Voilà! Les préparatifs des obsèques de mon papa sont à peu près terminés. Jeudi P.M., nous devrions être réunis, les trois fils, nos familles et celles «du côté de mon père», comme on dit…
On me pardonnera ce billet très personnel sur ce carnet professionnel. Puisque mon blogue est aussi mon carnet de bord et rassemble les traces de mon patrimoine d’apprentissages, il m’importe aujourd’hui de nommer ce qui ressort des cinq derniers jours où, en plus d’accompagner mon père à son dernier repos, j’ai pu tourner la page sur un épisode central de ma vie.
Car il faut bien le dire… J’ai fait le deuil de pouvoir compter sur un père «normal» voilà bien longtemps. Je ne suis pas amer, ni rancunier. J’ai appris à composer avec la situation. Mais j’ai toujours été inquiet. Ce soir, je suis en paix…
Jeune, j’ai tellement cherché à ce qu’il me reconnaisse que j’en étais venu à me demander si j’en valais «la peine». Avoir honte du comportement de son père, se convaincre qu’on n’y est pour rien, se tourner vers d’autres figures d’autorités masculines pour y trouver la confirmation de son identité… ça demande un «travail» de longue haleine! Restent les occasions à trouver pour s’affirmer devant «celui qui faisait peur», cesser de croire aux perches tendues qui nous enfoncent dans cette relation qui peut nous ronger et surtout, nommer toute la colère envers cet homme qui n’a que très partiellement pris conscience des devoirs de sa condition paternelle. Je répète, je ne suis pas amer…
Mon deuil a commencé quand j’ai eu des enfants, des garçons. D’abord la trouille d’être pareil comme lui. Capable de faire peur à ses enfants en les glaçant d’un regard, d’inspirer la crainte par des paroles humiliantes et aussi, incapable de recevoir de l’affection… Je me souviens des caresses de mon petit garçon qui «brûlaient» tellement je ne savais pas comment recevoir. Mon père ne m’avait touché autrement qu’avec un élan bien senti. Rien d’épouvantable, qu’on se rassure, mon père n’était pas un batteur d’enfants. Mais diable qu’il n’était pas doué pour l’amour. Promesses jamais tenues, cette haleine d’alcool à perpétuité et ce silence… Lourd le silence. Trop lourd.
Et puis, je me suis mis à accepter certaines ressemblances à cet homme que j’aurais tant voulu aimer. Disponibilité sans borne pour son travail, ardent dans ses passions (il fallait voir mon père tête penchée sous un capot) et chaleureux dans ses rapports sociaux de tous les jours… Je devenais capable de m’accepter. D’accepter cette part de lui en moi, sans devoir tout prendre de ses travers. Je trouvais le chemin pour apprendre de ses excès sans devoir passer par le même parcours, si auto-destructeur.
Et puis vint la période de la sérénité, la phrase clée étant «… d’en connaître la différence». Quel bonheur de ne pas avoir à passer par «le même trou de serrure» pour apprécier ces enseignements qui forment. Depuis la mi-trentaine donc, je conserve un certain lien avec mon père, nous échangeons des civilités, mais je n’attends plus rien de lui. Je ne réponds plus au harcèlement, mais je garde la porte ouverte au lien filial. Je le respecte dans ses «choix ?!?», mais je ne me laisse pas emporter dans son tourbillon. Et quel tourbillon!
Les derniers jours nous ont montré la marque du temps passé à ne pas voir le bonheur autour de lui. Le cancer n’est pas nécessairement celui qui attaque ses poumons de fumeur! Entré à l’hôpital sans vraiment le vouloir, nous apprenons qu’il y est par le truchement des services sociaux. Moi un homme fier et sensible, je suis heureux «de savoir», et pas du tout «atterré» de découvrir sa condition; surprenant, quand même… C’est que je suis tellement heureux de constater qu’il ne sera plus seul au moment de ce dernier parcours de vie. Mon Don Quichotte de père cessera bientôt de vivre «en attendant»:
«Tu peux dire à tout le monde
Que Don Quichotte est revenu
Avec son cheval de porcelaine
Et une armure qui ne tient plus
Les romances impossibles
Qui traînent le soir au coin des rues
Comme les moulins et les géants
Ne lui font pas plus peur qu’avant»
Papa est mort dans nos bras. Nous étions une bonne quinzaine de proches à l’accompagner. C’était beau. Beau dans le sens de rare. Jamais il n’aurait pu rêver de terminer sa vie en étant aussi rassembleur et entouré. Sans compter qu’il s’est laissé conduire, pour une fois. Même s’il ne nous donnait pas de vrais indices de sa présence, nous n’avons eu cesse de lui parler. Des vrais affaires, je veux dire. Avec douceur, en petits groupes ou seul à seul, nous avons pu avoir ce dernier contact avec lui en toute dignité, une dignité que nous lui devions… Par sa respiration, par sa façon de réagir, il nous a parlé. Fort. Davantage que nous ne pouvions espérer.
