C’est ma 25e Fête des Pères!
Je ne peux pas dire que j’aime particulièrement cette journée. Les enfants essaient de trouver une façon originale de me faire plaisir. Ma douce imagine elle aussi les plans les plus frivoles pour me surprendre par l’intermédiaire des garçons. Pourtant, je suis heureux de la présence de mes trois grands dans mon entourage en ce dimanche, c’est ce qui me fait le plus plaisir. Il m’en manquera un aujourd’hui. Il est quelque part au Saguenay dans une forêt en train de chercher des bornes à remplacer.
Mon plaisir avec les enfants reste de les regarder aller. J’aime les entendre me raconter leurs histoires. J’aime par-dessus tout voir ce qu’ils deviennent. Bon le plus jeune est dans la jeune adolescence; il est encore en train de se construire, mais les deux plus vieux ont passé la vingtaine et ils m’offrent souvent de très beaux moments de paternité. C’est qu’en vieillissant, la petite voix en dedans nous raconte en quoi on aurait pu avoir contribué à faire de ces jeunes pousses, des jeunes hommes accomplis.
Quand j’entends cette petite voix, ma fibre paternelle s’émoustille. Même dans les moments où ils me racontent «la-fois-où-j’ai-eu-l’air-le-plus-fou», je me surprends à entendre la sonorité paternelle qui prend plaisir à trouver ça «trippatif» de voir que la roue tourne. C’est évident que je n’ai pas eu l’influence que ma petite voix m’indique, mais j’aime bien mieux croire mon instant paternel…
Marie-Josée a bien raison… nous aidons des enfants à devenir des adultes. «C’est pas rien.»
C’est fou ce que la blogosphère donne dans la reconnaissance paternelle aujourd’hui. J’aime bien cet extrait du billet de Stéphane Paradis attribué à Pythagore:
«Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant.»
Il y a aussi des papa qui ont la grandeur de réconcilier l’univers de leur enfant sur leur lit de mort. Patrick Lagacé profite de cette journée pour nous livrer un témoignage très prenant en cette journée où sa sonorité paternelle m’a l’air pas mal active.
Le plus drôle avec la fibre paternelle est qu’avec le temps, on finit par agir en père avec tout plein de jeunes au contact de qui on sent le courant passer. Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai écrit hier, mais en début de journée, une étudiante en journalisme me voyait écrire sur mon portable dans la salle de presse bien avant que les activités commencent. J’épluchais le cahier des participants et mes doigts se faisaient aller sur le clavier pas à peu près. Je voyais bien qu’elle m’observait l’air de trouver qu’il était bien de bonne heure pour s’activer alors que rien ne s’était produit encore. Elle a osé la question… «M’sieur, je peux vous déranger? Vous allez me trouver bien curieuse, mais ce serait indiscret de vous demander à quoi vous travaillez?». C’est quand je lui ai répondu «Je blogue les résolutions du cahier» que j’ai entendu la petite voix tout en regardant sa face changer. Je crois que ma façon de lui expliquer ce que je faisais était davantage teintée de ma sonorité paternelle que de celle de blogueur ou d’éducateur, quoique, parfois, tout cela se confond un peu chez moi.
Je dis ça parce qu’à la maison, je développe ma paternité avec les blondes de mes garçons qui deviennent doucement d’autres enfants qui font raisonner ma petite voix. L’une d’entre elles est au Honduras (je rappelle que j’ai deux garçons dans la vingtaine, donc deux «belles-filles») et je lis ses récits en ayant la vibration paternelle très proche de la gorge. Qu’est-ce que ce sera quand j’ajouterai un «grand» en avant du mot «papa». J’ai bien hâte de voir de quoi sera faite cette nouvelle sonorité ajoutée à celle qui fait déjà mon bonheur.
Bonne journée à tous les papa!
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Cher ami, bonne fête des pères! Merci de ce joli texte qui est surtout un moment d’intimité que j’apprécie. Au plaisir!
Cher Mario,
Je ne suis pas personnellement très « fête des pères », mais hier dimanche, je suis partie faire du « tourisme régional » avec mon aîné (37 ans) et ma cadette (32 ans) et mon épouse. Le « mitoyen » (35 ans) fêtait la fête de son beau-père au même moment.
Direction donc: St-Hugues, St-Bonaventure, St-Pie de Guire, St-François-du-Lac, Baie-du-Febvre (patrie de mes ancêtres paternels et maternels).
J’ai peine à exprimer ces moments de bonheur où je me retrouve avec mes enfants en train de pique-niquer au milieu d’un très beau village du Québec.
J’ai fêté la fête des pères en montrant à mes enfants les monuments funéraires dans le cimetière de la Baie-du-Febvre, de leurs pères ( comme dans « nos pères ») jusqu’à la 5e génération et plus et, bien entendu, les mères de leurs mères.
Puissent-ils se souvenir et y amener un jour leurs propres enfants.
Merci de m’avoir fournir l’occasion de le dire!
JP