudiant qui a choisi de placer dans l’espace public son conflit ouvert avec l’école et même si la poussière est retombée un peu sur les impacts de cette décision, nous devons tous garder à l’esprit que nous ne possédons pas beaucoup d’aptitudes à l’échange de points de vue divergents. C’est plus facile d’échanger quand nous pensons tous la même chose. En même temps que les blogueurs en éducation reconnaissent le mérite des jeunes qui cherchent à s’affirmer, nous sommes assez rapides à vouloir baliser cette affirmation selon nos repères de ce qu’est la discipline et l’autorité en milieu scolaire. Je ne suis pas en train de dire que l’exemple apporté par le type d’utilisation du blogue de l’étudiant de tout à l’heure est exemplaire, mais je me questionne sur mes réflexes et sur mon recul quand je suis partie prenante à une discussion qui ne se retourne pas comme je le souhaiterais.
L’annonce d’aujourd’hui de la coalition de «Stoppons la réforme» est un autre événement qui éprouve ma capacité à «rester zen» devant l’adversité. Comment écouter dans ce contexte où cette position heurte mes convictions? Quoi écouter? Comment composer avec la nécessité de trouver du positif dans cette démarche tout en affirmant mes convictions?
Je l’ai dit dès le départ… je dois continuer d’apprendre des échanges de points de vue divergents. Le passé m’a si souvent démontré que mon point de vue a beaucoup plus de valeur dans l’écoute de celui de l’autre. Je parle d’une vraie introspection, à savoir, me placer derrière la lunette de l’autre! Il m’arrive d’écoper au niveau motivation à ces moments où les choses ne tournent pas comme je le voudrais. En même temps, au détour de ces moments de doute, il y a aussi les rapprochements; au sortir de ces périodes d’échanges, rarement ai-je été déçu d’aller sur le territoire de l’autre. Cette semaine n’est pas facile, mais je continue de m’accrocher, d’écouter, de réécouter. Je ne vois pas encore où sont les compromis à faire, mais je vois au moins où sont les résistances… C’est déjà ça de pris.

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3 Commentaires
  1. Photo du profil de StephaneGuerin
    StephaneGuerin 15 années Il y a

    J’aurais aimé voir plus d’auteurs montréalais au Yulbiz de hier, mais je dirais que la seule présence de Claude comblait l’absence des autres! Très sympatique personnage! 🙂

  2. Photo du profil de GeorgesB.Tremblay
    GeorgesB.Tremblay 15 années Il y a

    Le cri d’alarme de Dominic se veut précisément une manifestation en faveur de la réforme.
    « Selon le président de la Fédération autonome de l’enseignement, Pierre Saint-Germain, les élèves de la réforme qui ont été promus au secondaire n’ont pas les connaissances requises, dans de nombreuses disciplines, notamment en français et en histoire. »(Une coalition réclame un moratoire)
    Il ne peut pas y avoir d’élèves de la réforme puisque cette réforme n’est à l’évidence pas appliquée.
    Ce que Dominic s’est vu refuser est son attitude pro-réforme qu’il appliquait à ses études et devoirs.
    Ce qui m’est apparu clair, à moi son père, est que le surplus de connaissances que mon fils accumulait grâce à cette méthode d’apprentissage, posait problème au curriculum de l’école qui se voyait dans l’obligation de le réévaluer.
    Mon fils devait faire abstraction de ses nouvelles connaissances pour s’adapter au curriculum.
    On obtient de meilleures notes ainsi, mais est-ce ce qu’on désire vraiment de l’école?
    Pas moi.

  3. Martin Lessard 15 années Il y a

    Moi, j’aurais bien aimé être présent au YulBiz-Québec! Mais comme les étudiants ont choisi de voter contre la grève, je me devais de leur prodiguer un cours! 😉 Moi j’adore trouver une raison pour aller à Québec, quand ça rentre dans mon horaire! N’y voyons aucun montrealocentrisme ;-0 Et je suis content que la soirée se soit bien passé.
    J’ai lu récemment un (petit) livre qui s’appelle « L’argumentation dans la communication » de Ph. Breton, La Découverte, 1996,2006 qui donne le goût de redécouvrir la (nouvelle) rhétorique pour argumenter des opinions dans des situations d’opposition…

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