Depuis le début de la semaine que j’entends parler du nouveau site Web de Tourisme Montréal (pas d’hyperlien, il faut demander la permission si j’ai bien compris). Il aurait coûté 1,5 million de dollars. Chez Tristan Péloquin on parle d’un bon coup, mais chez Laurent Gloaguen on est pas mal convaincu du contraire…
«Le nouveau site de Tourisme Montréal, à 972 000 €, c’est une bonne sélection de ce qui ne faut pas faire en matière de web. Et je ne prends pas le temps de vous parler d’utilisabilité et d’expérience utilisateur. La vocation de ce nouveau site est de “surprendre”, pour ma part, c’est plutôt réussi.»
Michelle Blanc invoque le fameux «devoir de réserve» et moi… ben je suis plutôt impressionné par les coûts d’une telle opération. Quelqu’un peut m’expliquer ce qui s’est passé dans ce dossier?
N.B. En cherchant un peu sur la Toile, je constate qu’il y a d’autres sceptiques, dont Montreal Tech Watch et Daniel Haran.
Tags: "...à ce qui me choque"
Hummm, un site qui demande une autorisation écrite pour faire un lien sinon il nous poursuit, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée en ville pour améliorer son positionnement… 😉
Est-ce que quelqu’un leur a déjà parlé de l’idée des « liens entrants » et d’un start-up appelé Google?
M’enfin…
Il semblerait que l’inspiration du site viendrait de celui-ci, réalisé par un des mêmes fournisseurs. C’est la vidéo qui coûte un bras, si je me fie à ce qu’on me dit en dehors du Web. Reste que la vitesse de téléchargement des vidéos à Montréal et à Vegas n’est pas comparable…
Je crois qu’ils avaient prévu le coup! Ils ne veulent pas de liens qui pointent vers leur site pour faire de la mauvaise publicité au site 😉 !
Sans blague, c’est vraiment un site Web plus que bâclé. L’intégration est très bas niveau et compromet l’accessibilité, le visuel est très drabe, le concept de proposer de la vidéo est bon mais mal utilisé et au niveau de l’utilisabilité, c’est loin d’être le top! Je me suis rapidement perdu dans la structure du site…
Est-il trop tard pour demander un remboursement?
Il y vraiment deux écoles de pensée en conception Web, et ce site représente bien l’une d’elle. Un pur produit d’agence.
Le prix en tant que tel ne m’émeut pas. Quand ça le vaut. Par contre, que cet argent ait été complètement englouti dans une production totalement inefficace pour consolider le public qu’il devrait rejoindre, ça me donne la nausée.
Aussi inefficace soit-il, je parie que le site gagne un boomerang en décembre. Qui tient le pari ?
Y’a du Flash mais assez pour un Boomerang 😉
Il est bien possible Yves (et Patrick) que tu aies raison pour le prix Boomerang 2008, d’autant plus que la vidéo (une fois l’attente du chargement passée) est efficace et persuasive. Personnellement, ce qui me déçoit est du côté de la place laissée au contenu venant des utilisateurs. J’avais cru comprendre que Monsieur Lapointe accordait beaucoup d’importance à ce qu’on disait de Montréal. L’an dernier, le P.D.G. de Tourisme Montréal n’avait-il pas critiqué l’administration Tremblay pour la malpropreté de Montréal suite à de nombreux échos en provenance de la blogosphère et des forums? Il y a bien quelques composantes «Web participatifs» dans cette refonte, mais ça ne reflète pas la préoccupation de mettre les gens en conversation…
«Un pur produit d’agence», disais-tu. Je crois que c’est le filon à suivre pour une explication.
Pour ce qui est de cette histoire des liens entrants qu’on ne favorise pas par le libellé de la section «avis juridique», l’image chez Éric Baillargeon dit tout!
Mais bon… Tout à coup que ça fait la job? Tout à coup ça donnerait le goût à plein de monde de venir à Montréal?
À suivre…
M. Tristan Peloquin a-t-il quelques accointances avec Tourisme Montréal ou l’un de ses fournisseurs ? À lire son article, la question se pose. Je ne voudrais pas croire qu’il est de cette race de journalistes qui se contente de reproduire les messages d’un communiqué de presse.
Cela dit, quand il écrit : « Les graphiques générés par ordinateur y côtoient des scènes réelles si splendides que n’importe quel Montréalais voudrait y passer ses vacances. » il touche juste, c’est de la publicité mensongère.
