La ville de Québec fait parler d’elle pour plusieurs raisons depuis quelques mois. Que ce soit pour son 400e anniversaire ou en raison de son classement dans les villes de remplacement au Monopoly… nous avons la cote. Aujourd’hui, c’est en raison de la longueur record du conflit entre les syndiqués du Journal de Québec et Québécor que nous faisons la manchette.
Je suis de ceux qui ont ouvertement appuyé dès le départ la naissance du MédiaMatin Québec. Plus de dix mois plus tard, je dois avouer que je ne sais plus où j’en suis. Le conflit a assez duré et les parties semblent loin d’un rapprochement. Cette semaine, le bruit a couru à Québec que les principales demandes des patrons étaient les suivantes:
- Semaine de 35 heures sur cinq jours au lieu des 32 heures actuels sur quatre jours pour les employés.
- Gel de salaires pour les trois prochaines années.
- Intégration sur Internet du travail fait pour le papier dont la possibilité de prendre des photos si un photographe n’est pas disponible.
J’ai lu depuis le début que la version des syndiqués tournait beaucoup autour de la défense d’un mouvement anti-Montréalisation de l’information et personne à Québec ne va s’opposer à cette défense des intérêts locaux. J’ai beaucoup entendu aussi que la publication du journal parallèle «rentrait dans le corps» du Journal de Québec, mais on commence à chuchoter que le principal objectif du MédiaMatin Québec était de s’assurer que le Soleil ne tire pas trop partie du lock-out, et qu’il ne s’agissait pas vraiment de faire mal au Journal de Québec. Le moyen de pression des syndiqués deviendrait finalement La raison qui expliquerait pourquoi le conflit dure si longtemps parce que Le Soleil n’ayant pu capitaliser sur le lock-out, les patrons de Québécor ont le beau jeu, finalement…
Voilà, je ne sais plus trop quoi penser. Est-ce qu’on nous dit tout ce qu’on devrait savoir sur les véritables enjeux de ce conflit? J’aimerais bien savoir si les trois demandes des employeurs sont bien celles qui ont engendré la fin de non-recevoir des syndiqués ou si d’autres exigences inconsidérables ont provoqué ce déjà trop long conflit?
Je ne peux pas dire que je m’ennuie du Journal de Québec, mais je n’aime pas les affaires pas claires. À quand les vrais enjeux de ce conflit expliqués par les deux parties où on pourrait apprécier ce qui sépare les deux camps d’un règlement?
Ah oui… Ça n’augure pas mieux du côté du Journal de Montréal pendant qu’il serait question d’une entente entre le syndicat des journalistes de La Presse/Cyberpresse et l’employeur Gesca!
Mise à jour du 5 mars: Steve Proulx revient dans ce billet sur l’ambiance au J. de M. en rapportant certains témoignages de l’interne…
La raison qui expliquerait pourquoi le conflit dure si longtemps parce que Le Soleil n’ayant pu capitaliser sur le lock-out, les patrons de Québécor ont le beau jeu, finalement…
C’est possible, mais hélas, il y a aussi une autre raison, bien plus triviale. Le Journal continue de paraître tous les jours, les lecteurs continuent de l’acheter… et le propriétaire le produit pour beaucoup moins cher.
L’agence Nomade et ses mystérieux talents…
Cette autre raison est en cause, manifestement.
Tiens, elle existe depuis 2004? J’aurais cru que c’était un truc créé sur mesure pour les fins du lock-out. Je comprend qu’ils n’aient pas trop envie de publiciser leur rôle, ça pourrait devenir une arme à 2 tranchants…
Faire face à un géant qui continue de fonctionner peut rendre un conflit très, très long. Pendant mes années de militant syndical, j’ai vu un conflit de travail durer 34 mois!
42 travailleurs de la Côte Nord faisaient face à une multinationale qui pouvait continuer de fonctionner parce que ses activités relevaient du code du travail canadien qui ne contient pas de dispositions anti-scab.
Peut-être que tu trouves le conflit long, Mario. Mais si je me fie à mes rencrontres avec les travailleurs auxquels je fais référence plus haut, crois-moi, les travailleurs en conflits trouvent cela beaucoup plus long. Ils sont sous pressions: financière, familiale, sociale, à l’interne dans le syndicat. Ça aura pris toute la détermination de ces travailleurs, la volonté de la CSN et la générosté des militants (aide financière, dons de nourriture, de vêtements) pour que ces travailleurs obtiennent un règlement satisfaisant.
Quant à savoir quels sont les véritables enjeux du conflit, c’est très difficile. Le controle de l’information est un élément clé dans un conflit de travail.
Je rappelle également que Madame Lise Payette a quitter le J de M plutôt que d’alimenter le J de Q.
Il appartient aux travailleurs du J de Q de décider quand le jeu n’en vaut plus la chandelle. Ce sont eux qui, au premier chef, paient la facture. Particulièrement du fait que le J de Q continue d’être publié et vendu.