Entendu à l’émission de Christiane Charette ce matin, vers 8:05 de cet enregistrement, un merveilleux slam inédit de Grand corps malade.
Ça parle de Montréal et ça va comme ça…
«Comme j’suis quelqu’un de pas compliqué, j’écris des textes sur ce que je vois
Alors assis dans un café, j’regarde la vie autour de moi
Derrière la vitre y fait bien jour et y a du vent dans les arbres
Je regarde le speed au pied des tours et mes toasts au sirop d’érable
Je me suis levé bien avant sept heures, c’est un exploit temporaire
Habituellement, ça me ferait trop peur, mais je suis en décalage horaire
Je découvre un nouveau réel, j’ai fait voyager mon moral
J’sens que la journée sera belle, me revoici à Montréal
On m’a dit qu’ici l’hiver est dur, alors je suis venu au printemps
Six mois dans le froid c’est la torture, si je peux éviter j’aime autant
Mais ce matin le ciel est tout bleu et je sens que mon coeur est tout blanc
Je veux connaître la ville un peu mieux, je veux voir Montréal en grand
J’ai plutôt un bon a priori parce que les gens sont accueillants
Y a plus de sourires qu’à Paris et puis surtout, y a leur accent
Mis à part quelques mots désuets, ils parlent le même langage que nous
Et pour l’accent, je sais leur secret, ils ont trop de souplesse dans les joues
Niveau architecture à Montréal, c’est un peu n’importe quoi
Y a du vieux du neuf des clochers des gratte-ciel qui se côtoient
Mais j’aime cette incohérence et l’influence de tous ces styles
Je me sens bien dans ces différences
Je suis un enfant de toutes les villes
Y a plein de building sévères, y a des grosses voitures qui klaxonnent
Y a des taxis un peu partout, c’est l’influence anglo-saxonne
Y a des vitraux dans les églises et des pavés dans les ruelles
quelques traces indélébiles de l’influence européenne
Y a des grands centres commerciaux et des rues droites qui forment des blocs
Pas de doute là-dessus, Montréal est la petite soeur de New York
Y a des petits restos en terrasse, un quartier latin et des crêperies
Pas de doute là-dedans, Montréal est la cousine de Paris
Dans les lumières de l’après-midi, j’ai chillé sur Sainte-Catherine
Et là j’ai magasiné, pas question de faire du shopping
Moi j’aime bien la rue Saint-Denis, c’est peut-être pas juste un hasard
Et sous le plateau des bobos, j’ai pris le soleil à la Place-des-Arts
J’ai bien aimé le Vieux-Port et ses fantômes industriels
Et bizarrement le quartier des musées, je le visiterais la fois prochaine
Je ne prétends pas connaître la ville, je ne suis qu’un touriste plein d’amitié
Mais j’aime ce lieu son air et ces visages du monde entier
Je me suis arrêté pour observer la nuit tomber sur Montréal
Et le dernier clin d’oeil du soleil changer les couleurs du Mont-Royal
Les phares des voitures ont rempli les interminables avenues
Je me suis senti serein, un peu chez moi, un peu perdu
Je me suis réfugié dans un Starbucks afin de finir de gratter
mon petit hommage sur cette ville où je me suis senti adopté
Sur ces habitants tellement ouverts qui parlent un drôle de patois
Et qui m’ont offert leur écoute, à six mille bornes de chez moi
Je reviendrai à Montréal, car j’ai eu ben du fun
Cette ville où les chums ont des blondes et les blondes ont des chums
J’ai pas encore vu grand-chose, j’veux découvrir et je sais pourquoi
Je reviendrai à Montréal voir les cousins québécois»
Mise à jour du 22 octobre:
Merci de partager de texte de ce Grand corps malade qui me donne souvent la chair de poule. Il faut dire qu’il a une telle voix.
Merci pour ce partage. J’adore ce que fait Fabien/GCM. Ses textes devraient envahir les classes au secondaire. Un penchant spécial pour sa pièce où il remercie ses parents.
il est bon n’est-ce pas? Original aussi. J’adore.
Merci pour le texte qui se lit aussi bien qu’il ne s’écoute!
Benoît
Je m’embarque pour un an à Montreal dans quelque jours et suis très content de découvrir ce texte maintenant.
J’adore le lien de parenté établi avec Paris et New York City.
Plus de sourire, ça fait plaisir.
Du neuf, du vieux, on y fait ce qu’on veut.
Merci Fabien, now je suis plus serein
de m’embarquer vers ce pays lointain…
J’aime beaucoup Grand Corps Malade et le texte doit sûrement prendre son ampleur à l’écoute parce qu’à la lecture c’est quand même pas terrible… On dirait la rédaction d’un gamin de 12 ans qui rentre de vacances… Une succession de clichés, l’accent, le mont royal, le sirop d’érable… hummmm. Déçue.
c’est étrange, depuis quelque temps je pensais à chercher des textes de Grand Corps Malade et il a fallu que j’aille au Canada « virtuellement » pour en trouver un, et un beau !!!
Il va se produire à Paris tantôt, c’est pour ça…
Merci