Pour ta question sur le budget, franchement, un gros site avec du multimédia, de la production vidéo de qualité et des bases de données complexes (hébergements par exemple), cela ne me choque pas outre mesure. Enfin, cela ne me choquerait pas si le résultat n’était pas si navrant. Bref, comme dit Yves Williams plus haut, « quand ça le vaut »…
Enfin, dans cette gamme de budgets et de donneurs d’ordre, en 2008, un site codé avec les pieds sans aucune notion d’accessibilité, c’est parfaitement scandaleux.
C’est quoi cette histoire de permission pour faire un lien vers le site?
Et même si c’était vrai… il s’agit qu’ils le demandent pour que tout le monde respecte cela?
Je suis bouche bée. Des deux constats… sous réserve qu’ils soient confirmés.
Je viens de trouver chez Laurent, tiré des « modalités d’utilisations » du site:
« Il vous est interdit de créer dans d’autres sites Web des liens les reliant à ce site Web sans l’autorisation expresse du Propriétaire du site. (Pour obtenir cette autorisation, veuillez communiquer avec notre administrateur Web à info@tourisme-montreal.org). »
Source: http://www.tourisme-montreal.org/Conditions-d-utilisation
Au risque d’être polémique, je suis frappé par le respect de cette demande par un grand nombre d’internautes. C’est fondé sur quoi cette interdiction?
Et si on se mettait tous à faire l’inverse?
Mario, pour pour pousser la polémique encore un peu plus loin, tu laisses ce commentaire avec l’adresse des modalités d’utilisations ou pas?
(c’est samedi matin, on s’amuse, je ne me prends pas tellement au sérieux…!)
😉
@Clément Laberge : c’est bien sûr une demande infondée, mais il est drôle de s’y plier, car le perdant dans l’affaire, c’est Tourisme Montréal. 🙂
Vous avez raison en disant qu’il s’agisse d’un produit d’agence.
Sur le blogue de Mikimya, j’y avais laissé mes premiers commentaires et c’est maintenant que je vois toutes les remarques qu’on y laisse à ce propos.
Je me questionne maintenant s’ils ont prévu du budget pour les ajustements après le lancement du site web dans le but de l’améliorer avec les opinions des utilisateurs de Montréal …. Est-ce qu’il s’agissait tout simplement d’une étape « Buzzz » et que, par la suite, le site prendrait une forme plus valide pour le web ?
À suivre… comme vous le dites si bien ! 🙂
C’est du show. C’est de la pub. Je le dis avec un brin d’affection. Oui, c’est fait pour les concours et les agents de voyage et pas les consommateurs avec un modem 56 à Portland.
C’est facile d’être sexy. C’est facile d’être smart et de bitcher sur l’imbécilité du sexy. Mais notre métier, le mien dumoins, c’est d’essayer d’être les deux à la fois. En attendant, pour tous les sites sites drabes bien indexables il faut un tourisme Montréal bien séduisant pour contre-balancer question de se rappeler qu’on n’a pas encore réussi l’équilibre.
ps: allo mario
« M. Tristan Peloquin a-t-il quelques accointances avec Tourisme Montréal ou l’un de ses fournisseurs ? »
La probité de Tristan étant questionnée, je trouve juste surprenant de ne voir aucun commentaire affirmant le contraire, sachant que ce billet a du être lu par nombre de personnes connaissant directement Tristan Péloquin. Cela dit, j’ai attendu, attendu pour voir si… Et finalement, j’ai pris la peine d’appeler l’homme et lui demander si, d’une quelconque façon, dans les univers connus et inconnus, il connaissait quelqu’un de près ou de loin qui était associé à ce projet. And the answer is no. Bien triste de voir que personne d’ici n’a pris la peine de vérifier, valider, demander ou juste dire non à l’affirmation. Mes vieilles deux cents.
Merci Michel de ce commentaire qui témoigne de tes bons réflexes de journaliste.
Je m’étais dit que Tristan viendrait lui-même répondre à la question puisqu’un certain «mexicael» avait hyperlié le billet de Laurent dans un commentaire de son texte sur le site de Tourisme Montréal; j’ai pensé qu’il suivrait la piste jusqu’ici.
J’aurais pu lui envoyer un courriel. Je ne l’ai pas fait. D’autres auraient pu le contacter aussi, c’est vrai. Tu l’as fait… Super!