Au moment de trouver le courage de lâcher prise, je me souviendrai de lui avoir dit à quel point je n’étais pas inquiet pour lui, comment il a toujours su comment trouver son chemin pour «passer au travers» de ses choix. Des choix bien particuliers, discutables, mais qui lui appartiennent. Nous avons tous senti à quel point le fait d’être «en sécurité» avec nous changeait la donne. Ses «moulins à vent» devenaient tellement moins géants:
«Mais je reviens debout, c’est déjà beaucoup…»
Jeudi dans deux jours, nous serons de nouveau réunis. Pour le laisser partir, cette fois, puisqu’il a quitté son corps. Je suis convaincu que la rancoeur qui retient, parfois, ne sera pas au rendez-vous. Sans complaisance, je peux dire tout ce qu’il m’a appris.
Notre célébration sera intime. Je ne me souviens pas, en quarante-sept ans, d’avoir vu tout ce beau monde réuni. La famille Asselin au dernier repos de mon Don Quichotte. Nous serons heureux d’accepter les marques d’affection, à distance, dans plusieurs cas. Je sais que ça ne se fait pas de dire que ce genre d’organismes a besoin de support, au moment où on rend un dernier hommage à un homme qui a beaucoup lutté dans sa vie, mais si les fleurs ne font pas partie des réflexes de tous, ce pourrait être une façon originale d’exprimer une forme de solidarité en risquant un don à un organisme qui lutte contre le fléau de la dépendance à l’alcool. Aucun des trois garçons de mon père ne souffre d’un problème lié à la consommation d’alcool. La chaîne est brisée. Si plus de maillons de cette chaîne pouvaient ainsi se rompre…
«J’t’écris pas pour me plaindre
J’avais juste le goût d’parler…»
Et bien entendu, aussi, de dire comment c’est possible de finir par aimer… malgré tout.
Bon repos papa. Maintenant, je sais que tu pourras mieux me guider…
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Merci de partager cette réflexion personnelle avec nous tous, Mario. Quand je perdrai de vue qu’il est possible d’apprendre dans une épreuve, je relirai ce billet. Ta franchise et, surtout, ta sérénité dans ce moment douloureux me vont droit au coeur.
Au plaisir de te relire… et à bientôt !
Martin Bélanger
Mes sympathies Mario. Je lis ton texte avec des frissons dans le dos mais avec le sentiment que tout est bien. J’ai accompagné mon père dans des conditions semblables six ans passées et je me rappelle aussi le son de son souffle, de sa dernière respiration. Le silence, l’attente de la prochaine qui ne viendra pas…
L’expérience d’accompagner une personne dans la mort nous remet en question et nous rappelle que la vie passe vite, que nos choix nous suivent et qu’il faut profiter du temps que nous avons à notre disposition. La vie est courte… Prend soins de toi et de ceux près de toi…
On pense à toi, à vous et nos prières sont avec vous.
Que de courage dans le passé et d’audace dans le présent, celui-ci sans doute issu de celui-là. Je ne connais que toi pour écrire comme cela.
J’éprouve ta peine, Mario.
Toutes mes sympathies Mario, à toi et à ta famille!
Un billet généreux et très touchant. J’ai perdu mon père – 45 ans – un matin d’été alors que j’allais célébrer mes 11 ans. Le troisième infarctus, après avoir déchargé un voyage de foin alors qu’il était en convalescence de son deuxième. J’ai longtemps ressenti une sorte d’angoisse à l »idée de mourir jeune comme lui. Et surtout de me demander en quoi ma vie aurait été différente s’il avait été présent pendant les années qui ont suivi.
Je comprends tellement tout ce que tu dis : ces pères qui font tant de mal et qui donnent en même temps des repères pour se donner forme autrement ! Ces pères que l’on aime et déteste à la fois…les paradoxes sont longs à dépasser comme les vies à construire !
Merci Mario pour ce partage !
Cher Mario,
Toute mon affection et ma sympathie t’accompagnent.
Mario, quel témoignage ! Tu as réussi à me tirer une larme ce matin…
Apprendre à vivre, ça peut se faire tout le temps, même en mourant, je crois, même si l’expression elle-même parait assez paradoxale.
