Mise en garde: Ce billet comporte un biais (disons, «plus affirmé» que ceux présents ici d’habitude) puisqu’il fait l’éloge d’un de mes clients, dans le contexte de mon travail, chez Opossum. En effet, j’ai proposé une offre de services à la Fédération Québécoise des Directions d’Établissement d’enseignement (FQDE), offre qu’elle a acceptée avant Noël. Pour le moment, je n’ai pas vraiment commencé le travail, si ce n’est un premier mandat qui consistait à rédiger un article démontrant le potentiel des nouvelles technologies pour augmenter le sentiment d’appartenance à une communauté. Mais bon, je préfère que vous soyez prévenu…
J’assisterai mardi prochain à une conférence de presse convoquée par la FQDE à titre de «blogueur-reporter». Comme quelques-uns de mes collègues, j’ai reçu une invitation qui comportait un titre, ma foi, très évocateur de l’esprit dans lequel je me situe sur ce blogue:
«Médias sociaux, nous vous lisons, nous avons besoin de vous!»
Voilà qui contraste avec la fin de cet article au Devoir en fin de semaine dernière signé par Antoine Robitaille qui portait sur «le mal de blogues» dont serait affligé plusieurs internautes souverainistes:
«M. Villeneuve remarque que, depuis l’affaire [Élodie], les médias traditionnels se sont moins intéressés aux blogues. «Et ils avaient bien raison parce que, c’est vrai, notre blogosphère, c’était un peu n’importe quoi», conclut-il.»
Cette semaine, Renart Léveillé est revenu sur l’article du Devoir en affirmant, qu’au contraire, «la blogosphère québécoise est assez dynamique». Je ne sais pas si la démarche de la FQDE le prouve, mais le fait qu’un organisme de cette importance décide d’ouvrir un blogue et contacte des blogueurs pour s’assurer d’une couverture plus large de son message me paraît être un signe de la vitalité de la blogosphère éducative. Je ne suis pour rien dans l’ouverture du blogue de la FQDE. Je n’ai pas été consulté non plus dans la décision d’inviter des blogueurs à l’événement de mardi. Je ne sais pas qui a été invité (en dehors de quelques courriels échangés avec certains qui se sont manifestés). J’imagine par contre que ce que nous avons écrit dans le passé a dû compter puisque dans le courriel, quatre extraits d’autant de carnetiers étaient bien en vue… Et ces extraits portaient tous sur le thème des structures scolaires.
Si je me fie aux manchettes de février publiées sur son site, la FQDE va annoncer mardi des propositions qui risquent d’aller dans le même sens que mes convictions:
«En ramenant le centre de décision à l’école et en donnant à celle-ci une place majeure dans le réseau, la FQDE croit qu’avec l’aide de ses partenaires, la nouvelle école « responsable et autonome » atteindra ses objectifs.»
Je salue l’initiative des dirigeants de la FQDE et les assure de ma présence ce mardi prochain!
Tags: "Administration scolaire" Blogueur-reporter
Peut-être le début (ou plutôt continuité) d’un processus porteur ???? je vous le souhaite à tous ! 🙂 J’espère que ça donnera des idées à d’autres ! 🙂
Dans ce qui sera le débat du mois (avez-vous remarqué combien on parle et rien ne change?), je dois vous avouer que je suis très frileux quant à l’idée de donner plus de pouvoirs aux directions d’école.
Sur le terrain, on me raconte tellement d’histoires d’horreur sur certaines directions scolaires. La dernière en lice mettait en action une personne qui avait obtenu une évaluation positive de sa CS deux semaines plus tôt! Y’a pas à dire!
Quant à moi, s’il existe de bons directeurs dynamiques et stimulants, d’autres ne sont tout simplement pas à leur place. Alors, l’idée de leur donner plus de pouvoirs…
Dans le débat sur la pertinence des commissions scolaires au fond, un peu tout le monde en profite pour avancer ses pions politiques. À ce sujet, vous avez sûrement lu dernières positions de la FCSQ.
Peu importe qui commande et décide, ce qui manque beaucoup, quant à moi, en éducation, c’est l’imputabilité. On ne peut pas poursuivre un directeur ou un dg pour mauvaise gestion. La personne fautive sera déplacée ou promue à un autre poste… Les réprimandes sont minimes quand elles existent et quand on ne masque pas les fautes commises.