Je n’aurais pu répondre pour lui… Même si Tristan et moi (et huit autres blogueurs) avons coécrit un livre, on ne se connaît pas assez pour que je lui téléphone avec ça sur fin de semaine, ayant l’air d’en faire une affaire d’État. D’ailleurs, je ne crois pas avoir son téléphone puisque quand on se parle, c’est toujours lui qui me téléphone.
Mais tu as raison. Il était question de sa probité… En tant que blogueur, j’aurais pu au moins lancer un p’tit couriel.
Bon… Je retiens.
Parlant de coauteurs, je salue Martin «Provokat» Ouellet… Ça prenait un gars de pub pour reconnaître un site de pub 😉
Je me dis quand même que l’équilibre dont tu parles ne doit pas être si compliqué à trouver… surtout quand on a ce genre de budget. Je me trompe?
Pour le reste, ceux qui ont aimé ont leurs raisons. De fait, la question demeure entière: est-ce que le site va faire la job pour laquelle tout cet argent a été investi?
Quelle sorte d’indicateurs se sont-ils donnée pour le savoir? Vont-ils pouvoir nous éclairer un peu sur ce point? Peut-être qu’un autre journaliste ou Tristan lui-même pourrait poser ces questions à qui de droit.
Personnellement, je donne dans le reporter-blogueur quand je suis dans ma zone de confort, l’éducation et les apprentissages. J’ai assez à faire avec ce «terrain de jeu»… Quand je blogue sur autre chose, comme c’est le cas avec ce billet, c’est pour réfléchir tout haut, sans vraiment savoir où je m’en vais, comme s’te gars qui prend l’air pour voir du pays…
@ Mario
Oui l’équilibre entre la séduction et l’information est difficile. L’équilibre entre être distinct (nécessaire pour justifier sa production et son existence même dans l’univers du déjà fait) et similaire (respectueux de ce qu’on décrit) est tout aussi difficile. Ces « quêtes » font parties quotidienne des vecteurs de la création publicitaire.
Tout le monde peut faire son « expert » du web et prétendre savoir « tout ce qu’il ne faut pas faire en web ». C’est tellement facile !! Mais il faudrait commencer par regarder plus loin que le code source, SVP !
1.5 millions c’est du gros budget, mais faut dire que le butin, dans un projet d’une telle ampleur, est réparti dans beaucoup, beaucoup de poches.
Non, Montréal ne s’est pas payé un tripadvisor.com, et je suis certain qu’ils avaient d’excellentes raisons de ne pas le faire.
Je suis d’avis que ce site fera bien sa job, c’est à dire donner le goût de venir se payer un p’tit deux semaines à Montréal.
Mais bon, je ne prétend pas savoir tout ce qu’il faut ou ne faut pas faire en web… ce sont mes deux sous, comme disent les touristes !
«Votre deux sous»… dites-vous, M. Lavoie.
Je vois sur votre site perso, qu’à titre de pigiste en Flash vous avez «Sid Lee» comme client. Sid Lee fait partie des fournisseurs de services dans ce dossier (si je ne m’abuse) du site Web de Tourisme Montréal. Je ressens tout à coup le besoin de poser La question: «Avez-vous travaillé personnellement dans ce projet?»
Ça donnerait une couleur particulière à votre «deux sous», ce qui nous aiderait à cadrer votre intervention…
Si ça peux aider à cadrer mon intervention, alors oui je suis pigiste Flash, et oui, je travaille à l’occasion pour des projets de Sid Lee. Comme vous avez visité mon site, vous avez pu constater que Tourisme Montréal ne fait pas partie de mon book.
Et notez que les critiques dont il est question sont dirigées envers le travail de cactus.net, qui assumait le développement et l’intégration du site; une boîte que je ne connais pas, pour laquelle je n’ai jamais travaillé.
Voilà pour la coloration de mes deux sous !
En fait, ce qui m’interpelle particulièrement dans ce débat – qui revient souvent dans une perspective plus vaste avec certains collègues – c’est si vraiment l’utilisation de tables ou autres codes html jugés désuets par les ayatollas de l’accessibilité aura un impact sur l’atteinte de l’objectif premier de l’opération: positionner Montréal en tant que destination touristique.
Je ne me prétend pas expert en toutes choses web, mais à mon sens, cette refonte mise juste dans son approche. La volonté de se démarquer comporte certainement des risques, surtout lorsqu’on s’éloigne de la zone de confort des sacro-saints standards. Mais en ce qui me concerne, c’est le genre de web qui me fait tripper.