Amour et souffrances sont constamment liées dans ce témoignage, mais le deuil demeure, il est à vivre et fait partie de la vie. La sérénité est aussi très présente et elle est importante. Qu’elle continue de t’accompagner, toi et tous les autres qui en ont besoin.
En pensées avec toi et les tiens dans ce deuil.
Tu commences bien ma journée, Mario. Quel beau texte! Le mien ne buvait pas (pas assez, même) mais il était distant… un peu comme le tien. Un jour j’essaierai de faire le point comme toi.
J’oubliais! Je t’offre mes condoléances, je sais ce que c’est que de se retrouver dans la génération de tête.
Toutes mes sympathies, cher collègue. L’absence d’un père provoque un vide énorme dans une vie. Je le sais pour avoir perdu mon père en très bas âge. Malgré la tristesse que tu ressens je te souhaite de profiter des instants précieux que tu passeras avec tes proches cette semaine.
Condoléances sincères. Un billet touchant.
Merci de partager ta peine avec nous.
C’est très touchant.
Il n’y a rien de comparable à la douleur de perdre un être cher.
Mes pensées t’accompagnent.
Je suis vraiment de tout coeur avec toi et avec les tiens. De tout coeur.
Toutes mes sympathies, Mario!
Mes sympathies, Mario. Mes pensées sont pour toi et ta famille. Ton billet est très touchant.
Mes pensées vous accompagnent, toi et les tiens. Malgré la douleur, toute la beauté de ces adieux qu’on dit sans amertume, sans rien garder de « pas nettoyé », c’est ce qui nous reste, au final. Et qui permette de regarder devant, les yeux un peu voilés, mais la pensée claire.
Toutes nos pensées sont tournées vers vous afin d’apporter un peu de soutien dans l’épreuve que vous vivez. Nous espérons que cette pensée sincère de sympathie et de compréhension pourra vous être d’un certain réconfort. Veuillez accepter nos plus sincères condoléances.
Toutes mes sympathies, Mario. Sous le ciel gris du Saguenay, mes pensées sont pour toi et ta famille.
PAt 🙂
Mon cher Mario,
Mille mercis pour ce témoignage et cette réflexion sur ton père et ta relation avec lui. Au-delà de la souffrance qui a été la tienne et, sans doute, aussi celle de ton père (qui sait?), voilà que tu te réconcilies avec lui, mort.
Grande leçon d’humanité.
Merci,
Jean-Pierre Proulx
Cher Mario,
Je suis touchée… une fois de plus… Ce billet écrit avec toute ton âme touche, il va sans dire. Cette personne que tu es, vibrante et sensible a su encore une fois nous émouvoir et nous propulser à la fois. On apprend. Sans répit. On tire des leçons de tout ce qui nous arrive. Et ici, on comprend que tu offres ton coeur, ton expérience, la force des ces apprentissages que tu as faits, que tu fais maintenant. Merci d’être là, toujours, à nous amener plus loin.
Toutes mes sympathies à ta famille, particulièrement à mon beau Julien. Je suis avec vous de tout coeur. Que ces moments de proximité vous réconfortent.
J’ai été très émue par ton billet.
En vous voyant accompagner votre père avec autant de dignité, de sérénité, je me suis dit que nous gardons de lui quelque chose de très bon, nous gardons le meilleur de ton père : vous trois, les trois frères Asselin.
Toute ma sympathie à toi et à tes proches, Mario.
Bonjour Mario,
Ma mère saurait te comprendre bien des fois. Elle aussi mère de garçons, je crois qu’elle a commencé son deuil le jour de ma naissance et tout comme toi, aucun de ses frères et soeurs consomment d’alcool. Magnifique billet, très touchant. Je retrouve le visage de ma mère lors du dernier souffle de mon grand-père. Mes sympathies et je suis le blogue régulièrement!
Bonsoir Mario,
Ce soir, tu files tes mots à plein de papas, alcooliques aussi, qui ont besoin d’un «reality check», sans quoi on oublie, on croit avoir vaincu, alors que la seule victoire, la vraie, c’est certainement de voir notre grand garçon devenu grand, pouvoir en être fier… Et il le peut…
Mes sympathies Mario…
Mes sympathies Mario. Ton billet est touchant de vérité. Je suis heureuse que tu sois en paix avec cette douleur adolescente dont tu m’avais déjà parlé…
Je vous offre toutes mes sympathies à toi et à ta famille.