On pensait qu’avec les conseils d »établissement, les écoles seraient plus efficaces et redevables. Or, dans les cas que je connais, il n’en est rien. Pour certains directeurs, un CE, c’est un mauvais moment à passer. Ils contrôlent l’information, répondent de façon pour le moins inexacte quand ce n’est pas plus. Ils oublient qu’ils sont au service de la population et ont leurs façons de voir leur école. D’aileurs, c’est incroyable comment une école peut changer sous l’impulsion d’un nouveau directeur, mais rarement sous celle d’un nouveau CE…
Les professeurs et employés qui y siègent, eux, ont plusieurs attitudes possibles: complaisants pour être dans les bonnes grâces du boss, attentifs et rigoureux en espérant ne pas en payer le prix plus tard de la part d’une direction qui a le gros bout du bâton lorsque vient le temps de décider du quotidien d’un enseignant, par exemple.
Je le répète: il existe d’excellentes directions d’école. Mais de bien mauvaises aussi. Alors, avant de leur donner plus de pouvoirs, je m’assurerais de leur qualité et de les encadrer de façon plus rigoureuse.
Enfin, il est regrettable qu’en éducation, on ne puisse pas signaler les gaffes de nos supérieurs sans en subir les contrecoups. Pour faire un lien avec un billet précédent, ce n’est pas pour rien que l’anonymat est si populaire chez les profs.
Quand je pense que le scandale des commandites a eu pour origine un fonctionnaire fédéral qui a contacté anonymement un journaliste, on comprend que la peur et la crainte sont bien répandue dans le monde de l’administration publique.
Deux réactions Luc…
Tu sais que j’écris souvent ici que je prône l’autonomie pédagogique des enseignants. Je ne peux pas dire «oui» à l’autonomie des profs dans le choix de leurs stratégies sans penser que certains profs légitimeront certains mauvais choix par cette supposée autonomie. Je crois néanmoins à cette autonomie. Autrement dit, on ne peut pas planifier pour les «mauvaises utilisations» de cette marge de manoeuvre. Ce qui est vrai pour les profs l’est aussi pour la direction. Je comprends ton point de vue, mais je refuse de ne pas bouger sous prétexte que certaines directions «ne mériteraient» pas plus d’autonomie. Je crois que ton point sur l’imputabilité est la clé, autant pour les profs que les directions envers qui on aurait à redire des choix qu’ils font…
Donner plus de pouvoir à la direction implique les CE au premier chef. Je voudrais qu’ils se comportent comme de vrais Conseils d’administration ce qu’ils ne sont pas actuellement. Il faut que la démocratie scolaire parte de ce palier. Il est urgent que les CE puissent devenir les véritables «employeurs» de leur d.g. et que le d.g. puisse aussi avoir droit au chapitre en matière d’embauche. La notion «d’équipe-école» est un des grands leurs du réseau public actuellement, en grande partie parce que tous les leviers qui leur permettraient de pouvoir agir pour constituer, former et regrouper leur équipe-école sont possédés par des paliers supérieurs. Ça se passe au-dessus de leur tête!
Enfin (j’avais dit deux réactions, mais bon…), il ne faut pas accepter que la prise de parole publique soit devenue si difficile à prendre. Je sais que je parle à «un convaincu» (tu signes de ton vrai nom et tu t’affiches passablement dans les débats en éducation), mais il faut créer les conditions pour que le nombre «d’anonymeurs» baisse en éducation. Même si je peux comprendre que le climat actuel semble mauvais en ce sens, je ne veux pas baisser les bras sur la possibilité que davantage de gens en éducation (dans les syndicats, dans les directions et parmi les fonctionnaires) s’affichent sous leur vraie identité!
Je ne vois pas de contradiction entre l’hypothétique « mal de blogues » des blogueurs souverainistes dont parle Antoine Robitaille et le dynamisme de blogueurs en éducation comme vous, ou politiques, ou sociaux ou même -gulp!- scientifiques. En fait, considérant l’abondance de votre travail et la qualité des discussions sur votre blogue, je ne vois pas pourquoi vous-même ou Renart vous vous sentez concernés quand on parle du mal de bloc d’une partie de la blogosphère québécoise qui n’est pas la vôtre.
C’est le «notre blogosphère, c’était un peu n’importe quoi» qui est le lien Pascal… Ce «n’importe quoi» devenu sans intérêt…
Je suis sur les lieux de la conférence de presse de la FQDE qui va commencer dans quelques instants. J’aime bien penser que notre «n’importe quoi» intéresse assez certains groupes pour que nous soyons considérer en tant que «joueur» sur la glace et non que comme de simple spectateurs!
À suivre…