Le débat sur la gouvernance scolaire est mal engagé

«Ce forum, fait essentiellement de cinq séries de monologues de 3 minutes par 25 grands organismes du milieu de l’éducation, ne pouvait manifestement être qu’une mise au jeu. À cet égard, elle est pleinement réussie.»

Je ne partage pas cette opinion venant d’une personne dont j’apprécie énormément le jugement, Jean-Pierre Proulx. Je discute beaucoup avec M. Proulx par l’entremise du RAEQ sur les sujets entourant l’utilisation des nouvelles technologies et je savais qu’il avait pu «obtenir» une invitation à assister au Forum sur la démocratie et la gouvernance des commissions scolaires. J’étais vraiment intéressé à connaître son opinion, lui qui avait pu assister «de l’intérieur» aux délibérations.

J’irai expliquer directement sur le billet de M. Proulx pourquoi je crois que les 93% qui ne se sentent plus intéressés à voter ne se sentent pas plus représentés par «les 25 grands organismes du milieu de l’éducation» qui ont eu chacun trois minutes pour résumer leur position.

J’ai eu l’occasion d’échanger aussi avec Serge Morin de la FQDE qui était sur place, de lire tous les communiqués émis par plusieurs des 25 organismes et m’informer par l’entremise des grands médias et je continue de croire que ce n’est pas par hasard que le gouvernement ait choisi que le Groupe de travail sur le financement du système de santé publie son rapport en même temps que ces deux jours de consultations. Je ne dis pas que le gouvernement ait voulu cacher quoi que ce soit, mais je crois que l’attention des organismes et des lobbys étaient les seuls à considérer aux yeux de nos dirigeants. M./Mme tout le monde, on voulait qu’il s’occupe de santé…

Cela dit, je ne peux pas m’empêcher d’avoir en tête cette phrase issue du résumé du livre «La sagesse des foules»:

«Les décisions que prennent les démocraties ne prouvent pas que les foules sont sages. La décision de les prendre démocratiquement le prouve ».»

À ce stade-ci, je me demande combien de temps «le dossier» de la démocratie et de la gouvernance scolaire restera dans «l’agenda» public? Je considère qu’on a très peu fait pour que les gens qui ne s’intéressent pas à ces questions puissent s’engager activement et participer aux nécessaires débats devant occuper l’espace public. Je suis content d’avoir formulé ma position sur le sujet et dans la recherche de la solution à privilégier, je souhaite vivement que nous soyons plusieurs à proposer et que ces questions ne se discutent pas «entre experts» seulement.

Je reviens sur les critères qui font des communautés des «foules intelligentes»:

• L’indépendance des opinions
• La diversité des acteurs
• Le fait qu’il existe des processus d’agrégation

S’il est vrai que le Forum ait été «paqueté» d’organismes ayant à coeur que le modèle actuel ne soit pas trop bousculé…

Bien j’ai peur que le débat sur la gouvernance soit très mal engagé.

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