Lire ton billet m’a replongé dans des souvenirs lointains. Mon père est décédé quand j’avais 16 ans et ce fut dans un atmosphère paisible que nous l’avons laissé partir (10 garçons et 4 filles) même si je ne comprenais pas tous les impacts d’un décès. Pour sa part, ce n’était pas l’alcool mais des souvenirs noirs de la 2e guerre mondial qui faisait parti de son quotidien. C’est dans les « bons souvenirs » qu »il faut continuer à puiser notre énergie et se donner la force de poursuivre son cheminement.
Prends soin, mes pensées sont avec toi.
Ce texte est magnifique. À la recherche d’un père que l’on aurait aimé avoir et jusqu’à la fin, où l’on retrouve un père que l’on a toujours eu, l’enfant que tu étais a su surpassé, par le déni (probablement), la résignation par la suite (probablement), et puis la « compréhension » ou l’acceptation, et devenir cette personne si forte que nous connaissons aujourd’hui.
Passionné, acharné et chaleureux, c’est sûr que, pour moi, tu incarnes ces qualités inestimables. Cet hommage à ton père est un merveilleux témoignage d’amour (« nous ne serons jamais plus seuls papa ») et de sérénité.
Personnellement: Mon cher Mario, je t’offre mes plus sincères sympathies à toi, ta charmante épouse, tes beaux (et grands) enfants et ta famille.
Merci Mario,
Pour ton texte touchant et surtout de ta transparance. Je me suis retrouvée dans ton parcours ayant eu la même image paternelle. Le mien par contre vie encore et sobrement. Il a pris la décision d’arrêter de boire quand ses enfants ont tous désertés le nid familiale certains plus écorchés que d’autres. Pour moi j’ai fait le deuil de mon père il y a maintenant 3 ans. J’ai lâché prise de vouloir à tout prix une relation père-fille empreinte d’amour et de respect. Comme toi j’use de courtoisie quand je le voie dans les occasions familiales. Je suis en paix maintenant. Je t’envoie mes sympaties et mon support dans ce que tu vis. Merci encore!
Je ne te connais que par ma lecture assidue de ton carnet, Mario. Ce billet force, une fois de plus, le respect.
Puisses-tu, avec les tiens, retrouver rapidement consolation et sérénité.
En ce vendredi soir de spectacle, après avoir été entouré comme rarement dans ma vie, je suis seul à la maison (puis-je dire enfin?) et je prends le temps de relire ces réactions, tout doucement…
Comment vous remercier?
Ma famille a beaucoup apprécié ces témoignages de gens qu’elle ne connaît pas. Il a fallu que j’explique… Les blogues, la communauté des édublogueurs, La Toile, etc.
Merci.
J’ai vécu des moments extraordinaires ces derniers temps. Ce soir, je peux dire que la page est tournée. Pas grand-chose de «pas nettoyé», comme a dit Marie-Josée… Et la cérémonie de jeudi… Ouf! Quel ambiance… Vous étiez parmi nous, ne serait-ce que parce vous étiez dans plusieurs conversations 😉
Je ne reprendrai pas chacune des interventions, mais disons simplement que vous m’avez fait beaucoup de bien, chacun de vous.
Les prochaines semaines seront chargées professionnellement et je me sens d’attaque comme rarement je me suis senti.
Un gros gros merci.
Je dois avouer que ce sont les premières funérailles de ma vie où j’ai entendu dire (par je ne sais trop qui):
«ouais, ouais, son bl..blogue là…»
«Mario-tout-de-go?»
«ouais, Mario-tout-de-go, j’lis ça tous les jours maintenant…»
Il y a des événements qui aménent à transgresser certaines habitudes ou régles afin de partager l’émotion trop forte.
Un grand merci de nous avoir permis Mario de prendre grâce à ton texte un moment suspendu de souvenirs, d’interrogation et aussi de compréhension.
Bien amicalement
N’oublies pas de nous saluer si tu passes par paris avant ou après toulouse 🙂
Il y a de ces départs que l’on oublie pas. J’en ai encore un souvenir vif, du départ du mien. Même après plusieurs années. Tu as aussi réussi à briser le mur du silence, aussi, si? Bravo. Merci. Mes condoléances à la famille!
Mario, … toutes mes pensées pour ta famille et pour toi en ces moments douloureux.
Mario,
Arriver 34ième sur la liste, plus de trois semaines après les funérailles de ton papa, c’est devoir admettre que tout a déjà été dit pour que toi et ta famille, vous vous sentiez entourés en ces moments importants.
