Journée à Montréal aujourd’hui. On me demande d’animer un atelier sur le décrochage scolaire, en marge de l’annonce d’une commission parlementaire (à venir) sur le sujet.
Au départ de l’activité réunissant les membres de l’assemblée générale annuelle du CTREQ, le professeur Pierre Potvin de l’UQTR nous offrira un portrait de situation du décrochage au Québec. Voici quelques statistiques issues de ses notes:
- Durant une période de 30 ans, on est passé d’un taux de décrochage global à 19 ans de 40,6 % en 1979 à 18,5 % en 2003.
- De grands progrès ont été réalisés durant les vingt premières années, mais le taux de décrochage stagne depuis 1999.
- Les statistiques du décrochage scolaire font ressortir des réalités extrêmes au niveau de la qualification selon les régions, les commissions scolaires et les écoles…
- Dans la région de Montréal (N = 12 477) : taux de décrochage de 30,6 % (sorties sans diplômes ni qualification);
- Dans la région Saguenay Lac-Saint-Jean (N=2485) : taux de 14,9 % (sorties sans diplômes ni qualification);
Parmi les autres sujets abordés par le professeur Potvin, « L’augmentation des problèmes ainsi que les efforts des 20 dernières années pour lutter contre le fléau» et «Les hypothèses sur la question d’efficacité des mesures pour augmenter la qualification». De mon côté, à l’aide d’une formule «dont j’ai le secret», j’animerai tout ce beau monde pour que le maximum de bonnes idées émerge, en lien avec les représentations futures à envisager chacun à son niveau, en toute cohésion, si possible. «Comment prévenir le décrochage scolaire?», là est la question…
Je nous souhaite la meilleure des journées!
Mise à jour du 7 octobre: Jean Bernatchez attire notre attention sur cinq priorités d’intervention identifiées par Jacques Roy dans un article du Devoir: la pratique d’activités parascolaires, le travail rémunéré étudiant (mieux le baliser), un meilleur soutien parental, la nécessité d’un contre-discours valorisant le savoir et les études, et enfin, un soutien accru aux jeunes adultes qui retournent à l’école ou au collège avec des responsabilités familiales. Voilà des mesures qui ne sont pas très «éducatiocentrique»!
Mario, au risque de… et avec un peu de mauvaise foi, je dois l’avouer.
Un des arguments mis de l’avant par les tenants du Renouveau pédagigique à l’époque était de contrer le décrochage scolaire.
S’il estun peu tôt pour mesurer les impacts de la réforme sur celui-ci (les chiffres seraientdifficiles à trouver), je me demande pourquoi on jase encore de décrochage alors que la réforme était mise en place justement pour le contrer. N’est-ce pas un peu contradictoire avec toute cette argumentation qu’on nous a servie.
Si la question n’est pas réglée, ne pourrait-on pas être tenté de penser que la réforme n,a aps tenu cette promesse?
Pour ma part, le phénomène du décrochage est important et on aurait tort, comme on l,a souvent fait, de penser que les causes et les solutions à ce problème se trouvent uniquement dans nos écoles.
Taux de diplomation et décrochage scolaire plafonnent depuis le milieux des années « 90. On se tenait autour de 70-75% de taux de diploimation en 5e secondaire jusqu’au début des années « 80, quand ça a planté tout d’un coup le jour où on a majoré à 60% la note de passage. Avec l’aide de ce qu’on a appelé à l’époque le « Plan Pagé », on a lentement remonté la pente. Par ailleurs, même si on a rattrappé le terrain perdu, on n’a pas dépassé ce qu’on avait fait de mieux à date. La percée la plus importante des dernières années, elle a été faite chez les taux de diplomation à 20 ans et ils sont attribuables à une réforme dont on a peu entendu parler au secteur des jeunes. Une réforme qui a permis de faire grimper de plus de 10% dans la population le nombre de diplomés. Je parle bien évidemmnet de la réforme de la formation professionnel et de la formation générale des adultes, mieux connue dans les cercles d’initiés sous le nom de « Réforme Ryan ». Ce qui ferait de Claude Ryan, chiffres à l’appui, le ministre de l’éducation qui a le plus fait avancer la diplomation dans la population. C’est assurément la réforme qui a eu le plus d’impact sur le niveau de scolarisation des québécois, après bien sûr la réforme débutée sous les libéraux de Jean Lesage et poursuivie par les autres. Pour ce qui concerne la dernioère, je rejoins Luc, elle n’a rien changé quant à moi. Sinon que de faire vivre une pochetée de consultants. Ce que j’ai déjà nommé « l’industrie de la compétence ».
Comme ne n’ai rien de véritablement neuf à ajouter:
« Tout cela m’amène à relativiser l’impact d’un changement de curriculum et d’une réforme des programmes d’études dans la lutte au décrochage scolaire. Ce n’est pas que la chose soit inutile, mais les données suggèrent que les effets attendus seraient probablement mieux servis par l’intensification des efforts déjà faits pour la valorisation de la formation professionnelle et pour le développement de stratégies de lutte à la pauvreté. »
Source: http://recit.cadre.qc.ca/~chartrand/index.php?2006/05/15/136-reussir-a-travers-nos-differences-le-decrochage-scolaire
Ça concerne le nombre de diplômé postsecondaire, mais je me suis dit que ça t’intéresserait peut-être de savoir que de ce côté-là également il y a eu des progrès notable.
« De 1990 à 2005, le pourcentage des 25 à 44 ans titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires est en effet passé de 45 à 64 %[2]. Le Canada occupe aujourd’hui le deuxième rang des pays de l’OCDE par la proportion de jeunes adultes titulaires d’un tel diplôme[3]. »
Source: http://www.ccl-cca.ca/CCL/Reports/LessonsInLearning/RSS/LinL20080221BenefitsofExperientialLearning.htm?Language=FR