Et c’est ce que tu as écrit au soir du 22 août.
Comme c’est une lecture rétroactive de tes posts qui m’a amené ici, je sais donc que le travail a repris et que l’enthousiasme a regagné ses droits.
Reste que certains moments de la vie familiale, (je le sais, ma Maman est partie il y a un an maintenant), seront empreints de nostalgie. Je te souhaite alors qu’ils soient aussi l’occasion de commémorations chaleureuses de ce que la vie vous aura donné de chouette à vivre ensemble avec ton papa. On continue de vivre et d’apporter sa part à l’existence, aussi dans le souvenir de ses proches.
Michel B.
Ce billet de réconciliation, si juste, si humain, m’a profondément émue.
Bibliothécaire, je viens de découvrir votre blog grâce à Bibliobsession 2.0 et vais en devenir une fervente lectrice : je vois pas mal de points communs entre les terrains que vous défrichez et les questions qui se posent dans les bibliothèques.
« Asselin » … Il est grand et puissant ton nom.
Tu le porteras différamment avec légèreté et fierté. Tu l’amèneras où tu le voudras bien avec liberté et tu lui feras honneur. En avant tu regarderas dans la pleinitude et tu vas sans cesse l’enrichir de tes enfants. La famille c’est eux, c’est toi, c’est puissant.
« Maintenant, je sais que tu pourras mieux me guider… » … »Mario »
Bien désolé ne n’avoir pu être à vos côtés.
Denis M.
Cher Mario,
Je prends connaissance à l’instant de ton texte très émouvant; je viens à peine de me remettre à la lecture de blogues après avoir pris tout l’été pour déménager au Lac Brompton (la maison de ma belle-mère– entîèrement rénovée– à côté de mon ancienne maison que tu as bien connue il y a plus d’une vingtaine d’années); Lisane et moi avons déménagé 4 fois en 21 ans pour revenir enfin à notre point de départ sur le bord du Lac et y vivre une retraite bien méritée.
Je veux donc t’offrir mes plus sincères condoléances suite au décès de ton père et te rappeler ma plus vive reconnaissance pour ton témoignage à mon endroit en juin dernier.
Continue à nous faire grandir cher ami!
Cher Mario,
Passablement en retard dans la lecture de l’actualité, je suis tombé sur un article en lien avec la déclaration de Monsieur Jacques Parizeau concernant l’éducation au Québec. Mon premier réflexe fut de te faire une petite visite virtuelle afin de lire ta position relative à ce sujet…
Mais là, je découvre ce post qui m’apparaît beaucoup plus important que la déclaration de Parizeau.
Je suis sincèrement désolé d’apprendre cette triste nouvelle du décès de ton père !
Ta réflexion franche et « sentie » m’a profondément touché, voir même ému. Ta capacité à témoigner publiquement avec une sincérité déconcertante (quasi troublante pour ceux de ma génération ayant appris les vertus de l’omerta) est franchement très inspirante et je t’en remercie !
Je suis, moi aussi, à l’image de nombreux autres, un fils d’alcoolique avec tout ce que cela a pu impliquer de douleur et de frustrations. Fort heureusement, mon père, décédé depuis maintenant 6 ans, aura courageusement réussi à reprendre sa vie en main, et ce, grâce à sa rencontre avec le mouvement Alcooliques Anonymes. Un combat quotidien de plus de dix ans, m’a-t-il confié, avant d’être peu à peu en mesure de goûter les douceurs d’une sérénité croissante au fil des ans.
Même si j’ai, pendant longtemps, éprouvé de la rancœur à son endroit, sa persévérance et son amour, aussi imparfait soi-il (et qui suis-je pour exiger la perfection…), aura réussi à provoquer pardon et réconciliation; tout un cadeau dans les circonstances ! Tant et si bien que suis maintenant en paix avec le passé. Force est aussi d’admettre qu’il fut un grand-père merveilleux pour ma fille adorée.
Je te raconte ceci, afin d’ajouter mon témoignage au tien, de manière à possiblement redonner un certain espoir de quiétude à quiconque aurait vécu ou vivrait semblable tourment.
Voilà, mon cher Mario, que ton texte sensible et limpide aura su inspirer mon premier témoignage blogosphérique concernant cette partie moins rose de ma vie.
Je suis persuadé que, quelque part, ton père a assurément dû être bien fier de toi ! En tout cas, tu es le fils dont tout homme le moindrement sensé aurait rêvé !
Merci encore d’avoir partagé cette portion sensible de ta vie!
Sincèrement,
Robert Larochelle